Le Feuilleton de l’été : 10 JOURS QUI EBRANLERENT LE MONDE DE JOHN REED.
Comment une révolution advient elle ?
Des milliers de pages de pages ont été noircies pour tenter de comprendre les mécanismes qui produisent les circonstances aboutissants aux changements du cours de l’histoire. Elles peinent cependant à saisir ce qui est le cœur de l’événement. Car la révolution c’est d’abord une aventure. Une aventure humaine.
Il y a un siècle, les manifestations spontanées des ouvrières de Petrograd marquaient les prémisses de la révolution russe. En quelques jours, le prolétariat de la capitale, qui, en pleine guerre mondiale, s’était porté à l’assaut de l’autocratie tsariste, jetait à bas l’un des régimes les plus tyranniques d’Europe. Durant huit mois, malgré le développement à un rythme inégal dans les villes, les campagnes et sur les milliers de kilomètres de front où combattaient les soldats, malgré les périodes de stabilisation, de reflux, ce mouvement ne devait pas s’arrêter.
Le journaliste, poète et écrivain américain John Reed est à Petrograd quand éclate la révolution d’Octobre 1917. Le récit qu’il livre de ces journées historiques, véritable épopée des temps modernes, plonge dans la
déferlante révolutionnaire soviétique qui va bouleverser le XXe siècle. La révolution en direct donc, son ébullition, sa fébrilité, la détermination des Bolchéviks, les idéaux, les erreurs de jugement, le tumulte, la parole libérée en des joutes oratoires sans fin, la violence larvée puis finalement bien présente, même si elle est plutôt laissée à l'arrière-plan dans ce récit. La force particulière de John Reed est de nous entraîner au cœur des événements. Le plaisir, la complicité entrent en jeu, résonnant avec l'humour et l'ironie de John Reed, rejoignant sa compréhension des événements.
L’auteur fait œuvre de poète en restant à l'écoute des aspirations humaines fondamentales, comme ses camarades russes surent l'être pour les revendications des ouvriers et des paysans russes: "la paix, la terre, le contrôle ouvrier, la liberté".
Né à Portland en 1887, John Reed, rejeton de la bourgeoisie américaine, découvre les idées socialistes au cours de ses études à Harvard. Diplômé en 1910, il se tourne alors vers le journalisme et s’engage en faveur des mouvements ouvriers. Après avoir suivi Pancho Villa durant la révolution mexicaine, il se rend plusieurs fois en Europe et découvre la Russie en 1915. Farouchement opposé à la Première Guerre Mondiale et au régime tsariste, il arrive à Petrograd avec son épouse Louise Bryant en septembre
1917 et assiste avec enthousiasme à la révolution d’Octobre. Après avoir contribué à la naissance du Communist Labor Party aux Etats-Unis, il retourne en Russie fin 1919 pour participer aux activités de l’Internationale communiste. Victime du typhus en 1920 à l’âge de 32 ans, il est enterré sur la place Rouge de Moscou, dans la nécropole du mur du Kremlin, aux côtés des révolutionnaires de 1917 dont il vait décrit le combat.
En 2017 Michel Sidoroff réalisait une adaptation radiophonique de son ouvrage le plus célèbre : Dix jours qui ébranlèrent le monde. C’est ce feuilleton que nous proposons aux auditeurs de l’Egregore une série en dix épisodes. Pour se rappeler en reprenant les mots de Paul Mattick, que la révolution est une belle aventure...
Épisode 1 : Un projet compromis par la police de New-York... John Reed réussira-t-il à écrire "Dix jours qui ébranlèrent le monde"? De retour de Russie John voit ses bagages confisquer par la police de New
York. Elle lui reproche de vouloir s’atteler à des activités subversives en introduisant sur le territoire américain de la propagande communiste.
Épisode 2 : A bas la guerre ! A l’institut Smolny John Reed et Louise Bryant, s’entretiennent avec Léon Trotsky. Celui ci lui expose sa vision de la situation à la mi octobre et lui decrit le rôle des bolcheviks contre la guerre. John expose son récit à Eugène Debbs le syndicaliste américain, lui mème engagé contre l’entrée en guerre des Etats Unis.
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