Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais, est le plus vieux prisonnier politique d’Europe incarcéré en France. Il a été condamné en 1987 pour complicité d’assassinat de deux diplomates américain et israélien. Après huit demandes de libération conditionnelle, dont certaines ont été acceptées par le Tribunal d’application des peines en 2013, le gouvernement français maintient son refus de signer un arrêté d’expulsion qui conditionne sa libération et son retour vers le Liban.
Nous vous proposons a l‘écoute un documentaire signé Clémentine Méténier et réalisé par Sophie Janin : Georges Ibrahim Abdallah une perpétuité politique.
Suite aux nombreuses manifestations de révolte en Kanaky, l’État français envoie son armée pour réprimer toute contestation. La solidarité s’organise dans de nombreux coins de la planète. En France plusieurs manifestations et meeting s’organisent et ce fut le cas ce 24 mai 2024 à la bourse du travail de Paris et dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une partie de ce meeting en soutien au peuple Kanak.
La Longue Marche internationaliste réclamant la liberté d’Ocalan, leader du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), était de passage à Reims le 12 février. Ocalan est en prison en Turquie depuis 25 ans et à l’isolement le plus complet depuis 3 ans.
Nous avons interviewé une militante kurde marcheuse, le responsable de la communauté kurde de Reims ainsi que la porte-parole du Collectif de Solidarité Kurdistan Champagne Ardenne.
Depuis le 7 octobre 2023, la lutte palestinienne est remise sur le devant de la scène médiatique. Rien ou très peu de choses sur le contexte politique au global, aussi bien en Israël qu’en Palestine. Encore moins sur les responsabilités occidentales d’une genèse coloniale qui s’applique aujourd’hui en Palestine.
Dans cette émission, nous vous diffusons donc un témoignage et une interview qui nous semblent nécessaires pour dessiner les contours d’un mouvement international de solidarité. Tout d’abord, nous diffusons le témoignage de Pierre Stambul, représentant de l’Union des Juifs Français pour la Paix, qui aurait du se trouver à Gaza début octobre, mais qui s’est trouvé bloqué en Egypte. Nous terminons avec l’interview de Guy Dardel, membre du Mouvement Immigration et des Banlieues, qui revient sur l’histoire des mobilisations de solidarité avec la Palestine depuis les années 90.
Le dimanche 18 juin 2023 avait lieu à Paris une manifestation nationale, à la veille de la journée internationale de soutiens aux prisonniers politiques, pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Plus vieux prisonnier politique en Europe. Dans cette émission, vous pourrez entendre son histoire et la lutte qui l’accompagne pour qu’enfin il puisse être libre. Également, figure une lecture d’une lettre de Georges Abdallah.
En seconde partie d’émission, vous entendrez une militante parler du Chili, des suites de la répression de 2019, mais aussi d’avant, affectant les prisonniers politiques (et non-politiques), dans un portrait rapide du pays.
Le lundi 1er mai 2023 est, comme tous les 1er mai depuis 1948, un jour férié. Il s’agit en effet de la Fête du Travail. En France, elle se confond avec la journée internationale des travailleurs. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’origine de cette fête n’est pas française, mais américaine. En Amérique du Nord, il existe une distinction entre fête du Travail et fête des Travailleurs : la fête du Travail (Labor Day), jour férié, est célébrée le premier lundi de septembre et la fête des Travailleurs, jour non férié, a lieu, quant à elle, le 1er mai.
Aux États-Unis, au cours de leur congrès de 1884, les syndicats américains se donnent deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils choisissent de lancer leur action le 1er mai, date du moving day parce que beaucoup d’entreprises américaines entament ce jour-là leur année comptable, et que les contrats ont leur terme ce jour-là, l'ouvrier devant déménager (d'où le terme de moving day) pour retrouver du travail.
La grève générale du , impulsée par les anarchistes, est largement suivie. Ils sont environ 340 000 dans tout le pays. 200 000 travailleurs américains obteniennent la journée de huit heures, mais pas les autres, entraînant de grandes mobilisations partout dans le pays et de violents affrontements à Chicago. Trois ouvriers de la société McCormick Harvester sont tués le 3 mai. Le lendemain a lieu une marche de protestation et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers. Une bombe explose devant les forces de l’ordre. Elle fait un mort dans les rangs de la police. Sept autres policiers sont tués dans la bagarre qui s’ensuit. À la suite de cet attentat, cinq syndicalistes anarchistes sont condamnés à mort (Albert Parsons, Adolph Fischer, George Engel, August Spies et Louis Lingg) ; quatre seront pendus le vendredi Lors du procès, le procureur Julius Grinnel déclare dans sa plaidoirie : «Nous savons que ces huit hommes ne sont pas plus coupables que les milliers de personnes qui les suivaient, mais ils ont été choisis parce qu'ils sont des meneurs ; Messieurs du jury, faites d'eux un exemple, faites-les pendre, et vous sauverez nos institutions et notre société.» En 1893, le gouverneur de l'Illinois John Peter Altgeld gracie les 3 syndicalistes encore détenus, en raison de la fragilité de l'enquête et du processus judiciaire. Il accuse également le chef de la police de Chicago d'avoir créé le violent climat de répression ayant conduit à cet attentat.
L’idée d’une journée annuelle de revendication est aussi apparue en Europe, et validée lors du Congrès de l’IIe Internationale socialiste en 1889, réunie à Paris à l’occasion du centenaire de la Révolution française et de l’exposition universelle. Sous l’impulsion de Jules Guesde et de son Parti Ouvrier (Guesde inventera le terme de «fêtes du Travail» en 1890) et sur une proposition de Raymond Lavigne, cette Internationale décide le
Le , à Fourmies, dans le Nord, la manifestation tourne au drame : la police tire sur les ouvriers et fait neuf morts. Avec ce nouveau drame, le 1er mai s’enracine dans la tradition de lutte des ouvriers européens. Les militants épinglent une églantine écarlate (Rosa rubiginosa), fleur traditionnelle du Nord, en souvenir du sang versé et en référence à Fabre d'Églantine. Quelques mois plus tard, à Bruxelles, l'Internationale socialiste renouvelle le caractère revendicatif et international du 1er mai.
C'est avec la résolution suivante, prise dans l'été de 1885, par le Central Labor Union fondé à New York en mars 1882 que le 1er mai se changea en 1er lundi de septembre aux États-Unis. Alors que d’autres organisations syndicales avaient déjà voté et adopté une proposition visant à honorer le 1er mai 1886. «Considérant que différents jours de l'année sont consacrés par la loi comme jour de repos en mémoire d'événements importants, et considérant qu'il n'en est aucun qui se rapporte à une démonstration ouvrière, le Central Labor Union déclare le premier lundi de septembre de chaque année Labor Day et décide que ce jour sera observé comme jour de repos. Nous demandons à toutes les organisations centrales de travailleurs dans tous les États-Unis de s'unir à nous pour exécuter dans sa lettre et dans son esprit la présente résolution.»
Le 11 mai 1894, les ouvriers de Pullman Palace Car Company à Chicago protestent contre des réductions de salaire et le licenciement des représentants des syndicats. Ils cherchent l'appui de leur syndicat central mené par Eugene V. Debs. Le 26 juin, l'Union américaine des chemins de fer appelle à un boycott de toutes les voitures ferroviaires de Pullman. Dans les jours qui suivent, 50 000 ouvriers du rail se conforment à cette directive et la circulation ferroviaire à Chicago s’arrête. Le 4 juillet, le président américain Grover Cleveland envoie 12 000 hommes de troupe pour briser le mouvement, s'ensuivent des émeutes et des affrontements violents. Deux hommes sont tués au cours de ces affrontements, à Kensington, près de Chicago. La grève est déclarée terminée le .
En 1907, à Paris, le muguet remplace l'églantine en reprenant une ancienne coutume remontant à la Renaissance, à l'époque de Charles IX et qui consistait à offrir le muguet de mai. Le muguet est alors porté à la boutonnière avec un ruban rouge. À partir de ce début de XXe siècle, il devient donc habituel, à l'occasion du 1er mai, d'offrir ce brin de muguet, symbole du printemps en Île-de-France.
Le
La revendication de la réduction de la journée de travail à huit heures étant satisfaite lors de l'entre-deux-guerres dans la plupart des pays européens industrialisés, cette journée devient au XXe siècle une journée de lutte et de célébration des combats des salariés et du mouvement ouvrier.
Le 24 avril 1941, le Maréchal Pétain instaure officiellement par la loi Belin le 1er mai la"fête du Travail et de la concorde sociale". Pour rendre cette célébration populaire, l'ancien dirigeant français décide que cette journée sera chômée. Elle disparaîtra à la Libération puis sera réintroduite en 1946 et définitivement proclamée journée fériée, chômée et payée pour les salariés en 1948.
Aujourd’hui, la fête du Travail ou des Travailleurs est commémorée par un jour férié chômé le 1er mai dans la plupart des pays ayant institué une telle fête, comme la France.
Le local Camarade, ouvert en 2017, est un espace qui porte des positions et des propositions pour en finir avec la vie chère et le travail à vie, pour la solidarité et l’autodéfense de classe, pour les soulèvements, pour la révolution, contre la dissociation au sein des luttes et des mouvements, contre les catégories du pouvoir du bon et du mauvais manifestant, dans les mouvements de lutte à Toulouse et au-delà.
Serge en est un membre actif depuis son ouverture, ouverture initiée dans la continuité d’une histoire politique dont nombre d’entre nous faisions déjà partie à l’époque. Nous sommes de vieux camarades et amis qui se sont rencontrés dans les luttes qui ont perturbé le train-train quotidien de l’écrasement capitaliste ces quinze dernières années.
La ridicule opération de diabolisation de Serge a rapidement été étouffée par les dizaines de témoignages qui ont répondu à l’appel des camarades du S pour dire qui il est, et nous les en remercions chaleureusement. Il ne pouvait en être autrement.
Nous remercions également toutes les personnes qui ont pris soin de notre ami pendant que les militaires le regardaient mourir.
Nous remercions aussi toutes les personnes qui ont témoigné leur solidarité, par des mots, par des actes.
Nous reprendrons très vite les activités du local pour nous retrouver et continuer la lutte.
Nous en profitons pour rappeler à tous les politicards qui essaient de capitaliser sur la situation de Serge qu’il ne les aime pas.
Aujourd’hui comme hier, l’État nous fait la guerre. De Sainte-Soline au mouvement des retraites, à ceux passés et à venir, l’étau policier constitue sa seule et unique réponse. Derrière le carnage de Sainte-Soline, l’État a d’ailleurs concrètement signifié son intransigeance vis-à-vis de tout ce qui le remet et le remettra en question.
L’État ne peut réfléchir autrement qu’en identifiant un ennemi. Il construit une identité, ici «l’ultra-gauche». Il mène ensuite une opération de ciblage de cette identité, où les critères d’appartenance sont relativement flous (le ministre a réussi à y inclure la LDH), en espérant que les cercles les plus éloignés du point névralgique engagent un mouvement de retrait pour laisser la police faire son travail et écraser les récalcitrants. Tandis que l’État brandit la menace de l’ultra-gauche, c’est autre chose qu’il veut écraser.
Les groupes politiques qu’il cible ne sont pas le débordement. Le débordement, ce sont nous tous qui luttons contre l’État, contre l’exploitation, ici et maintenant.
Le débordement, c’est quand on ne peut se résoudre à arrêter une grève pendant que les puissants nous crachent à la gueule leur mépris de ce que nous sommes, avec ou sans réquisition.
Le débordement, c’est quand on ne peut pas accepter de rentrer chez soi après un onzième défilé encadré par les syndicats et leur instinct de défaite, la tête chargée de questions sur les thunes qu’on a perdues à faire grève sans y prendre une part active.
Le débordement, c’est quand, après un après-midi dans les gaz, sous les matraques et à portée de LBD, de grenades assourdissantes, de désencerclement et de G2ML, on se dit «plus jamais ça» et on décide de se protéger de ces assassins assermentés.
Ce débordement, c’est le moment où le mouvement prend une nouvelle dimension. A l’heure actuelle, de nombreuses composantes en sont là et basculent dans l’organisation pratique pour arracher des victoires. Parce que c’est ça l’objectif d’une lutte. Nous devons nous donner les moyens de gagner.
Au prétexte de la vague figure de l’ultragauche, l’État s’attaquera en réalité à nous tous, à toutes les pratiques qui cherchent la solidarité dans la lutte, pour tenir face à lui.
La première victoire, c’est l’unité dans la lutte, le refus de la division. Le débat stratégique sur l’unité se polarise entre deux positions. D’un côté on nous vante l’unité politique derrière la gauche, qui signifie l’extension de l’encadrement du mouvement, des partis et syndicats qui capitalisent sur nos luttes.
A cette unité dans la récupération, nous opposons l’unité dans la lutte, par l’extension du mouvement dans le temps et dans l’espace, par la construction d’un mouvement massif, révolutionnaire et autonome, pour que tout le monde vive bien.
C’est en ce sens que nous appelons à renforcer la solidarité dans les cortèges, entre les prolétaires, entre les secteurs, dans la grève comme sur les blocages et dans la rue et cela partout dans le monde, car la situation de Serge et du mouvement actuel contre le vieux monde parle et résonne dans d’autres contrées du globe. Nous rejoignons aussi l’appel à nous protéger des forces de police et de gendarmerie.
Force à Serge, vive le communisme & l’anarchie.
On continuera jusqu’à la victoire de la Révolution mondiale !
Le suivi des blessés engage des frais et nous sommes déterminés à ne pas être limités par l’argent pour soutenir nos camarades. Nous n’avons pour le moment pas pu mettre en place une organisation commune afin d’y répondre. C’est pour cette raison que nous présentons des cagnottes séparées, qui répondent aux besoins singuliers des proches des blessés. Merci d’avance pour votre solidarité !
Cagnotte pour le S
Voici un lien vers une cagnotte pour couvrir les frais logistiques à court et moyen termes pour le soutien au S (transports des camarades, logements, besoins matériels) mais aussi aux autres blessés que nous rencontrons sur le chemin. Une première cagnotte a atteint le plafond souhaité pour gérer les affaires dans l’immédiat. Nous relançons ici une nouvelle cagnotte pour permettre à tout le monde de donner, ne sachant pas les frais engendrés par la blessure de Serge. Si jamais nous n’utilisons pas l’argent à ces fins, nous nous engageons à le distribuer aux caisses de solidarité en charge des blessés et des enfermés de nos mouvements.
En soutien aux 2 manifestants dans le coma, aux blessé.es de Sainte-Soline et du mouvement des retraites, pour la fin des violences policières.
La brutalité concomitante de la réponse d’État à la poursuite du mouvement des retraites et à la mobilisation de Sainte-Soline est en train de marquer au fer rouge l’histoire du pays. Elle appelle aujourd’hui à faire front ensemble.
Face à l’inaction climatique du gouvernement, à son soutien intangible à des lobbys industriels écocidaires et à l’aggravation flagrante de la crise écologique, le mouvement contre les méga-bassines a, ces derniers mois, offert une prise. Si le peuple de l’eau, plus nombreux que jamais à braver les interdictions préfectorales, est allé de nouveau jusqu’au chantier de la bassine de Sainte-Soline le 25 mars ce n’était pas par goût inconsidéré du risque. Tout ce qui a été dit sur les soi-disantes motivations obscures des manifestant·es par Darmanin et consorts avant et après la mobilisation est à cet égard une profonde insulte à l’engagement des 30 000 personnes qui se sont rassemblées samedi. Si depuis un an et demi, ces foules grandissantes ne se contentent plus de défiler mais recherchent des gestes ad hoc pour freiner concrètement certains chantiers, pour empêcher le pillage de l’eau ou des terres, c’est bien parce qu’il y a une urgence vitale à agir. Et ce sentiment d’urgence ne fera qu’augmenter tant que l’on continuera à construire dans ce pays des infrastructures dont les conséquences sont telles qu’elles incarnent une violence écologique et sociale qui n’est plus aujourd’hui tolérable.
Cet élan vital, E. Macron l’a accueilli samedi avec une pluie de grenades létales, 4000 en 2h. Alors que 30 000 personnes s’approchaient d’un trou grillagé que l’État avait transformé en symbole de son autorité, 200 personnes ont été percées d’éclats dans leurs chairs, 40 gravement. L’une a perdu l’oeil, d’autres se sont faits arracher la mâchoire ou risquent de perdre le pied. Deux sont toujours aujourd’hui dans le coma, entre la vie et la mort. Comme à Malville face à la déferlante anti-nucléaire en 77 ou à Sivens en 2014 face à l’éclosion des zads en divers endroits du pays, l’État français a choisi délibérément le 25 mars de se donner sciemment la possibilité de tuer.
Ce 25 mars, le gouvernement Macron a tenté de faire taire un espoir politique par la mutilation de masse.
Il a ainsi affirmé brutalement que la montée en puissance du mouvement de défense de l’eau ne pouvait qu’être considérée comme un affront intolérable à son égard. Depuis des années, ce mouvement réitère pourtant les demandes d’ouverture d’un réel dialogue avec les habitant·es des territoires, les paysan·nes, les associations environnementales. La seule réponse gouvernementale à ces issues au conflit aura été est la terreur. Cette violence sourde face au mouvement écologiste est la même que le gouvernement Macron a déployé pour mater les gilets jaunes en 2019 et aujourd’hui contre le peuple qui persiste à refuser sa réforme injuste des retraites. C’est aujourd’hui cette réduction du champ politique à la grenade, ces cowboys en roue libre en quad ou en moto qui vont jusqu’à inquiéter les institutions internationales. A cette violence de rue, Darmanin ajoute aujourd’hui la persécution légale des mouvements organisateurs avec l’engagement d’une procédure de dissolution à l’encontre des Soulèvements de la terre.
De Sainte-Soline, ce week-end nous retenons heureusement aussi les tracteurs paysans qui déjouent les escortes de police, le camp qui surgit des champs au milieu du dispositif, les camarades des 4 continents, les animaux géants et les danses, la foule de tout âge qui serpente les champs à l’infini, son courage, sa solidarité inouïe face à l’adversité. Toute cette force est encore en nous et nous la retrouverons. Mais elle est aujourd’hui profondément entachée par les chairs mutilées, par ces vies encore en suspens. C’est pour nos blessé·es, pour leur rendre hommage, appui, pour que cela cesse qu’il y a un impératif à se retrouver de nouveau dans la rue. Non pas concentrés sur une même prairie cette fois. Mais partout dans le pays, devant les préfectures. Bien plus nombreux et nombreuses encore.
Alors que nous continuons à manifester contre la réforme des retraites, alors que nous continuerons à converger pour arrêter les méga-bassines, nous appelons à nous rassembler : jeudi à 19h devant toutes les (sous)-préfectures. En soutien aux 2 manifestants dans le coma, aux blessées de Sainte-Soline et du mouvement des retraites, pour la fin des violences policières, pour la dissolution de la brav-m et l’interdiction des grenades GM2L.
Pour que celles et ceux qui étaient là de toute la France puissent dire et témoigner. Parce que le gouvernement est triplement coupable : d’avoir lancé des grenades létales, de l’avoir prémédité, et d’avoir ensuite obstrué l’arrivée des secours. Montrons leur massivement jeudi que nous ne les laisserons pas étouffer l’espoir à coup de grenades. Que nous sommes là. Toujours.
Confédération Paysanne - Bassines Non Merci - Les Soulèvements de la terre, les organisateurs de la mobilisation du 25 mars à Sainte-Soline et toutes les organisations sociales, syndicales, et associations qui souhaiterons s’y associer
La guerre en Ukraine a changé la situation politique sur le continent européen et la situation économique dans le monde. La guerre détruit. Elle détruit les bâtiments, elle détruit les illusions, elle détruit les gens. Si la guerre touche incontestablement tout le monde, elle n’a pas le même impact sur tout le monde. Certains vont même tirer profit de cette guerre : des avantages politiques pour les politiciens qui sont du «bon côté», des avantages économiques pour les oligarques qui se sont retrouvés du côté de la «paix et de la justice» Cela vaut pour l’interprétation russe ou ukrainienne de la situation, et pour les détenteurs de l’interprétation universelle de la guerre : les marchands d’armes. Mais ce sont les travailleurs qui vont certainement perdre, quel que soit le camp qu’ils ont choisi ou dans lequel ils se sont involontairement retrouvés.
Les travailleurs sont l’objet principal de la mobilisation : la population entre 18 et 60 ans qui, qu’elle le veuille ou pas, est appelée à payer le coût humain de la guerre. Les travailleurs constituent également la majorité des réfugiés. Contrairement à ce qu’on a appelé la crise des migrants pendant la guerre en Syrie (qui était surtout une hystérie médiatique manipulée par des politiciens de droite), nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation massive de réfugiés susceptible de déplacer les couches sociales du continent.
Aujourd’hui, plus de 5 millions de réfugiés ont déjà quitté l’Ukraine et plus de 6 millions sont des réfugiés internes. Une masse gigantesque de personnes, dont beaucoup se retrouveront dans le système des contrats d’emploi temporaire dans des pays comme l’Allemagne, enrichissant les grandes entreprises comme Volkswagen. Des millions de travailleurs vont continuer à payer le prix de la guerre sous la forme d’une main-d’œuvre bon marché et échappant au code du travail dans des conditions de migration forcée. Les employeurs vont profiter de la situation pour maintenir les réfugiés dans des emplois peu rémunérés tout en baissant les salaires pour tout le monde. Les politiciens nationalistes vont désigner les migrants comme les responsables de la baisse des salaires, en faisant pression pour limiter leurs droits, ce qui entraînera des salaires encore plus bas pour les migrants Il en découlera une pression encore plus forte sur les salaires de tous les travailleurs et les politiciens feront briller leurs capacités de démagogie, d’exploitation et de cynisme.
Dans ce contexte d’aggravation des conflits sociaux en Europe, nous sommes également confrontés à des appels sans précédent à la militarisation générale du continent. Trois jours après le début de la guerre, le 27.02.2022, le chancelier allemand Scholz annonce que l’armée allemande disposera d’un budget spécial de 100 milliards. Entre 2015 et 2021, le budget de l’OTAN a augmenté de façon spectaculaire, passant de 895 milliards (2015) à 1174 milliards (2021). Il ne s’agit pas seulement de chiffres montrant que l’OTAN se prépare à se défendre contre la Russie. Ce sont des milliards qui n’iront pas aux hôpitaux, aux transports par chemins de fer. Ils n’iront pas aux écoles, aux ressources d’énergies renouvelables et aux programmes sociaux. La militarisation universelle signifie une forte accélération de la dégradation néolibérale de l’État-providence et entraîne une baisse immédiate du niveau de vie pour tous. Il s’agit d’une atteinte directe au salaire social du travailleur, qui devra payer plus pour bénéficier de moins de services sociaux.
Naturellement, les travailleurs ne doivent pas et ne seront probablement pas de simples victimes passives de l’évolution des événements. C’est dans le chaos de la guerre que se trouve la force de la grève des travailleurs. Les travailleurs peuvent faire opposition à la fois aux conséquences économiques de la guerre et à la guerre elle-même. Nous avons déjà vu les travailleurs portuaires du syndicat autonome USB en Italie refuser de charger des armes pour la guerre. En Bulgarie aussi, nous avons failli assister au surgissement d’une grève non organisée de grande ampleur dans la zone industrielle de Plovdiv, qui annonce l’émergence de l’opposition des travailleurs aux effets de l’inflation. Dorénavant nous allons voir de plus en plus d’actions semblables à grande échelle. Avec la poursuite de la guerre et l’aggravation de ses conséquences économiques, politiques et sociales, nous allons entrer dans une période de renforcement et de radicalisation des luttes sociales qui nous oblige à prendre position.
Btissame est éducatrice spécialisée au sein de l'association La Sauvegarde depuis 16 ans. Elue déléguée du personnel le 19 décembre 2016 et membre du CHST, elle se rend le 23 décembre à Châlons au foyer Bellevue où se trouve le Samie de la Marne. Elle veut connaître les conditions de travail du personnel. Ce qu’elle découvre l’indigne (un bureau au fond d’une cave, sans fenêtre, ni issue de secours, 4 éducateurs pour 73 jeunes, personne pour s’en occiper le soir après 18 h et le week-end…). Elle demande une réunion du CHSCT.
Le 9 janvier, Btissame exprime sa révolte après la mort de Denko sur les ondes de Radio Primitive , puis dans la presse locale. Elle participe le 11 janvier à la marche blanche organisée en souvenir de Denko.
Btissame est convoquée le 30 janvier par son employeur pour un entretien préalable à licenciement. Que lui est-il reproché ? Pour le président de la Sauvegarde, «Elle a pris la parole en tant qu’éducatrice dans un certain nombre de blogs et sur les ondes d’une radio en discriminant l’association, en évoquant un lien entre le décès du jeune Malienet les moyens de fonctionnement de La Sauvegarde. Ce n’est pas acceptable que l’on exploite le suicide d’un jeune quand on sait tout le travail que font avec les éducateurs du Samie. Ils font le maximum». Pour Btissame, «Il n’y a eu aucun propos diffamatoire ou injurieux, ni volonté de nuire à l’employeur». Une centaine de personnes se retrouvent devant le siège social de la Sauvegarde pour la soutenir. Une mise à pied conservatoire est prononcée dans l’attente de la suite de la procédure de licenciement «pour faute grave en raison des faits qui se sont accumulés au cours des derniers jours». Un comité de soutien “Denko Sissoko Ne tournons pas la page” se met en place.
La Délégation unique du personnel du personnel doit donner son avis sur la demande de licenciement le vendredi 10 février. Ensuite, cette demande de licenciement sera transmise à l’inspecteur du travail. S’il donne son accord, la licenciée ne percevra aucun salaire à compter du 30 janvier. La procédure de licenciement d’une déléguée syndicale est en effet soumise à l’inspection du travail (qui peut refuser le licenciement).
A l’appel du comité de soutien “Denko Sissoko Ne tournons pas la page”, un rassemblement de soutien aura lieu à l’occasion de la réunion des représentants du personnel en vue de son licenciement
Vendredi 10 février 2017 à 9h
au siège social de la Sauvegarde 34 Grande Rue à Bezannes