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16 juillet 2024 2 16 /07 /juillet /2024 11:19
20240715 Une dernière pour la route

Après un rapide tour de la situation politique intérieure, nous nous arrêterons sur la publication d'un décret publie le 10 juillet proposant la suppression du repos hebdomadaire lors de la période des vendanges et rétablissant par la même leur caractère de travaux dont l'exécution ne peut être différée. Un formidable cadeau de départ pour le patronat viticole. Nous terminons notre émission en revenant sur la situation en Calédonie Kanaky où la répression coloniale ravive les braises de la rébellion.

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23 octobre 2023 1 23 /10 /octobre /2023 18:18
20231013 BTP : l’autre côté du bâtiment

Dix travailleurs sans papiers, ayant travaillé sur les chantiers des jeux olympiques 2024, assignent des géants du BTP devant le conseil de prud’hommes de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Ces ouvriers pointent le fait d’avoir travaillé sur les chantiers des JO, notamment le village olympique, sans contrat de travail, sans fiche de paie, sans congés payés ni heures supplémentaires.

Dans l’émission de ce jour, nous recevons Richard Bloch, défenseur syndical a la CGT qui suit les dossiers des dix travailleurs.

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14 février 2023 2 14 /02 /février /2023 12:06
20230213 Mouvement des retraites : Laissons le pessimisme pour des temps meilleurs

Cette semaine nous irons à Mantes la Jolie pour ausculter ce mouvement en devenir

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10 février 2023 5 10 /02 /février /2023 20:03
A Charleville-Mézières, des affrontements et des interpellations lors des manifestations contre la réforme des retraites

Lors de la manifestation du 31 janvier à Charleville-Mézières, devant la préfecture, rue Lucien-Hubert, des tensions avec les forces de l’ordre sont apparues. Quelques jets de projectiles côté manifestants ont été recensés, la foule a été dispersée dans la rue à coups de gaz lacrymogènes. Une vingtaine de jeunes a amassé des poubelles sur la voie avant d’y mettre le feu. Une nouvelle salve de lacrymogènes a été tirée. Les manifestants sont eux rassemblés place de l’hôtel de ville. Les forces de l’ordre ont investi la place peu avant 17h30, en formation, avant de reculer en jetant quelques grenades de désencerclement. Peu avant 18 h, plusieurs dizaines de policiers et des dizaines de manifestants étaient encore mobilisés.

On vient d’apprendre qu’une manifestante porte plainte, photos de ses blessures à l’appui, et dénonce «la violence gratuite» des CRS à Charleville-Mézières lors de la manifestation de la réforme des retraites du 31 janvier. En marge de la manifestation, elle dit «avoir été matraquée gratuitement par un CRS.»

Le 7 février, le cortège se scinde en deux. Certains manifestants mettent le cap vers l’hôtel de ville, où des affrontements avaient éclaté la semaine dernière entre des groupes d’individus et les forces de l’ordre, alors que l’autre partie du cortège est repartie vers le parc des expositions, comme le prévoyait le parcours.

Pour maintenir l’ordre sur la place de l’Hôtel-de-Ville, des gendarmes mobiles et des policiers du commissariat étaient déployés et ont dû faire usage de bombes lacrymogènes. Des débordements ont eu lieu place de l’Hôtel-de-Ville, en marge de la manifestation contre la réforme des retraites. Des violences qui ont entraîné le placement en garde à vue de sept individus pour des faits d’outrages, des violences contre des agents dépositaires de l’autorité publique, des dégradations et des incendies. Quatre mineurs ont été déférés mercredi 8 février devant un juge des enfants pour le délit de participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre une personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité. Ces quatre personnes seront jugées début avril 2023. Deux individus majeurs ont vu leur garde à vue prolongée. Une autre personne a été relâchée sans poursuite. Les 2 adultes sont passés en comparution immédiate pour avoir jeté des cailloux sur les forces de l’ordre. Ils ont été condamnés, mais on sait à quelles peines.

D'après LUnion-L'Ardennais, France Bleu Champagne Ardenne, France 3 Grand Est

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 11:31
Immigration : a qui profitent ces milliers de morts

C’est par milliers que la Méditerranée engloutit les cadavres de ces immigrés qui essayent de s’échapper de l’enfer, aux quatre coins du globe. Face àcette situation, nous sentons bien qu’une réaction humaine ne peut être que de venir au secours de ces êtres humains en détresse. Oui, mais voilà, l’on se dit en même temps : que va-t-il se passer ? L’Europe ne risque t-elle pas de voir une véritable invasion ?

Il y a tellement de gens, de partis politiques, qui nous disent qu’il y a déjà trop d’immigrés. Oui, aujourd’hui, la population en Europe est prisonnière de ces peurs. Peur de perdre son travail, peur de voir l’économie se désorganiser, peur même de perdre son identité.

Nous nous sentons coincés parce que nous avons accepté trop de choses, depuis trop longtemps, du système en place. Ce système nous dit qu’il est le meilleur au monde, le plus respectueux des droits de l’homme. Mais en réalité, ce monde est construit et ne vit que sur toute une cascade d’inégalités, d’injustices.

Ce système a longtemps profité du travail des immigrés. Jusqu’à il y a 50 ans, l’Etat allait chercher ces immigrés chez eux, au Maroc, au Sénégal, par milliers. C’était une main d’œuvre idéale pour les travaux sales, mal payés. Il était plus facile de faire faire ce travail àdes travailleurs sans racines, sans liens avec la population, sans moyens de se défendre collectivement.

Les immigrés sont devenus un rouage essentiel du système. Car les patrons, l’Etat, se servent d’eux pour faire comprendre à la grande majorité des autres, qui sont mal payés, ou qui travaillent dur : «ne vous plaignez pas, regardez, il y a pire!» Et on nous a appris à mépriser l’émigré, au lieu de voir en lieu un travailleur.

La crise de 2008 est venue des banquiers, qui se sont mis eux-mêmes en faillite par leurs magouilles. La crise a aggravé le chômage. Mais ce sont les immigrés qu’on a accusés de la montée du chômage. Et si nous devons payer plus d’impôts, voir les salaires bloqués, c’est pour renflouer l’Etat qui a sauvé les banques.

L’immigré a bon dos; il sert régulièrement de bouc émissaire. En France, nous sommes des millions à avoir des parents, des grands parents, qui ont été des émigrés. Ils sont arrivés, eux aussi, dans des conditions dramatiques, mais ils sont arrivés.

Aujourd’hui, l’Europe, la France la première, a mis en place un mur invisible pour interdire aux pauvres d’y entrer. On a obligé les pays alentour, le Maroc et bien d’autres, à tout faire pour rendre impossible un départ vers l’Europe. On interdit de venir légalement, après quoi on dénonce les passeurs qui en profitent !

On nous répète que nous faisons déjà beaucoup, que nous ne pouvons pas héberger tout le monde. Mais si l’on prend l’exemple de la guerre en Syrie, la France a accueilli 4 500 réfugiés. Un petit pays comme le Liban, avec 4,5 millions d’habitants, en a reçu sur son sol 1 200 000.

L’idée d’invasion n’est qu’une peur. C’est simple : même si un million de personnes arrivaient en Europe, cela signifierait que la population du continent va augmenter de 0,2 %, puisque nous sommes 500 millions d’Européens. L’Europe est riche, et comprend beaucoup de riches. Mais même si l’on devait partager entre nous, gens modestes, pour permettre aux arrivants de vivre, cela coûterait à chacun de nous... 3 ou 4 euros par mois, 0,2 % de nos salaires.

Beaucoup d’émigrés partent de Libye. La Libye, la France, l’Europe, y ont fait la guerre en 2011. Alors, la moindre des choses est qu’ils assument. Et la moindre des choses pour nous est que nous ayons un comportement humain, que nous insistions pour qu’on aille au secours des gens en détresse. En attendant de reposer le problème d’une véritable aide de ces populations, qu’on a beaucoup exploitées jusqu’ici.

On nous divise pour mieux régner. A nous de ne pas nous laisser devenir inhumains.

L’Ouvrier, 20/4/2015

L’OUVRIER BP 64 - 94202 IVRY/SEINE CEDEX

Diffusé par Organisation Crommuniste Libertaire

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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 20:58

«Il est ici depuis 9 ans, depuis l’ouverture du Proxi, c’est une figure du village», confiait hier la maire d'Hermonville, qui ignorait jusqu’alors qu’il n’avait pas de papiers. Neuf ans de travail au noir, payé 900 euros par mois en liquide par son patron basé dans l’Aube. Ce qu’a fini par découvrir l’Urssaf qui a mis la préfecture de la Marne sur la piste d’Hassan.

«Lundi, les gendarmes sont venus. Ils m’ont posé des questions. À la fin, ils m’ont remis le document du préfet me disant que j’avais 30 jours pour quitter le territoire».

«Mais les étrangers ont des droits !» s’insurge la maire. «Face à une situation comme celle d’Hassan, qui est en France depuis 11 ans, il y aurait pu avoir une autre décision qu’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ça me désole. C’est une victime. On ne peut pas le lâcher».

La consternation a frappé tout le village de 1 400 habitants qui a, dans la foulée, décidé de tout faire pour que l’épicier marocain puisse rester dans la commune. Pétitions, stand de soutien sur la brocante des parents d’élèves ce dimanche 20 avril, création d’un groupe pour lui sur Facebook, courrier de la maire aujourd’hui au préfet…

Le magasin, il a dû le quitter sur le champ. De même que son logement, situé au dessus, où il ne remettra pas les pieds, tant que le tribunal administratif n’aura pas statué sur le recours que compte déposer son avocat

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16 août 2013 5 16 /08 /août /2013 10:27

Khatouna CHAVIDZE a été arrêtée le 12 août, alors qu’elle n’était pas avec son mari Roin et ses enfants. Selon la préfecture toute la famille entière n’a pas été arrêtée car "le père et les enfants étaient au milieu d'autres familles ("hébergés" dans un gymnase) et on aurait eu un article dans l'Union (le quotidien local)". Khatouna CHAVIDZE a été conduite au CRA du Mesnil-Amelot.

Khatouna CHAVIDZE, géorgienne, scotch sur la bouche et menottes aux mains, a été expulsée en Pologne mardi 13 août, embarquée sur un vol charter (qui semble être un vol charter européen, l’avion ayant apparemment fait escale en Allemagne) affrété spécialement au départ du Bourget, avec parmi d’autres «passagers», un autre Géorgien, père d’un bébé de 10 mois. Placés dans un centre de déportation ou d'enfermement, ils vont très probablement être renvoyés en Géorgie. La préfecture de la Marne avait tout organisé, aucune procédure suspensive de l'expulsion n'était possible.

Roin et Khatouna sont un couple géorgien reformé, ce qui leur a posé de graves problèmes dans ce pays.  Ils  sont une de ces familles dites Dublin II, qui après avoir fui leur pays sont entrés dans l’espace Schengen en général par la Pologne, où leurs empreintes ont été relevées, mais où il ne semble pas qu’ils aient volontairement demandé l’asile.

Début août, des associations châlonnaises et marnaises avaient obtenu par décision de justice le l'"hébergement" des familles à la rue (hôtel et gymnase...) à l’exception des «Dublin II» sur le départ. A partir de ce moment la traque était lancée, avec son lot habituel d'intimidations, de convocations, et d'arrestations. 

D'autres familles de Châlons, déboutées de leur demande d'asile ou «Dublin II» ont d'ores et déjà été averties de leur "départ" prochain, que la famille soit au complet ou non.

Un autre vol est prévu pour la semaine prochaine.

Pierre angulaire de la construction d’une politique européenne d’asile, la procédure Dublin II est née en même temps que l’espace de «libre circulation» en Europe. Son principe est simple : il ne devrait avoir qu’un examen d’une demande d’asile dans toute l’Europe (il ne faut plus que les demandeurs d’asile partent chercher meilleure fortune dans un autre Etat) et le pays responsable de cet examen est celui qui a laissé entrer, volontairement ou involontairement, le demandeur d’asile. Malgré sa complexité, sa faible efficacité (1,7% de demandeurs d’asile dans l’union ont fait l’objet d’un transfert), ce mécanisme est toujours à l’œuvre aujourd’hui. On peut estimer ainsi qu’en 2010, 14,5% des demandeurs d’asile en France ont fait ou font l’objet d’une procédure Dublin et que 12,2% d’entre eux (1,8% du total) ont été transférés dans un autre Etat.

Selon l'article 8 de la CDEH (Convention Européenne des Droits de l'Homme) dont la France est signataire, toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale. Ce principe de l'unité familiale n'a pas été respecté.

La persécution minutieuse, administrativement encadrée de familles, d’enfants par des fonctionnaires, chacun à son niveau faisant sa part du sale boulot, prêtant avec discipline la main au démembrement de familles, à la séparation d’un père ou d’une mère de ses enfants est en cours. Bien sûr, ce sont les ordres. Bien sûr, les ministres, les préfets, les hauts fonctionnaires sont les premiers responsables. Mais les ordres n’excusent pas tout. Faut-il tout accepter pour un salaire ? une carrière ?

Sources : RESF 51

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 10:09

En décembre 2010, la famille de Blendon - qui jouit alors d'une situation confortable au Kosovo - est menacée par une mafia locale qui dit vouloir s'en prendre aux enfants. Le couple de trentenaire prend alors la décision de fuir. Et se retrouve à Châlons-en-Champagne.

Le 18 janvier 2012, Blendon, son jumeau Blendi et leurs parents, déboutés du droit d'asile, sont arrêtés et renvoyés dès le lendemain vers le Kosovo.

Le 21 mars 2012, une intervention est prévue au CHU de Reims pour soigner le petit Blendoni, devenu hémiplégique après un accident vasculaire cérébral. La famille Gashi ayant été expulsée en janvier, cette opération n'aura jamais lieu.

Pour leur délivrer un visa sanitaire, l'État français réclame à la famille des documents qui prouveraient que Blendon ne peut pas être soigné au Kosovo et que les frais d'opération seraient pris en charge par la famille.

Un physiothérapeute à l'hôpital de Pristina certifie dans un rapport daté de juillet dernier «qu'il est indispensable pour Blendon de suivre un traitement à l'étranger». Du côté du ministère de la Santé kosovar, un officiel dresse le même constat : «Le Kosovo ne dispose pas des moyens matériels et humains pour soigner le jeune garçon». Et les associations de soutien à la famille kosovare ont apporté leur garantie financière.

Pourtant, le dossier «coince» toujours et rien n'est apparemment fait du côté du gouvernement français pour rendre possible le rapatriement de l'enfant.

Qui a dit que la gauche était plus humaniste que la droite ?

Sur la question des étrangers malades, se reporter à l'émission de L'Egrégore du lundi 15 avril 2013 que vous pouvez écouter sur ce blog.


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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 13:56

Après l'émoi suscité par l'expulsion vers le Kosovo de deux enfants de 10 ans, dont un handicapé en attente d'opération, les services de la préfecture de la Marne ont tenu hier à dresser un grand état des lieux sur les flux migratoires dans la Marne.

À en croire la préfecture, 16 500 «étrangers en situation régulière» résident dans la Marne, et 2 039 premiers titres de séjour ont été délivrés, ce qui représente une situation jugée «stable». Parmi ces 2 039 titres, 744 concernaient des étudiants, 650 des travailleurs, et 507 des membres de familles. Par ailleurs, 156 titres de séjours pour soins ont été délivrés dans le département en 2011.

Les demandes d'asile sont devenues plus nombreuses, avec 422 dossiers (562 personnes) contre 272 l'année précédente. Mais seuls 68 individus ont obtenu «la reconnaissance d'une protection internationale».

Le secrétaire général de la préfecture a insisté sur le fait que les «reconduites à la frontière», autrement dit les expulsions, sont majoritairement réalisées de façon volontaire. Comme cette famille kosovare ? Mais aucun chiffre sur le nombre de reconduites, sachant que l'objectif qui avait assigné à la préfecture était de 65 reconduites.

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 11:10

Cet arrêt du 19 janvier 2012 de la Cour européenne des droits de l'homme concerne une famille originaire du Kazakhstan, demandeuse d'asile, pour laquelle la préfecture des Ardennes a tenté de la reconduire dans leur pays, avant que celle-ci n'obtienne le statut de refugié.

Voici quelques extraits de l'arrêté :

b) Appréciation de la Cour
102. Il ressort de ce qui précède que les conditions dans lesquelles les enfants ont été détenus, pendant quinze jours, dans un milieu d’adultes, confrontés à une forte présence policière, sans activités destinées à les occuper, ajoutées à la détresse des parents, étaient manifestement inadaptées à leur âge. Les deux enfants, une fillette de trois ans et un bébé, se trouvaient dans une situation de particulière vulnérabilité, accentuée par la situation d’enfermement. Ces conditions de vie ne pouvaient qu’engendrer pour eux une situation de stress et d’angoisse et avoir des conséquences particulièrement traumatisantes sur leur psychisme.
103. Ainsi, compte tenu du bas âge des enfants, de la durée de leur détention et des conditions de leur enfermement dans un centre de rétention, la Cour estime que les autorités n’ont pas pris la mesure des conséquences inévitablement dommageables pour les enfants. Elle considère que les autorités n’ont pas assuré aux enfants un traitement compatible avec les dispositions de la Convention et que celui-ci a dépassé le seuil de gravité exigé par l’article 3 de la Convention. Partant il y a eu violation de cet article à l’égard des enfants. (...)
119. En l’espèce, les membres de la famille étaient maintenus en rétention administrative du fait du caractère illégal de leur séjour en France, dans un lieu inadapté à la situation d’extrême vulnérabilité des enfants (paragraphes 93 et suivants ci-dessus). La Cour considère, à l’instar de l’affaire Muskhadzhivyeva et autres précitée que, en dépit du fait qu’ils étaient accompagnés de leurs parents et même si le centre de rétention prévoyait une aile d’accueil des familles, que la situation particulière des enfants ne fut pas examinée et elles n’ont pas non plus recherché si le placement en rétention administrative était une mesure de dernier ressort à laquelle aucune alternative ne pouvait se substituer. Ainsi, la Cour estime que le système français ne leur a pas garanti, de manière suffisante, de droit à la liberté. (...)
124. En revanche, la Cour note que la loi ne prévoit pas que les mineurs puissent faire l’objet d’une mesure de placement en rétention ; ainsi, les enfants «accompagnant» leurs parents tombent dans un vide juridique ne leur permettant pas d’exercer le recours garanti à leur parents. En effet, les enfants n’ont pas, en l’espèce, fait l’objet d’un arrêté préfectoral prévoyant leur expulsion que ceux-ci auraient pu contester devant les juridictions. De même, ils n’ont pas non plus fait l’objet d’un arrêté prévoyant leur placement en rétention administrative et le JLD n’a ainsi pas pu se prononcer sur la légalité de leur présence au centre de rétention administrative. La Cour considère en conséquence qu’ils ne se sont pas ainsi vu garantir la protection requise par la Convention. (...)
142. La Cour relève que la pratique française de maintenir les familles en instance d’expulsion dans des lieux de privation de liberté est mise en cause et que la France compte parmi les trois seuls pays européens qui recourent systématiquement à la rétention de mineurs migrants accompagnés (rapport de la commission LIBE, paragraphe 62 ci-dessus).
(...)

PAR CES MOTIFS, LA COUR,
1. Déclare, à l’unanimité, les requêtes recevables quant aux griefs tirés des articles 3, 5 et 8 de la Convention concernant la détention des requérants en centre de rétention administrative ; (...)
3. Dit, à l’unanimité, qu’il y a eu violation de l’article 3 de la Convention à l’égard des enfants, concernant la rétention administrative ; (...)
6. Dit, à l’unanimité, qu’il y a eu violation de l’article 8 de la Convention pour l’ensemble des requérants concernant la rétention administrative ;
7. Dit, à l’unanimité,
a) que l’Etat défendeur doit verser aux requérants, dans les trois mois à compter du jour où l’arrêt sera devenu définitif conformément à l’article 44 § 2 de la Convention, la somme globale de 10 000 EUR (dix mille euros), pour dommage moral et 3 000 EUR (trois mille euros) pour frais et dépens plus tout montant pouvant être dû à titre d’impôt ;
b) qu’à compter de l’expiration dudit délai et jusqu’au versement, ce montant sera à majorer d’un intérêt simple à un taux égal à celui de la facilité de prêt marginal de la Banque centrale européenne applicable pendant cette période, augmenté de trois points de pourcentage ; (...)

La France va-t-elle arrêter de placer des enfants en rétention ? Non ! Peut être fera telle attention à ce qu'ils soient placés en rétention pour une durée très courte (comme ce fut le cas pour la famille du Kosovo de Châlons-en-Champagne expulsée cette semaine (moins de 24 h)...

Affaire à suivre.

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 12:07

RaflesLundi matin, une famille a été priée de boucler ses valises… direction l'aéroport et le Kosovo, son pays d'origine. Encadrés par des gendarmes, l'homme, sa femme et leurs deux filles (de 18 mois et de 2 ans et demi) ont vite rassemblé leurs affaires avant de quitter les lieux. À 10 h, il n'y avait plus personne.

Le couple était arrivé à Bar-sur-Aube en janvier 2009. La femme a accouché de son premier enfant quelque temps plus tard. Au CADA, la petite famille trouve l'espace de vivre en communauté avec les autres ressortissants qui, comme eux, demandent l'asile en France. Les démarches se multiplient mais à chaque fois, les réponses sont les mêmes. Officiellement, le Kosovo étant considéré comme un pays sûr, ils n'ont plus de raisons de rester en France.

Ayant épuisé tous les recours et n'ayant que peu de nouvelles de leur situation, le mari, la femme et leurs deux enfants se rendent à la préfecture de Troyes, au service des étrangers, en plein mois d'août. Au vu de leur dossier, la réponse ne se fait pas attendre. Des policiers les interpellent pour les conduire au centre de rétention de Metz.

Ils n'y resteront que quelques jours, arguant qu'ils ont un logement à Bar-sur-Aube. Ils ne seront en revanche plus autorisés à résider au CADA. C'est donc au foyer voisin, sous le coup de la fermeture, qu'ils sont hébergés dans un petit appartement. Pour la famille, l'étau se resserre et chaque jour, la peur de devoir partir s'installe.

La décision de lundi n'a donc étonné personne mais pas la méthode employée.

Emmenés par plusieurs associations dont le Mrap, la Ligue des droits de l'homme ou Blak blanc beur, quatre-vingts personnes se sont réunies devant la mairie de Troyes avant de rejoindre la préfecture.

D'autres expulsions seraient à attendre dans les semaines, voire les mois à venir.

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