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10 septembre 2024 2 10 /09 /septembre /2024 16:10
20240909 Si voter changeait quelque chose

Si voter changeait quelque chose, il y a longtemps que ça serait interdit. Coluche.

Les choses sont désormais claires : le système politique français et sa classe dominante ont conçu un système d’apparence démocratique où il est uniquement possible de choisir entre les options qui ont sa préférence. Présentement la droite antisociale et raciste ou bien l’extrême-droite raciste et antisociale.
Toute autre option qui remettrait en cause les conditions de la prospérité des possédants doit être écartée.
C’est le barrage bourgeois : un ensemble structure socialement politiquement et médiatiquement, instinctivement partagé par les membres et sous-membres de la classe dominante, qui vise à empêcher l’accession au pouvoir de toute option contraire à leurs intérêts, même lorsque cette option est modérée.

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3 septembre 2024 2 03 /09 /septembre /2024 05:27
20240902 Défaire le mythe olympique

Du 26 juillet au 11 août 2024, se sont déroulés en France, les jeux olympiques 2024 et en ce moment les jeux paralympiques.

Le 11 janvier 2024 se tenait, à la Librairie Bourlinguer à Saint-Denis, une rencontre sur les saccages olympiques et paralympiques. Cette soirée avait pour but de défaire le mythe des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) soi-disant “inclusifs, les plus verts de l’histoire…”. L’objectif de cette soirée à Saint-Denis, lieu phare des JOP 2024, est de proposer une autre analyse des JOP, considéré comme destructeurs à tous les niveaux : économique, social, écologique, mais aussi sécuritaire.

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de cette rencontre.

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22 juillet 2024 1 22 /07 /juillet /2024 18:19
20240722 10 jours qui ébranlèrent le monde 1-2

Le Feuilleton de l’été : 10 JOURS QUI EBRANLERENT LE MONDE DE JOHN REED.

Comment une révolution advient elle ?

Des milliers de pages de pages ont été noircies pour tenter de comprendre les mécanismes qui produisent les circonstances aboutissants aux changements du cours de l’histoire. Elles peinent cependant à saisir ce qui est le cœur de l’événement. Car la révolution c’est d’abord une aventure. Une aventure humaine.

Il y a un siècle, les manifestations spontanées des ouvrières de Petrograd marquaient les prémisses de la révolution russe. En quelques jours, le prolétariat de la capitale, qui, en pleine guerre mondiale, s’était porté à l’assaut de l’autocratie tsariste, jetait à bas l’un des régimes les plus tyranniques d’Europe. Durant huit mois, malgré le développement à un rythme inégal dans les villes, les campagnes et sur les milliers de kilomètres de front où combattaient les soldats, malgré les périodes de stabilisation, de reflux, ce mouvement ne devait pas s’arrêter.

Le journaliste, poète et écrivain américain John Reed est à Petrograd quand éclate la révolution d’Octobre 1917. Le récit qu’il livre de ces journées historiques, véritable épopée des temps modernes, plonge dans la
déferlante révolutionnaire soviétique qui va bouleverser le XXe siècle. La révolution en direct donc, son ébullition, sa fébrilité, la détermination des Bolchéviks, les idéaux, les erreurs de jugement, le tumulte, la parole libérée en des joutes oratoires sans fin, la violence larvée puis finalement bien présente, même si elle est plutôt laissée à l'arrière-plan dans ce récit. La force particulière de John Reed est de nous entraîner au cœur des événements. Le plaisir, la complicité entrent en jeu, résonnant avec l'humour et l'ironie de John Reed, rejoignant sa compréhension des événements.

L’auteur fait œuvre de poète en restant à l'écoute des aspirations humaines fondamentales, comme ses camarades russes surent l'être pour les revendications des ouvriers et des paysans russes: "la paix, la terre, le contrôle ouvrier, la liberté".

Né à Portland en 1887, John Reed, rejeton de la bourgeoisie américaine, découvre les idées socialistes au cours de ses études à Harvard. Diplômé en 1910, il se tourne alors vers le journalisme et s’engage en faveur des mouvements ouvriers. Après avoir suivi Pancho Villa durant la révolution mexicaine, il se rend plusieurs fois en Europe et découvre la Russie en 1915. Farouchement opposé à la Première Guerre Mondiale et au régime tsariste, il arrive à Petrograd avec son épouse Louise Bryant en septembre
1917 et assiste avec enthousiasme à la révolution d’Octobre. Après avoir contribué à la naissance du Communist Labor Party aux Etats-Unis, il retourne en Russie fin 1919 pour participer aux activités de l’Internationale communiste. Victime du typhus en 1920 à l’âge de 32 ans, il est enterré sur la place Rouge de Moscou, dans la nécropole du mur du Kremlin, aux côtés des révolutionnaires de 1917 dont il vait décrit le combat.

En 2017 Michel Sidoroff réalisait une adaptation radiophonique de son ouvrage le plus célèbre : Dix jours qui ébranlèrent le monde. C’est ce feuilleton que nous proposons aux auditeurs de l’Egregore une série en dix épisodes. Pour se rappeler en reprenant les mots de Paul Mattick, que la révolution est une belle aventure...
Épisode 1 : Un projet compromis par la police de New-York... John Reed réussira-t-il à écrire "Dix jours qui ébranlèrent le monde"? De retour de Russie John voit ses bagages confisquer par la police de New
York. Elle lui reproche de vouloir s’atteler à des activités subversives en introduisant sur le territoire américain de la propagande communiste.

Épisode 2 : A bas la guerre ! A l’institut Smolny John Reed et Louise Bryant, s’entretiennent avec Léon Trotsky. Celui ci lui expose sa vision de la situation à la mi octobre et lui decrit le rôle des bolcheviks contre la guerre. John expose son récit à Eugène Debbs le syndicaliste américain, lui mème engagé contre l’entrée en guerre des Etats Unis.

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9 juillet 2024 2 09 /07 /juillet /2024 09:25
20240708 Ainsi font front front….

Les résultats des élections législatives ont créé la surprise et également le soulagement pour toute une partie de la population. Un sursaut ? Disons plutôt un sursis avant la catastrophe.

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2 juillet 2024 2 02 /07 /juillet /2024 09:39
20140701 Après le vote, la politique...

Quelques remarques et commentaires sur les résultats électoraux et la situation inédite que nous vivons...

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25 juin 2024 2 25 /06 /juin /2024 08:24
20140624 A propos du Front Populaire

La dissolution de l’Assemblée Nationale et les élections législatives qui en découlent nous emmènent vers des rivages inconnus.  Un «Nouveau Front populaire» à vocation essentiellement électoraliste a bien été mis sur orbite et au lendemain de la sage, très sage marche antifasciste du 15 juin, les manifs plus ou moins spontanées des premiers temps ont cessé.
Mais qu’est donc ce nouveau front populaire, à quoi fait il référence, comment et pourquoi le Front Populaire fait partie des mythes de la gauche et des illusions de la social démocratie...

Et, sur un ton larmoyant, où la mauvaise foi s'effaçait soudain devant la sincérité, Blum, en pleine victoire, annonçait déjà l'échec : "Mais, s'il se trouvait que nous échouions, s'il se trouvait que des résistances insurmontables nous obligent à constater qu'il est impossible d'amender, du dedans, la société actuelle, je serais, moi, le premier à venir vous
dire : C'était une chimère ! C'était un rêve vain ! Il n'y a rien à faire de cette société. (...)." Victime expiatoire offerte à l'avance aux coups de l'ennemi, il nous consolait, par anticipation, de l'effondrement de nos rêves en réchauffant notre foi socialiste à la vision d'un futur eschatologique. La salle, debout, l'acclama religieusement.

Daniel Guérin Front Populaire révolution manquée

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16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 12:15
20240415 En attendant la guerre...

L'escalade au proche orient continue et la région semble s'approcher inexorablement d’un conflit d’ampleur. En attaquant directement Israël par le biais de drones et de missiles, le régime au pouvoir à Téhéran a franchi un seuil. Cette attaque avait été précédée par des assassinats ciblés attribués à l’Etat hébreu de hauts responsables militaires iraniens en Syrie, le 25 décembre et surtout le 1er avril, lors du bombardement du consulat iranien à Damas. Un espoir est cependant permis, il réside dans la réaction des peuples et dans leur refus de cette logique mortifère.

Interview de Ben ARAD par +972

https://www.972mag.com/ben-arad-conscientious-objector-israeli-army/

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18 mars 2024 1 18 /03 /mars /2024 20:59
20240318 Avec le Mouvement pour le Planning Familial de Reims.

L’inscription de l’IVG dans la constitution s’est faite finalement autour d’un consensus assez large de la classe politique. Mais dans la réalité quel est l’effectivité de ce droit et plus globalement ou en sont les droits des femmes dans notre pays aujourd’hui ?

Nous recevons ce soir deux militantes du Planning de Reims pour discuter de toutes ces questions.

Le Planning Familial tient une permanence le mardi de 18h30 à 19h30 et le mercredi de 15h à 17h à la Maison de la vie associative 122 bis rue du Barbâtre bureau 307

Permanences anonymes gratuites et confidentielles (tests de grossesse, préservatifs internes et externes, une écoute bienveillante et sans jugement)

Numéro vert national : 0800 08 11 11 anonyme gratuit

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5 mars 2024 2 05 /03 /mars /2024 12:39
20240304 Enquête ouvrière

Enquête ouvrière : Nous avons les moyens de vous faire parler avec la Mouette Enragée.

Que reste t il de la "classe ouvrière" sujet mythique et révolutionnaire par excellence : disparue ? transformée ? intégrée ? Investie dans un projet depuis 2017 d’enquête ouvrière, La Mouette enragée a recueilli la parole de salarié·es à travers un questionnaire en ligne et sous forme d’entretiens menés principalement dans le Pas-de-Calais, le Nord et la Bretagne, à l’occasion de rencontres ou de luttes de boites. Ils nous présentent ce soir le résultat de leurs réflexions à l'occasion de la sortie du bouquin résultant de cette enquête.

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1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 19:32
20240101 Violences faites aux femmes et prison

Nous, qui nous interrogeons sur la pertinence de l’existence des prisons, nous souhaitons interroger l’une de ses justifications ; la violence faite aux femmes. Nous tenons à préciser qu’il n’est pas question pour nous de sous-estimer ou banaliser la question de la violence faite aux femmes. Nous ne prenons pas à la légère son traitement, bien au contraire. Nous saluons le courage de l’Observatoire international des prisons (OIP) qui s’est saisi du dossier dans son numéro d’avril 2023 et qui va nous permettre de nous confronter à la question ; est-ce que la prison est la solution ?

Pour parler de cette question, nous recevons Prune Missoffe, membre de l’observatoire international des prisons.

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3 mai 2022 2 03 /05 /mai /2022 12:25

La guerre en Ukraine a changé la situation politique sur le continent européen et la situation économique dans le monde. La guerre détruit. Elle détruit les bâtiments, elle détruit les illusions, elle détruit les gens. Si la guerre touche incontestablement tout le monde, elle n’a pas le même impact sur tout le monde. Certains vont même tirer profit de cette guerre : des avantages politiques pour les politiciens qui sont du «bon côté», des avantages économiques pour les oligarques qui se sont retrouvés du côté de la «paix et de la justice» Cela vaut pour l’interprétation russe ou ukrainienne de la situation, et pour les détenteurs de l’interprétation universelle de la guerre : les marchands d’armes. Mais ce sont les travailleurs qui vont certainement perdre, quel que soit le camp qu’ils ont choisi ou dans lequel ils se sont involontairement retrouvés.

Les travailleurs sont l’objet principal de la mobilisation : la population entre 18 et 60 ans qui, qu’elle le veuille ou pas, est appelée à payer le coût humain de la guerre. Les travailleurs constituent également la majorité des réfugiés. Contrairement à ce qu’on a appelé la crise des migrants pendant la guerre en Syrie (qui était surtout une hystérie médiatique manipulée par des politiciens de droite), nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation massive de réfugiés susceptible de déplacer les couches sociales du continent.

Aujourd’hui, plus de 5 millions de réfugiés ont déjà quitté l’Ukraine et plus de 6 millions sont des réfugiés internes. Une masse gigantesque de personnes, dont beaucoup se retrouveront dans le système des contrats d’emploi temporaire dans des pays comme l’Allemagne, enrichissant les grandes entreprises comme Volkswagen. Des millions de travailleurs vont continuer à payer le prix de la guerre sous la forme d’une main-d’œuvre bon marché et échappant au code du travail dans des conditions de migration forcée. Les employeurs vont profiter de la situation pour maintenir les réfugiés dans des emplois peu rémunérés tout en baissant les salaires pour tout le monde. Les politiciens nationalistes vont désigner les migrants comme les responsables de la baisse des salaires, en faisant pression pour limiter leurs droits, ce qui entraînera des salaires encore plus bas pour les migrants Il en découlera une pression encore plus forte sur les salaires de tous les travailleurs et les politiciens feront briller leurs capacités de démagogie, d’exploitation et de cynisme.

Dans ce contexte d’aggravation des conflits sociaux en Europe, nous sommes également confrontés à des appels sans précédent à la militarisation générale du continent. Trois jours après le début de la guerre, le 27.02.2022, le chancelier allemand Scholz annonce que l’armée allemande disposera d’un budget spécial de 100 milliards. Entre 2015 et 2021, le budget de l’OTAN a augmenté de façon spectaculaire, passant de 895 milliards (2015) à 1174 milliards (2021). Il ne s’agit pas seulement de chiffres montrant que l’OTAN se prépare à se défendre contre la Russie. Ce sont des milliards qui n’iront pas aux hôpitaux, aux transports par chemins de fer. Ils n’iront pas aux écoles, aux ressources d’énergies renouvelables et aux programmes sociaux. La militarisation universelle signifie une forte accélération de la dégradation néolibérale de l’État-providence et entraîne une baisse immédiate du niveau de vie pour tous. Il s’agit d’une atteinte directe au salaire social du travailleur, qui devra payer plus pour bénéficier de moins de services sociaux.

Naturellement, les travailleurs ne doivent pas et ne seront probablement pas de simples victimes passives de l’évolution des événements. C’est dans le chaos de la guerre que se trouve la force de la grève des travailleurs. Les travailleurs peuvent faire opposition à la fois aux conséquences économiques de la guerre et à la guerre elle-même. Nous avons déjà vu les travailleurs portuaires du syndicat autonome USB en Italie refuser de charger des armes pour la guerre. En Bulgarie aussi, nous avons failli assister au surgissement d’une grève non organisée de grande ampleur dans la zone industrielle de Plovdiv, qui annonce l’émergence de l’opposition des travailleurs aux effets de l’inflation. Dorénavant nous allons voir de plus en plus d’actions semblables à grande échelle. Avec la poursuite de la guerre et l’aggravation de ses conséquences économiques, politiques et sociales, nous allons entrer dans une période de renforcement et de radicalisation des luttes sociales qui nous oblige à prendre position.

FACB (Fédération anarchiste communiste-bulgare)
 

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13 mai 2019 1 13 /05 /mai /2019 09:02
Entrer en résistance contre le capitalisme

De la nature du macronisme ?

L’argent coule à flots pour restaurer une cathédrale (un milliard d’euros en deux jours), mais rien ne vient pour aider les salariés ordinaires, les travailleurs pauvres, les précaires, les petits retraités, les «sans», les migrants, les usagers des services publics de proximité... En bref, les prolétaires.

Depuis six mois, on assiste à des mouvements sociaux d’une durée et d’une ampleur qu’on n’avait pas vues depuis longtemps : non seulement le mouvement des gilets jaunes, mais aussi les luttes dans la santé, l’éducation, les manifs de salariés et de retraités, les mobilisations pour défendre les services publics, les migrants ou la planète.

A l’issue de trois mois d’un débat biaisé, le Président de la République a montré dans son discours du 25 avril sa grande capacité à n’entendre que ce qu’il veut et à continuer dans le même sens les réformes que ces mouvements combattent. Beaucoup de flou dans les annonces, mais aussi quelques orientations inquiétantes.

 

Travail

Le délai de 10 jours que s’est octroyé Macron entre la date prévue de son intervention et son allocution lui a permis de laisser fuiter une annonce sur l’augmentation du temps de travail. Cela aurait été un peu fort, juste un siècle après la loi des 8 heures (27 avril 1919) pour laquelle les travailleurs se battaient depuis des décennies et qui imposa de ne plus travailler que 48h par semaine afin de partager le travail. L’objectif de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui n’est pas de partager le travail mais bien toujours d’exploiter de plus en plus les salariés (de moins en moins nombreux), et tant pis pour ceux qui n’ont pas de boulot. Face aux réactions, il n’y aura pas d’augmentation de la durée légale hebdomadaire du travail mais les heures supplémentaires continueront d’être favorisées selon le principe du « travailler plus pour gagner plus » cher à Sarkozy.

Et évidemment, il faudra travailler plus longtemps si on veut toucher une retraite décente : sans toucher à l’âge légal minimum de départ mais en mettant en place un système par points. Évidemment, il n’y a eu aucune réponse sur les inégalités qui se creusent entre les revenus des actionnaires et dirigeants d’entreprise et ceux des salariés. Macron est bien le représentant de la classe patronale qui capte les richesses produites par les travailleurs.

 

Famille

Sous ses dehors modernistes, Macron a une vision très traditionnelle de la famille, style «un papa, une maman». La seule aide qu’il envisage pour les mères seules avec enfant, c’est de faire prélever les pensions alimentaires qui ne sont pas versées par les ex-conjoints. C’est déjà la loi. Est-il envisageable de l’étendre aux ex-concubins ? Et si l’ex est très précaire ? La CAF refusait de donner une allocation à une mère isolée sous prétexte que son ex (au RSA lui-même) lui versait 50€ par mois. Il a fallu demander à celui-ci d’arrêter de les verser afin qu’elle soit vraiment considérée comme mère isolée et aidée en tant que telle. Ce qu’il faudrait surtout c’est développer les aides à la garde d’enfants afin que ces femmes puissent se former ou travailler si elles le souhaitent. Une allocation de stage ou un contrat aidé rapportent moins que ce que la mère doit verser à une garderie ou à une assistante maternelle.

Et dans la famille, il faut de plus en plus aider un proche handicapé ou ses vieux parents, surtout ceux qui n’ont pas une retraite suffisante pour financer une place dans les EHPAD. Macron annonce donc un statut pour les aidants familiaux. Il y en a déjà un pour une partie de ceux-ci ; certains aidants sont salariés de la personne aidée. Le vrai problème c’est le niveau de rémunération et de cotisations sociales (en particulier pour la retraite).

La vision familiale de Macron, c’est surtout faire supporter aux familles les aides que l’État ne veut plus apporter.

 

Patrie

Macron au cours de son discours a souvent fait appel à l’unité de la nation. Il a rappelé qu’à partir de l’an prochain, dans le cadre de la réforme de l’école, la présence du drapeau français et du drapeau européen sera obligatoire dans toutes les classes. Cette innovation est issue d’un amendement proposé par le très droitier député LR Eric Ciotti et adopté avec enthousiasme par les députés la république en marche (au pas de l’oie ?)...

Il veut rétablir un service national, obligatoire comme l’est la journée d’appel de la défense, sous une forme qui sera plus civique que militaire, mais encadré par des militaires quand même. Il ne faut surtout pas laisser à des militants associatifs le soin de transmettre des valeurs aux jeunes...
Il a rappelé la nécessité de défendre l’ordre et l’autorité de l’État face aux casseurs, qu’ils soient Black Blocs ou Gilets Jaunes. Il assume pleinement la légitimité de la violence d’État, l’aggravation des violences policières.

D’autre part, il a annoncé un débat annuel au parlement sur la politique migratoire (pour définir des quotas ?) et une refondation de Schengen pour protéger l’asile et lutter contre les abus. Il faut entendre par là réserver l’asile à un minimum de personnes et renvoyer ceux qui abusent de notre hospitalité. Y a-t-il là une différence avec les politiques d’Orban ou de Salvini ?

La présentation ci-dessus pourra sembler abusive à certains lecteurs. Évidemment l’histoire ne se répète jamais exactement de la même manière. Macron n’est pas fasciste ; il est juste un serviteur du «grand capital», comme on disait il y a quelques décennies, et il est prêt à tout pour imposer la politique la plus profitable à celui-ci. Ça peut mener très loin...

 

Sauf si...

Sauf si le mouvement enclenché depuis quelques mois ne baisse pas les bras. Même si les manifestations du samedi sont moins massives qu’il y a quelques semaines, il y avait aujourd’hui encore environ 60 000 Gilets jaunes dans les rues. Les manifs du 1er mai risquent fort d’être plus animées que les défilés habituels.
Même s’il n’est pas facile d’élaborer ensemble des stratégies et des axes de lutte, comme on peut le voir dans le compte-rendu de l’Assemblée des Assemblées, les luttes favorisent les discussions qui entretiennent la lutte. Le plus intéressant dans les mouvements actuels ce sont les formes multiples qu’ils prennent et le fait qu’ils restent incontrôlés. Les leaders autoproclamés ne durent pas longtemps quand tous sont égaux dans la lutte.

Il y a une relance de toutes les luttes sectorielles ou locales et des convergences qui se créent. Ici, à Limoges les enseignants qui manifestent en divers lieux tous les mardi soir pour «les mardis de Jean Mimi» favorisent la participation de tous à la critique de la réforme. Que des gilets jaunes participent à une manif des sans papiers ou se joignent à une manif pour le climat, c’est vraiment le signe que les échanges favorisent les prises de conscience politiques.

Tout ce qu’on a pu lire récemment sur les gilets jaunes (ou sympathisants) qui disent réprouver les violences policières et au contraire comprendre, voire approuver les «casseurs», Black Blocs ou autres, c’est aussi le signe que la violence d’État est aujourd’hui considérée comme moins légitime que la violence des révoltés.

Toute une partie du peuple est aujourd’hui entrée en résistance contre les réformes capitalistes. Un symbole : le mercredi 8 mai, c’est sur le mont Gargan, haut lieu de la Résistance, que les Gilets Jaunes de tout le Limousin ont choisi de se retrouver.

Limoges, le 27 avril 2019

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