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3 décembre 2024 2 03 /12 /décembre /2024 09:36
Valéo va licencier 868 personnes, dont 97 à Reims

De SAFF à Valéo («Je vais bien» en latin)

Fleuron de l'industrie rémoise pendant des décennies, Chausson Outillages s'est éteint en 2007, après cinquante années passées à fabriquer des pièces de carrosserie pour les géants de l'automobile. Un clap de fin durement vécu à l'époque par les 184 salariés encore en poste au sein des locaux situés rue du Colonel-Charbonneaux, dans la zone industrielle Colbert. Victime comme d'autres d'une concurrence devenue mondiale, l'usine rémoise a tout de même compté jusqu'à 1 500 salariés dans les années 1970.

Eugène Buisson est depuis 1910 le distributeur et agent exclusif en France des produits de friction de la société anglaise Ferodo (Ferodo ltd). Il dépose des brevets d'inventions en 1922 et, en 1923, il crée la Société anonyme française du Ferodo (SAFF) et ouvre une usine à Saint-Ouen pour produire des garnitures de freins et d’embrayages sous licence de Ferodo. La société absorbe, en 1927, la filature d'amiante de Condé (Normandie). En 1928, elle fusionne avec La Plastose, son fournisseur de résines phénoliques et poudres de moulage, qui possède des usines à Niort, Saint-Ouen et Cahan en Normandie. La SAFF internalise ainsi la chaîne complète de fabrication de garnitures de freins : les tissus d'amiante sont imprégnés de vernis à base de résines phénoliques et sont façonnés pour former des garnitures tissées. En 1934, la SAFF absorbe son concurrent fabricant de garnitures Flertex, dont l'usine est située à Épinay-sur-Seine.

En 1932, la société dirigée par Jacques Vandier «élargit son activité à la production d’embrayages et la SAFF entre en bourse». La SAFF poursuit sa croissance externe, et acquiert en 1943, le site de Rochefort-Andouillé (Mayenne) de la Compagnie française de l'amiante du Cap, créée par Frédéric Chaplet, dont l'activité de filature de tissus d'amiante est transférée en 1953 à Condé-sur-Noireau (Normandie). En 1952 est créée l'Union de Fabricants de garnitures (UFAGA) pour réunir deux acquisitions récentes de concurrents, Hersot et Nafra, spécialisés dans les garnitures de freins. La SAFF achète la Société française de l'amiante à Viry-Châtillon en 1956. Ainsi, «dans les années 50, l’entreprise se modernise et se développe hors de la région parisienne en construisant de nouvelles usines, notamment en Normandie (garnitures de friction) et à Amiens (embrayages). En 1953, l’entreprise a 30 ans. Les embrayages, dont la technologie est en constante évolution, deviennent sa première activité.»

À partir des années 1960, la société commence à se diversifier : systèmes thermiques (1962), composants, systèmes et équipements électroniques (1963), éclairage et systèmes électriques (à partir de 1970). Ces développements se font notamment par la prise de contrôle de groupes eux-mêmes déjà importants et parfois diversifiés comme Paris-Rhône (équipements électriques), SEV Marchal (éclairage, équipements électriques, essuyage), Cibié (éclairage, signalisation), Ducellier (éclairage, équipements électriques, essuyage), Chausson thermique (chauffage et refroidissement), Neiman (sécurité, éclairage, signalisation) ou Labinal (équipements électriques). Elle se lance aussi dans des activités hors automobile (éléments de construction préfabriqués, ponts pour véhicules utilitaires) par la prise de contrôle d'entreprises spécialisées, mais, après plusieurs années de volonté d'intégration, ces activités ont été cédées.

Le 28 mai 1980, la société prend le nom de Valeo («Je vais bien» en latin), ce nom étant à l'époque celui de la filiale italienne du groupe SAFF et hors du secteur automobile. En 1986, l'ingénieur Carlo De Benedetti, par l'intermédiaire de son groupe CIR, prend le contrôle de Valeo pour un montant de cent milliards de lires, attirant l'attention du monde industriel et financier italo-français. De Benedetti aurait empêché un renforcement de la position allemande dans Valeo, un problème, selon les articles de l'époque, étant donné les fortes relations industrielles entre Valeo et le groupe FIAT, l'un de ses principaux clients. Dix ans plus tard, en 1996, le groupe De Benedetti doit céder Valeo au français CGIP, sous la pression de ses principaux clients, Peugeot-Citroën et Renault, pour un montant d'environ 2 000 milliards de lires. Une opération réalisée à un moment où quasiment aucune entreprise européenne du secteur n'était en mesure de racheter Valeo : l'allemand Bosch en raison de la législation anti-monopole, le britannique Lucas en raison de ses problèmes financiers. Seuls deux grands groupes, tous deux américains, étaient intéressés : la filiale composants de General Motors et TRW, à l'époque leader mondial dans la fabrication d'airbags. Les constructeurs français y ont cependant opposé leur veto, menaçant de retirer Valeo de leur liste de fournisseurs en cas de passage aux mains d'une entreprise américaine.

Le 17 décembre 2008, Valeo annonce qu'il va supprimer 5 000 emplois dans le monde ; dont 1 600 en France. En décembre 2015, Valeo rachète les entreprises allemandes Peiker et Spheros. Le 31 octobre 2017, Valeo réalise l'acquisition de FTE pour 819 millions d'euros, une entreprise allemande spécialisée dans la production de boîte de vitesses. Valeo a, par ailleurs, annoncé la signature d'un accord avec Siemens pour le rachat de la participation de 50 % détenue par Siemens dans Valeo Siemens eAutomotive. Après le 1er juillet 2022, Valeo intégrera 100 % de Valeo Siemens eAutomotive au sein de son activité Systèmes de Propulsion.

En janvier 2024, le groupe Valeo annonce vouloir supprimer 1 150 postes dans le monde dont 735 en Europe et 235 en France. En novembre 2024, Valeo annonce une réduction encore plus importante de ses effectifs : 866 postes seront supprimés et deux sites fermés. Le bilan pourrait même atteindre près de 1 300 suppressions de poste si les salariés refusent certaines mobilités, selon Force Ouvrière.

Débrayage chez Valeo à Reims contre l’augmentation du temps de travail

Depuis le 24 octobre, une majeure partie des salariés titulaires, 90 % d’entre eux d’après l’intersyndicale, débraye pour s’opposer aux nouvelles conditions de travail mises en place par la direction. Cet allongement du temps de travail aurait été mis en place à la suite d’un problème de pièces défectueuses, qui pourraient présenter un risque auprès des constructeurs automobiles. Outre leurs huit heures de travail effectif par jour, ces salariés de l’équipementier automobile doivent effectuer des heures supplémentaires tous les jours, même sur leur jour de repos du lundi et pendant le week-end pour certains. Il leur a aussi été demandé de travailler les 1er et 11 novembre, jours fériés. Pour compenser, les grévistes souhaiteraient une prime de 150 euros par mois jusqu’à la fin de cette période d’efforts et une prime de 500 euros en fin d’année. Mais la seule contrepartie proposée par la direction serait de revaloriser de dix euros le montant mis à disposition des équipes pour le repas de fin d’année, qui passerait à 30 euros par salarié.

L’amiante, l’autre sujet qui fâche

Alors que 398 salariés et ex-salariés rémois de Valeo espéraient que leur exposition à l’amiante sur leur lieu de travail entre 1960 et 1997 soit enfin reconnue, le conseil des prud’hommes de Rambouillet en a récemment décidé autrement. Il a été considéré que la reconnaissance du préjudice d’anxiété demandée par les plaignants ne pouvait être actée, car ils ont engagé leur procédure judiciaire après le délai de prescription qu’ils devaient respecter. Les intéressés contestent et comptent faire appel de cette décision.

97 emplois du site rémois vont être supprimés

97 des 323 emplois du site rémois de Valeo vont être supprimés «d’ici quelques mois», a-t-on appris de source syndicale, mercredi 27 novembre 2024. À l’aube du XXIe siècle, le site rémois spécialisé dans les systèmes électroniques et d’éclairage comptait près de 2 000 salariés. Dix fois plus que ceux qui devraient subsister d’ici quelques mois. «On va devenir un désert industriel…», soupire encore notre interlocuteur.

Les salariés ont bien coché dans leur agenda la date du mercredi 11 décembre où débuteront, sur le site de Valeo Reims, les négociations avec la direction et où devraient être connus précisément les postes menacés. D’ici là, aucune action concrète n’est prévue par les syndicats.

 

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3 décembre 2024 2 03 /12 /décembre /2024 09:04
ArcelorMittal va fermer sa principale usine à Reims

La PUM (Produits d'usines métallurgiques) a été créée en 1948 par Max Rousseau et était autrefois premier employeur privé de Reims. Adossée depuis le début des années 60 au groupe sidérurgiste Cockerill Sambre, qui en a pris totalement le contrôle en 1982, la PUM joue en catégorie " poids lourds " dans le monde des marchands de fer. En 1999, Usinor, qui possédait déjà en France en matière de négoce les sociétés D’Huart et SLPM, a acquis le groupe de droit belge Cockerill Sambre et ses filiales de distribution dont PUM. En 2002, Usinor (et donc Cockerill), Aceralia et Arbed ont fusionné pour créer Arcelor. En 2006, la Mittal Steel Company a acquis Arcelor pour créer ArcelorMittal.

«Quand j’ai commencé, il y a 17 ans, on était 1 500. Ici, ça fait 70 ans qu’on déroule de l’acier : on est sur un site historique.»

ArcelorMittal, deuxième groupe sidérurgique mondial, a l’intention de tirer un trait sur sa principale usine de Reims, nommée «Centres de services». L’annonce a été faite dans le cadre d’un Comité social et économique (CSE) extraordinaire, qui s’est tenu en visioconférence, le mardi 19 novembre 2024. Parmi ses 200 salariés, «environ 100» perdraient leur travail, selon les annonces faites ce mardi, des fonctions supports étant préservées. En fin de journée, sous une pluie battante et au milieu des bourrasques, des responsables syndicaux sonnés parlaient de «130 salariés» au total sur le carreau : les 30 supplémentaires travaillent pour l’entreprise Centres de services de Denain (Nord), elle aussi condamnée.

Centres de services de Reims est la plus grosse des quatre d’ArcelorMittal à Reims. Le géant mondial de l’acier, basé au Luxembourg, en compte en effet trois autres dans la cité des sacres (Distribution solutions France, Construction France et ArcelorMittal Services), chacune comptant entre une dizaine et plusieurs dizaines de salariés. Elle est historiquement spécialisée dans la transformation de bobines d’acier. Son activité se divise entre le «déroulage» (fabrique de feuilles d’acier) et le «refendage» (création de petites bobines).

En mai dernier, le groupe envisageait en effet un plan de rupture conventionnelle collective, portant sur 65 salariés à l’échelle des huit Centres de Services de France : 31 postes étaient supprimés à Reims, et quelques-uns dans chacun des autres sites.

«L’arrêt de la production est prévu en juin », indique l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC) dans un communiqué, précisant que «pour certaines fonctions support, les départs sont prévus dès avril». L’intersyndicale appelle les salariés des huit sites français d’ArcelorMittal Centres de services à se mobiliser pour «maintenir le rapport de force». À Denain, ils doivent être rejoints par une cinquantaine de membres de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, où l’inquiétude grandit après des annonces faites ces derniers jours par le groupe et le gouvernement.

ArcelorMittal "a bien profité de l’État", notamment via le dispositif d'activité partielle de longue durée (APLD), en vigueur depuis deux ans.

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3 décembre 2024 2 03 /12 /décembre /2024 08:36
Liquidation judiciaire de Reims Aerospace

Berceau de l’aviation au début du XXe siècle, Reims a vu sortir des milliers d’avions des ateliers installés dans la cité puis près de la piste de l’aérodrome de Prunay. De la conquête du ciel à celle de l’espace, on vous propose de remonter le temps.

En 1933, l’aviateur et ingénieur aéronautique Max Holste crée la société des avions qui porte son nom. Son entreprise est notamment connue pour avoir conçu et fabriqué le mythique MH.150 Broussard, un avion polyvalent utilisé par l’armée de l’air française jusqu’en 1987 pour des missions d’observation et de liaison.

Rebaptisée Reims Aviation, le 30 janvier 1962, l’entreprise emploie 280 personnes. L’année suivante, elle produira le premier monomoteur Cessna fabriqué en dehors des États-Unis. Installée depuis 1933 rue Gosset, la société est contrainte de déménager. En 1967, elle atterrit dans une nouvelle usine construite à Prunay.

De nombreux appareils sortent de ces ateliers : des bimoteurs, des milliers de Cessna… On y fabrique également des éléments d’avions comme un tronçon du fuselage du Falcon 900 ou des poutres plancher pour les Airbus A300 et A310.

En 2003, l’entreprise est scindée en deux. Reims Aviation Industries fabrique alors un seul modèle d’avion, le F406, un bi turbopropulseur léger conçu pour la surveillance terrestre et maritime. Elle sera placée en liquidation en 2014 et son fonds de commerce repris par ASI aviation. Cette dernière est spécialisée dans le développement, la production et la commercialisation d’aéronefs ainsi que l’intégration et l’installation de systèmes de missions.

De son côté, Reims Aerospace reprend l’activité de sous-traitance de Reims Aviation. Elle est rachetée par un équipementier automobile autrichien, qui la revend en 2011 au jeune groupe français Novae Technology. Après avoir investi dans l’usine de Prunay, Novae décide, en 2020, de revendre l’entreprise au groupe Together.

Together Industry est liquidée en 2021. L’usine est reprise aussitôt par ACI Groupe qui lui redonne son nom historique, à savoir Reims Aerospace.

Progressivement, la société est lâchée par ses deux principaux clients. D’abord par Airbus (40 % du chiffre d’affaires par le passé) qui a cessé, fin 2023, de confier à Prunay l’assemblage de planchers de cockpit pour l’A320 préférant faire appel à des sous-traitants de Tunisie, Chine et Roumanie.

Ensuite, Dassault, premier client de l’entreprise (55 % du chiffre d’affaires) a annoncé, en 2023, vouloir cesser ses relations avec Reims Aerospace, tout en demandant un plan de transfert de compétences afin de former les équipes de son futur sous-traitant désigné pour l’assemblage de pièces de Falcon.

En redressement judiciaire depuis le 2 octobre 2024, le sous-traitant aéronautique était dans l’attente d’un repreneur. Au tribunal de commerce de Reims se tenait, ce jeudi 14 novembre 2024, une audience pour statuer sur le devenir de Reims Aerospace. À la sortie de cette audience, la secrétaire du CSE du sous-traitant aéronautique basé à Prunay a indiqué que le dirigeant de l’entreprise avait demandé le placement en liquidation judiciaire.

Reims Aerospace avait encore 75 salariés. D’après le CSE, ACI va proposer 23 reclassements au sein d’autres entreprises du groupe. Les salariés ont eu connaissance de 300 offres d’emploi émanant de sous-traitants aéronautiques du sud-ouest de la France, qui apprécieraient les rares compétences des ajusteurs-monteurs rémois.

«Le plan de sauvegarde de l’emploi a commencé. On est dégoûté. Les pouvoirs publics et notre gouvernement ne font rien pour sauver les entreprises en France. On se dit qu’on n’est pas beaucoup aidé. On peut le voir encore aujourd’hui avec ArcelorMittal», témoigne, amer, Jérôme Jesson, délégué syndical.

 

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3 décembre 2024 2 03 /12 /décembre /2024 08:25

Alors que Reims Aerospace est en liquidation judiciaire et qu’ArcelorMittal a annoncé la fermeture de sa principale usine à Reims, c’est au tour de l’établissement de distribution de Boiron d’être menacé. Des postes y avaient déjà été supprimés en 2020, mais le site, qui emploie aujourd’hui 20 personnes, pourrait cette fois tout bonnement disparaître.

Un plan de restructuration des activités du spécialiste de l’homéopathie a en effet été soumis aux représentants du personnel, indique Bourse Direct. S’il venait à être appliqué, il entraînerait la suppression de 145 postes en France, avec notamment la fermeture de quatre établissements de distribution : Reims, Clermont-Ferrand, Dijon et Sophia-Antipolis. En cause, le déremboursement de l’homéopathie par l’Assurance maladie, entré en vigueur en 2021 et qui aurait eu pour conséquence «une baisse de plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires», indique le groupe à l’AFP. Plus de 500 postes avaient déjà été supprimés par Boiron en 2021, à la suite de cette mesure.

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21 octobre 2024 1 21 /10 /octobre /2024 18:12
20241021 Mobilisation aux Antilles : stop à la vie chère

Les mobilisations autour des questions de vie chère ont repris aux Antilles. Ce n’est pas la première mobilisation autour de cette question qui se déroule sur ce territoire. Depuis la grève générale de 2009, rien n’a été fait pour mettre en place les décisions prises dans l’accord de fin de grève.

Vous entendrez donc dans un premier temps Marie Gwadloup, militante indépendantiste, et dans un second temps Jean Philippe Helin, marqueur de parole, militant et ancien directeur du centre social de petit Canal.

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29 juillet 2024 1 29 /07 /juillet /2024 18:20
20240729 10 jours qui ébranlèrent le monde 3-4

Le Feuilleton de l’été : 10 JOURS QUI EBRANLERENT LE MONDE DE JOHN REED.

Comment une révolution advient elle ?

Episode 3

Dans leur petit logement de Greenwich Village, John Reed et Louise rassemblent leurs documents: tandis que Kérenski, premier ministre, prépare une nouvelle répression en s'alliant aux généraux cosaques, la rue
s'emplit des clameurs des soldats et ouvriers révolutionnaires.

Episode 4

À quelques jours de l'insurrection, les militants américains John Reed, Louise Bryant, Bill Chatov et Albert Rhys-Williams rencontrent les responsables bolchéviks Lev Kamenev, Alexandra Kollontaï et Volodarski. John Reed récupère ses documents.

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22 juillet 2024 1 22 /07 /juillet /2024 18:19
20240722 10 jours qui ébranlèrent le monde 1-2

Le Feuilleton de l’été : 10 JOURS QUI EBRANLERENT LE MONDE DE JOHN REED.

Comment une révolution advient elle ?

Des milliers de pages de pages ont été noircies pour tenter de comprendre les mécanismes qui produisent les circonstances aboutissants aux changements du cours de l’histoire. Elles peinent cependant à saisir ce qui est le cœur de l’événement. Car la révolution c’est d’abord une aventure. Une aventure humaine.

Il y a un siècle, les manifestations spontanées des ouvrières de Petrograd marquaient les prémisses de la révolution russe. En quelques jours, le prolétariat de la capitale, qui, en pleine guerre mondiale, s’était porté à l’assaut de l’autocratie tsariste, jetait à bas l’un des régimes les plus tyranniques d’Europe. Durant huit mois, malgré le développement à un rythme inégal dans les villes, les campagnes et sur les milliers de kilomètres de front où combattaient les soldats, malgré les périodes de stabilisation, de reflux, ce mouvement ne devait pas s’arrêter.

Le journaliste, poète et écrivain américain John Reed est à Petrograd quand éclate la révolution d’Octobre 1917. Le récit qu’il livre de ces journées historiques, véritable épopée des temps modernes, plonge dans la
déferlante révolutionnaire soviétique qui va bouleverser le XXe siècle. La révolution en direct donc, son ébullition, sa fébrilité, la détermination des Bolchéviks, les idéaux, les erreurs de jugement, le tumulte, la parole libérée en des joutes oratoires sans fin, la violence larvée puis finalement bien présente, même si elle est plutôt laissée à l'arrière-plan dans ce récit. La force particulière de John Reed est de nous entraîner au cœur des événements. Le plaisir, la complicité entrent en jeu, résonnant avec l'humour et l'ironie de John Reed, rejoignant sa compréhension des événements.

L’auteur fait œuvre de poète en restant à l'écoute des aspirations humaines fondamentales, comme ses camarades russes surent l'être pour les revendications des ouvriers et des paysans russes: "la paix, la terre, le contrôle ouvrier, la liberté".

Né à Portland en 1887, John Reed, rejeton de la bourgeoisie américaine, découvre les idées socialistes au cours de ses études à Harvard. Diplômé en 1910, il se tourne alors vers le journalisme et s’engage en faveur des mouvements ouvriers. Après avoir suivi Pancho Villa durant la révolution mexicaine, il se rend plusieurs fois en Europe et découvre la Russie en 1915. Farouchement opposé à la Première Guerre Mondiale et au régime tsariste, il arrive à Petrograd avec son épouse Louise Bryant en septembre
1917 et assiste avec enthousiasme à la révolution d’Octobre. Après avoir contribué à la naissance du Communist Labor Party aux Etats-Unis, il retourne en Russie fin 1919 pour participer aux activités de l’Internationale communiste. Victime du typhus en 1920 à l’âge de 32 ans, il est enterré sur la place Rouge de Moscou, dans la nécropole du mur du Kremlin, aux côtés des révolutionnaires de 1917 dont il vait décrit le combat.

En 2017 Michel Sidoroff réalisait une adaptation radiophonique de son ouvrage le plus célèbre : Dix jours qui ébranlèrent le monde. C’est ce feuilleton que nous proposons aux auditeurs de l’Egregore une série en dix épisodes. Pour se rappeler en reprenant les mots de Paul Mattick, que la révolution est une belle aventure...
Épisode 1 : Un projet compromis par la police de New-York... John Reed réussira-t-il à écrire "Dix jours qui ébranlèrent le monde"? De retour de Russie John voit ses bagages confisquer par la police de New
York. Elle lui reproche de vouloir s’atteler à des activités subversives en introduisant sur le territoire américain de la propagande communiste.

Épisode 2 : A bas la guerre ! A l’institut Smolny John Reed et Louise Bryant, s’entretiennent avec Léon Trotsky. Celui ci lui expose sa vision de la situation à la mi octobre et lui decrit le rôle des bolcheviks contre la guerre. John expose son récit à Eugène Debbs le syndicaliste américain, lui mème engagé contre l’entrée en guerre des Etats Unis.

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16 juillet 2024 2 16 /07 /juillet /2024 11:19
20240715 Une dernière pour la route

Après un rapide tour de la situation politique intérieure, nous nous arrêterons sur la publication d'un décret publie le 10 juillet proposant la suppression du repos hebdomadaire lors de la période des vendanges et rétablissant par la même leur caractère de travaux dont l'exécution ne peut être différée. Un formidable cadeau de départ pour le patronat viticole. Nous terminons notre émission en revenant sur la situation en Calédonie Kanaky où la répression coloniale ravive les braises de la rébellion.

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9 juillet 2024 2 09 /07 /juillet /2024 09:25
20240708 Ainsi font front front….

Les résultats des élections législatives ont créé la surprise et également le soulagement pour toute une partie de la population. Un sursaut ? Disons plutôt un sursis avant la catastrophe.

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2 juillet 2024 2 02 /07 /juillet /2024 09:39
20140701 Après le vote, la politique...

Quelques remarques et commentaires sur les résultats électoraux et la situation inédite que nous vivons...

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17 juin 2024 1 17 /06 /juin /2024 18:20
20140617 Nouvelle réforme de l’assurance chômage

Pour la période 2023-2026, le ministère du Travail a argué attendre 3,6 milliards d’économies par année pleine. Soit trois fois plus que lors de la grande réforme du chômage de 2019. Les futurs demandeurs et demandeuse d’emploi, auront moins de possibilités d’ouvrir des droits à l’assurance chômage, avec une durée d’indemnisation encore réduite et des protections supprimées pour les chômeurs les plus âgés.

Alors que cette nouvelle réforme devrait être mise en œuvre en décembre prochain et pour revenir sur les conséquences de cette énième réforme, nous accueillons dans l’émission François, du syndicat FSU Emploi.

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30 avril 2024 2 30 /04 /avril /2024 07:15
20240429 Que se passe-t-il à Emmaüs 2 ?

Deuxième partie de l’émission «On passe au Rouge» sur la lutte des compagnons d’Emmaüs de Saint-André-lez-Lille et Nieppe dans le Nord.

Nous revenons ensuite sur ce statut de compagnon et plus généralement sur le secteur de l’économie sociale et solidaire peu visibilisé mais en fait totalement intégré dans le capitalisme.

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