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2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 16:36
Un peu de lecture pour vos longues journées de confinement :

Courant alternatif, mensuel anarchiste-communiste édité par l’Organisation communiste libertaire, a paru sans interruption depuis 1980*.

Malheureusement, la pandémie actuelle a eu raison de notre constance, par les problèmes d’impression et de diffusion qu’elle entraîne. Nous avons donc décidé de mettre le CA d’avril en ligne, intégralement et bien entendu gratuitement.

Ainsi, les abonné-e-s pourront lire ce numéro sur Internet en attendant de le recevoir avec retard dans sa version papier. Il sera également accessible à celles et ceux qui achètent CA de temps à autres, et ce sera, pour qui n’en a pas ou en a peu entendu parler, l’occasion de le découvrir.

Toutefois, nous comptons reprendre dès que possible une parution papier régulière de la revue, car nous y attachons plus d’importance qu’aux versions électroniques. Et, pour ce faire, nous avons besoin de nouveaux abonnements (voir les conditions ci-dessous) comme du renouvellement des anciens.

Portez-vous bien !

 

Sommaire du n° 299

édito page 3

coronavirus

pages 4 à 6 Etat de guerre et militarisation

pages 7 Un exemple d’Italie dont il faudrait s’inspirer

pages 7-8 Les conséquences économiques du Covid 19

municipales

pages 9-10 Leur démocratie, elle aussi bien malade

mouvements sociaux

pages 11-12 Digressions autour du mouvement sur les retraites

page 13 Pays basque : extinction progressive du mouvement sur les retraites

page 13 Exacerber les tensions entre grévistes et non grévistes à la SNCF

pages 14-15 Lutte des femmes en Soule (Pays basque nord) et à Limoges

pages 16-17 Luttes de migrants : Limoges, squatt Chabaz d’entrar

page 18-19 Réflexions d’une militante de Chabaz d’entrar

Big brother pages 20-21

Sans frontières pages 22-23

Vertement écolo page 24

science et société

pages 25 à 28 Contre la G5... et tous les téléphones portables !

international

pages 29 à 31 Rojava , la guerre contre l’expérimentation sociale

pages 32 à 36 Italie , un panorama politique et social

pages 37 à 40 Liban  : Un mouvement contrarié par la faillite, les ingérences et le Covid 19

 

lecture en ligne : 

http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2382

lecture sur votre ordi chargez la PJ :

http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2384

 

Il existe plusieurs formules d’abonnement valables pour la France et l’international  :

Un an (10 numéros) : 30 euros

Un an en soutien : plus de 30 euros

Pour les très fauché-e-s, un an : 18 euros

3 numéros à l’essai: 5 euros

Gratuit pour prisonnières et prisonniers.

Vous pouvez aussi demander à recevoir un numéro gratuitement.

Les chèques sont à établir à l’ordre de «La Galère» et à envoyer à : OCL/Egregore, BP 81213, 51058 Reims cedex.

VOUS POUVEZ AUSSI VOUS ABONNER OU VOUS REABONNER SUR NOTRE SITE grâce à HelloAsso

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6 mai 2019 1 06 /05 /mai /2019 11:24
Courant alternatif a besoin de votre soutien
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5 mars 2019 2 05 /03 /mars /2019 16:43
La vie en Jaune !

Sous des formes différentes, la lutte de classe s’affirme, en Europe et dans le monde, contre les «réformes» des gouvernants et possédants et contre leurs conséquences. Les travailleurs et les couches sociales exploitées et opprimées se rassemblent ou cherchent à se rassembler contre capitalistes et oligarques, tous aux commandes des mêmes plans d’austérité, quels qu’en soient les auteurs : Macron en France ou Salvini en Italie. Ainsi, début février, l’Italie comme la France était le théâtre de grandes manifestations anti-gouvernementales. Ce qui montre, par ailleurs, que les étiquettes opposant "progressistes" et "populistes", telles qu’utilisées par Macron dans ses discours sur l’Europe n’ont guère de pertinence quand il s’agit de juger des politiques économiques et sociales des gouvernements ; tous se retrouvent confrontés aux résistances de classe. Dès novembre, en Belgique des Gilets Jaunes manifestent contre le carnage social, en Bulgarie en vêtement bleu et quelques gilets jaunes contre la flambée des prix du carburant et des taxes, en décembre à la Haye, à Maastricht sur les difficultés à boucler les fins de mois, en Grèce des Gilets Jaunes solidaires des GJ français et en Catalogne pour le blocage du pays ... Manifs contre le pouvoir en place en Serbie (Belgrade) et en Hongrie, notamment à Budapest contre une loi sur les heures supplémentaires, appelée loi esclavagiste ... Mais le capitalisme ne connaît pas de frontières, on peut en toute tranquillité continuer à exploiter le continent africain au nom des nouvelles technologies, du progrès mais aussi d’un mépris colonial pour les peuples africains.

 

Le capitalisme a toujours eu deux visages. Le libéralisme absolu pour les uns, les propriétaires des moyens de production et du capital, et l’ordre pour les autres de ne pas entraver la marche d’accumulation et de concentration des richesses produites par les travailleurs. Le capitalisme ne craint pas les contradictions avec un Etat à son service par le mensonge, les fausses promesses et la répression pour mater la masse sociale productive et laisser toute liberté aux capitaux. Le pouvoir de l’Etat dans les régimes dictatoriaux industriels est l’instrument régalien de répression, contrôle, discrimination, exclusion, domination de classe. L’arme fatale dont il dispose est la loi, moyen efficace pour mettre «hors-la-loi» toute tentative d’insurrection, de révolte et d’insoumission. La légalité face à la légitimité. On peut tuer, tirer sur les manifestants car c’est légal mais on ne doit pas secourir des travailleurs immigrés qui risquent de mourir de froid ou de noyade, là c’est illégal.

 

Mais que valent les lois quand la légitimité du régime est contestée ?

Le pouvoir suprême en Vème République n’a de sens qu’appuyé par les grands commis de l’Etat, les très hauts fonctionnaires -hauts, non pas par leur compétences mais par leurs salaires et pouvoirs à la tête des administrations publiques-. Ils sont en place dès leur sortie des grandes écoles et restent à ces fonctions dirigeantes à vie, passant d’un pôle administratif à l’autre avec quelques passages au gouvernement. Serviles, ils sont trop bien payés pour ne pas l’être, tant et si bien que Hollande a dû faire voter un plafonnement à ne pas dépasser de 450 000 € par an, on ne sait si c’est avec ou sans primes ! En tout cas leur salaire médian est de 150 000€ par an, soit 12 500 € par mois. Leur rôle est de gérer les finances publiques, les politiques sociales, les administrations d’Etat et les agences affiliées : cela va de la SNCF, à Pôle Emploi, à la formation professionnelle, la Banque de France, les impôts, etc. Et ce sont bien eux qui élaborent les économies à faire sur le dos des plus nombreux, des moins riches, ces pôvres qui coûtent «un pognon de dingue», ces «bénéficiaires» de l’aumône publique !

 

D’un côté le libéralisme le plus sauvage, féroce, et d’un autre la répression et le contrôle de plus en plus musclés afin de faire entrer dans les clous la population insurgée par la restriction des libertés individuelles et collectives. L’Etat ne tolère pas l’opposition, ni les débats contradictoires et c’est donc lui qui organise et gère ce fameux grand débat pour encadrer les quelques voix qui ne veulent pas se taire. Reste à dénigrer l’ensemble du mouvement des Gilets Jaunes qui ont été traités de fachos, d’homophobes, de sexistes, racistes, casseurs, anti-démocratiques et dernièrement d’antisémites. Et cela avec l’appui efficace des médias car, comme le disent clairement l’économiste Elie Cohen et le politologue Gérard Grunberg : «Les journalistes doivent se rappeler qu’ils ne sont pas de simples observateurs mais qu’ils font partie des élites dont le rôle est aussi de préserver le pays du chaos.» En effet quand les classes populaires investissent l’espace public et ne désarment pas après plus de trois mois d’actions et manifs en tout genre et en tous lieux, le risque du chaos semble réel et la peur change alors de camp.


Mais que veulent-ils donc, que veut le peuple ? Et d’abord c’est quoi, c’est qui le peuple ? Tout dépend qui le nomme. C’est l’inverse de l’élite bourgeoise mais on le reconnaît aisément à son compte bancaire qui se vide à chaque fin de mois. Pour être premier de cordée, dirigeant d’entreprises publiques, politiciens au pouvoir, il faut tout d’abord être du bon côté, celui des riches. C’est une définition assez basique mais celle-là ne trompe pas !

 

Condamné à la mal-bouffe, aux dépenses obligatoires comme Internet et smartphone à cause de la disparition des services de base de la Poste, des impôts, CAF, Pôle Emploi, etc., ce peuple en a assez de trop courber l’échine à compter ses maigres sous quand, par la magie des infos diffusées sur le net, il connaît la fortune et les bénéfices engrangés par ces «aristocrates» qui gouvernent et dirigent. On le nomme aussi la majorité silencieuse, invisible, d’où émergent beaucoup de femmes qui se disent en colère, précarisées, discriminées et révoltées et qui se singularisent au milieu du mouvement des GJ et mènent des manifs spécifiques à Paris, Agen, Nice, Nîmes, Caen, Lyon, St Etienne, Toulouse , …

La révolte, il n’y a que cela, debout, dehors dans la rue et tout en jaune pour que tout le monde voie bien que la colère est grande et diffuse. Hors des habituelles rhétoriques politiciennes, l’exigence d’un mieux vivre semble plus que légitime dans un pays riche, trop riche. Mais le partage équitable ne fait pas partie de l’ADN du capitalisme, alors changeons de système !

CJ Sud Ouest, 23/02/2019

 

Le mouvement des GJ «rassemble diverses composantes de ce que le pouvoir nomme la «majorité silencieuse» au nom de laquelle il prétend s’exprimer et dont il n’attend d’autre mobilisation que le vote.» Laurent Bonelli, Le Monde Diplo, janvier 2019

«Un pays pauvre est d’abord un pays qui n’a plus de riches» Nicolas Doze, BFM TV, 05/12/2018

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5 mars 2019 2 05 /03 /mars /2019 16:34
CA n° 288 de mars est sorti

SOMMAIRE

Edito page 3

Social
p. 4-5 : Attaques violentes contre les chômeurs

Dossier Gilets Jaunes

p. 5 à 7 : Le mouvement des Gilets Jaunes, une actualité dérangeante pour le pouvoir

p. 8-9 : Ce que le mouvement des Gilets jaunes nous dit de notre époque

p.10 : Première Assemblée des Assemblées à Commercy

Solidarités contre la répression :

p.11-12 : Au Pays Basque : solidarité à géométrie variable

p.12-13 : A Lille : une legal team permanente et efficace

p.14-15 : A Caen et à Lyon : auto-défense collective

Grand débat :

p.15 à17 : Le guide des poncifs

L’mouvement
p.17 : Atomic Tour

Répression
p.18.19 : Projet de loi sur le maintien de l’ordre public lors des manifestations

Big Brother : p. 20-21

Solidarités
Marche des solidarités : p. 22

Vertement écolo : p. 23

G7 Pays Basque

p. 24 à 27 : Le G7 et son monde mortifère - Ni à Biarritz, ni ailleurs

Qui sommes-nous ? p. 28

Françafrique –
p. 29 à 31 : Politique africaine de Macron : les masques tombent Encart : Mali, Niger, Libye

International
p. 32 à 36 Mexique : Il y a vingt-cinq ans, la rébellion indigène Grandeur et limites de l’expérience zapatiste

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16 janvier 2019 3 16 /01 /janvier /2019 15:51
Courant alternatif 286 de janvier 2019 est sorti

EDITO

Après cet Avent en jaune, pour une année 2019 en « noir et rouge » !

Au moins huit morts et de nombreux blessés, dont certains gravement. Mais le mouvement, lancé par une révolte contre la cherté de la vie, semble motivé pour continuer malgré tout…
Contrairement aux apparences, nous ne parlons pas ici des « gilets jaunes », dont il sera très majoritairement question dans ce numéro de Courant alternatif, mais des révoltés soudanais. Le gouvernement a en effet décidé dernièrement de tripler le prix du pain, alors que le taux d’inflation est déjà autour de 70 %, et que la baisse du cours de la monnaie (la livre soudanaise) va encore augmenter le prix des produits importés (dont la nourriture). La colère, déjà présente contre le régime dictatorial de Khartoum, s’est renforcée et s’étend à plusieurs villes du pays ; et cela génère de nombreuses manifestations et blocages, fortement réprimés. D’après des sources de l’opposition, le bilan serait plutôt supérieur à une vingtaine de personnes tuées lors des affrontements avec les flics.

Il y a évidemment des différences de taille entre les « émeutes de la faim » (le pain est rationné) au Soudan et le mouvement social actuel en France.
D’abord, les Soudanais traversent une situation bien plus grave que ce que l’on connaît ici ; ils sont extrêmement pauvres, et pour une partie d’entre eux le simple fait de se nourrir est un combat quotidien.
Ensuite, sur la dizaine de morts du mouvement « gilets jaunes », un seul est une victime des forces de l’ordre. Les autres sont décédés dans des accidents routiers. Cela nous interpelle car il y avait bien longtemps qu’un mouvement social n’avait pas directement entraîné des décès : de Gilles Tautin à Rémi Fraisse, en passant par le massacre de Charonne, ce sont les assassins d’Etat qui tuent les manifestants. Nous nous garderons d’en faire une analyse trop hâtive, mais on ne peut manquer d’y voir la marque de tensions sociales croissantes entre les gens eux-mêmes. La fameuse « guerre de tous contre tous » s’aggrave à mesure que les conditions de vie se dégradent, et il n’est pas sûr que les rencontres diversifiées que ce mouvement aura permises renverseront la tendance.
Enfin, il y a la place prise par les « réseaux sociaux » et les médias dans le démarrage de cette mobilisation. Rappelons déjà que les termes « réseaux sociaux » sont une mauvaise traduction de social network. Celui-ci signifie très clairement qu’on a affaire à des instruments de médiation servant pour l’essentiel au partage d’informations et d’avis entre des gens, mais dont le contenu est alimenté par ces gens eux-mêmes. Les infrastructures sont gracieusement mises à leur disposition, ce qui permet une utilisation la plus large possible, et il serait naïf de penser que ceux qui payent le font par altruisme (par exemple, la CIA a investi 40 millions de dollars dans Facebook lors de sa création). Ces réseaux sont des instruments de flicage généralisé : il est connu que la NSA est partout chez elle dans Google, Microsoft, Apple, Facebook, etc. ; mais l’Etat français n’est pas en reste, qui fait espionner Internet par la police, l’armée, et un organe de surveillance rattaché au Premier ministre. On n’oublie pas non plus qu’en 2011, à la suite des « printemps arabes », des entreprises françaises ont vendu aux Etats du Maghreb des systèmes de surveillance très poussés pour… les réseaux sociaux ! Et, actuellement, les dizaines de millions d’utilisateurs de réseaux sociaux en Egypte sont espionnés par le gouvernement grâce à du matériel français. On ne nous fera pas croire que c’est différent en France ! Qui plus est, les « médias sociaux » peuvent aussi servir à essayer de manipuler leurs utilisateurs, grâce aux profils sociopsychologiques très précis que ces outils parviennent à établir (c’est en quelque sorte la « fonction première » de Facebook aujourd’hui) ; le Brexit et l’élection de Donald Trump en sont les exemples récents les plus documentés, mais il y en a sûrement d’autres, comme l’élection de Bolsonaro.

La forte visibilité de mouvances d’extrême droite dans la préparation de la première manifestation « gilets jaunes », le 17 novembre tient également au fait que ces mouvances sont très actives sur la Toile. On a pu voir et entendre des têtes d’affiche de la « fachosphère » appeler à converger vers l’Elysée à partir du lundi 19, car les flics, ou les militaires, ou les deux allaient « se joindre aux gilets jaunes », et ensemble on allait destituer Macron. Mais si les « néofachos » en tout genre ont été très présents sur des terres bien marquées à droite (comme celles du Nord-Est ou de la Savoie), et bien visibles à Paris, ils se sont retrouvés en forte minorité à l’échelle de l’Hexagone et n’ont pas pu peser sur la suite du mouvement ; une bonne partie d’entre eux s’est donc rabattue sur le « référendum d’initiative citoyenne », « piège à cons » comme peuvent l’être tous les nouveaux scrutins après un mouvement.
Quoi qu’il en soit, comme à chaque mobilisation populaire, la question sociale finit par montrer le bout de son nez… Espérons que cette lutte qui a affirmé son caractère « de classe » continuera de se renforcer dans les mois à venir, malgré une répression de plus en plus forte.

OCL Lyon

Sommaire :

EDITO ►PAGE 3
DOSSIER LUTTES SOCIALES
►PAGES 4/6 Réflexions sur le mouvement des gilets jaunes
►PAGES 7/8 Une révolte populaire contre les effets du néolibéralisme
►PAGES 9 Quelques paroles collectives de rassemblements de gilets jaunes
►PAGES 10/11 A Boulogne-sur-Mer : Gilets jaunes au féminin ! Marre d’être…
►PAGES 12/16 Quelques villes en gilets jaunes
►PAGE 17/18 LA REUNION - Gilets jaunes et cagoules noires
►PAGE 19 Mouvement lycéen : un silence assourdissant
BIG BROTHER
►PAGES 20/21
VERTEMENT ECOLO
►PAGES 22/23
GILETS JAUNES ET SOCIETE
►PAGE 24/25 Néolibéralisme et répression tous azimuts !
GILETS JAUNES ET LA GAUCHE
►PAGES 26/28 Un gendarme nommé proviseur ès qualité !
INTERNATIONAL
►PAGES 29/30 Le mouvement des fourches en Italie en 2012
SOCIETE
►PAGES 31/32 Impôts/Rupture de médicaments et vaccins

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12 juillet 2018 4 12 /07 /juillet /2018 09:16
Courant Alternatif été 2018 est sorti

ÉDITO • PAGE 3

SOCIAL

• PAGES 4 ET 5 Réforme des lycées

ANTINUCLÉAIRE

• PAGE 6 Bure

VERTEMENT ÉCOLO • PAGE 7

COLONIALISME

• PAGES 8 À 12 Crise à Mayotte

L’ÉCONOMIE EN BRÈVE • PAGE 13

BIG BROTHER • PAGES 14 ET 15

À BAS LE PATRIARCAT : DOSSIER • PAGES 16 À 20

QUI SOMMES-NOUS • PAGE 21

RENCONTRES DU QUERCY • PAGES 22 ET 23

INTERNATIONAL

• PAGES 24 ET 25 L’Italie Après les élections

• PAGES 26 ET 27 Burkina

• PAGES 28 À 32 Mexique

 

 

L’ex banquier devenu président de la France, estime au congrès de la « Mutualité française » à Montpellier, que les français sont des assistés : « on met trop de pognon, on déresponsabilise, on fait dans le curatif », en parlant des soins médicaux. Mais auparavant, son service de « com », avait donné le -LA- gouvernemental en mettant en scène sa tirade spontanée, grossière et provocatrice : « on met un pognon dingue dans les minimas sociaux et les pauvres ne s’en sortent pas ». Pourtant ces minimas sociaux qui sortent aussi de la poche des travailleurs via leurs cotisations sociales, ne représentent que 1% du PIB. Est-ce déjà trop pour cet ex banquier-président ? Ce pognon est celui de la solidarité envers les handicapés, les retraités pauvres, les RSA etc. Nous voyons bien là le mépris et la morgue du président

envers les classes populaires.

Le groupe Carrefour licencie 2400 salarié(e)s, pendant que son ex-PDG, G.Plassat, part en retraite avec 17 millions d’euros et sans doute avec les 900 000 euros de bonus si les actionnaires l’acceptent. Rien de choquant pour l’Élysée. Oublié aussi, le pognon pour « sauver » les banques, ou le pognon que le président a accordé aux patrons et aux riches sous formes de multiples exonérations, dès son intronisation.

Le président découvre t-il que les pauvres, les précaires, les licenciés divers ont du mal à joindre les deux bouts malgré les aides sociales (quand ils et elles les perçoivent). N’est-ce pas là le fonctionnement normal du capital –que sert le président- de produire cette misère ! De tout temps, les pauvres ont engraissé les riches. N’est-ce pas de ces inégalités sociales que les puissants tirent profit pour s’en mettre plein les poches, en exploitant les travailleurs avant de les licencier et les plonger dans la misère.

C’est aussi un avertissement à son propre parti, à sa majorité pour resserrer les rangs sans état d’âmes autour de sa politique face au mécontentement qui gronde et à son impopularité qui croît.

Concernant sa politique, le président vire d’un centre droit électoral, vers la droite libérale ou, contre les migrants, vers l’extrême droite. Il ne s’agit nullement de faire une fixation contre lui mais de souligner que -SA- politique antisociale est celle que mènent partout en Europe les «démocrates» aujourd’hui concurrencés par les populistes ou l’extrême droite.

Ainsi, sitôt élus au gouvernement en Italie, le mouvement « Cinq Étoiles » et la « ligue du Nord » ont à leur manière mis à nu l’hypocrisie « humanitaire » et le cynisme des gouvernements « démocrates » européens, dont, celui de la France, via le scandale de « l’Aquarius ». Après les 15 000 morts, péris en mer durant ces trois dernières années, Bruxelles et Berlin se défilent en appelant à la « responsabilité humanitaire », tandis qu’E. Macron dénonce « le cynisme et l’irresponsabilité » du gouvernement italien refusant un port d’accueil aux 629 migrants bloqués et ballottés en mer, au large de l’Italie. Loin de leur venir en aide, de l’Élysée, il déclarait : « Si un bateau avait la France pour rive la plus proche, il pourrait accoster ». Par contre quand le président de l’assemblée Corse, G. Siméoni a proposé une escale sur l’île (en France donc) pour « l’Aquarius », Paris a regardé ses chaussures. Rappelons que la décision de fermer

les ports italiens aux migrants, avait été prise par le précèdent gouvernement de gauche pour éliminer les ONG qui recueillaient les migrants en mer, allant jusqu’à les accuser d’être de connivence avec les passeurs et autres mafieux. Gouvernement qui avec l’aval de Bruxelles sous traitera ces sauvetages en payant les gardes côtes libyens pour qu’ils récupèrent les migrants près de leurs côtes et les retournent vers l’enfer des camps. Et c’est donc avec un grand soulagement que ces « démocrates » ont accueilli l’annonce de l’Espagne prête à ouvrir le port de Valence. Si le gouvernement « extrémiste et populiste » italien a fermé ses ports, la France n’est pas en reste en contrôlant l’entrée des migrants à Vintimille.

Et c’est dans le cadre de cette politique libérale européenne que sont assignés les syndicats de la SNCF. Non pas que l’Élysée les contourne ou les ignore, comme ils le laissaient entendre, bien au contraire, il les a remis dans leur rôle d’opposant contre sa réforme : CGT en tête. Une réforme du ferroviaire européen avalisée par la CES (confédération européenne des syndicats) à laquelle sont affiliés les principaux syndicats français. D’ailleurs, J C Mailly -à qui l’on doit : « Un syndicat ça doit avant tout négocier »- après avoir cédé sa place de secrétaire général de F.O lors du dernier congrès, a été promu au CESE : le Comité Économique Social Européen qui réunit les représentants syndicaux et les patrons de l’ensemble de l’U.E. Un parachutage balisé par E.Macron et sa ministre des transports si l’on en croit la presse.

Après de multiples réformes engagées par ses prédécesseurs à la SNCF, le président clôture le dossier en comptant beaucoup sur « ses partenaires » pour canaliser les débordements. Et si les cheminots rechignent trop à accepter le plan de réforme, le pouvoir lâche sa répression en uniforme dans les gares contre les récalcitrants. Comme il l’a fait avec les lycéen-nes d’Arago séquestrés dans des bus. Depuis le 22 mars, l’actualité est marquée par la grève des cheminots et cheminotes, mise en place puis gérée par «l’intersyndicale ». Si l’union a été un succès c’est bien celledes bureaucraties syndicales contre les salarié(e)s de la SNCF. Sans pouvoir en débattre, leur lutte a été corsetée sur la forme et le fond par l’instauration de journées de grèves entre des journées de travail. Cela sera de peu d’efficacité pour les salarié(e)s et donnera peu de visibilité au mouvement malgré la forte sympathie des usagers et autres salariés qui comprenaient et faisaient « leurs » les raisons de cette colère. Certes SUD Rail à bien opposé une grève « reconductible » contre cette grève perlée mais on est en droit de s’interroger sur la volonté (autrement qu’en paroles) de ce syndicat (ou de ses dirigeants), alors qu’ils participaient pleinement à l’intersyndicale.

A ce jour, UNSA et CFDT sont descendus du train de lutte le 19 et 20 juin. Seuls CGT et SUD Rail voire FO, appellent à poursuivre la lutte ; non plus pour le rejet du plan gouvernemental, mais pour établir un rapport de force lors de prochaines négociations sur des accords de branches contre le gouvernement et des patrons « sur les rails » de la privatisation.

Pourtant, si dans cette tourmente où la bourgeoisie à les moyens d’imposer ses diktats tant les travailleurs sont affaiblis et désorientés, les cheminot-es démontrent que la combativité ouvrière est une réalité qui trouvera tôt ou tard son expression autonome.

Certes des déceptions peuvent naître après des luttes ou solidarités «inachevées» car les embûches sont diverses et variées, mais nombreux-ses sont les travailleurs-euses (en France ou partout dans le monde) qui luttent, résistent et parfois gagnent leur combat sans couverture médiatique. En ce « centenaire de la révolution russe », et « cinquantenaire de 68 », nous gardons cet espoir de fête d’où jaillira l’étincelle qui mettra le feu à la plaine. Alors laissons le pessimisme à d’autres.

OCL Caen 26 06 2018

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9 mai 2018 3 09 /05 /mai /2018 21:51
CA 280 de mai est sorti

ÉDITO PAGE 3

LUTTES SOCIALES

PAGES 4 Boulogne-sur-mer : lutte dans une EHPAD

AGES 5-6 Remarques sur le mouvement en cours

PAGES 6 Chauffons le fer jusqu’à son point de fusion : tract

TERRITOIRES EN LUTTE

PAGES 7-8 La ZAD résiste !

PAGES 9-12 Les forêt ne sont pas des mines à charbon

MIGRANTS ET INSTITUTIONS

PAGES 13 15 Migrants, réfugiés et évolution des politiques publiques

PAGES 15 16 Retour sur la coordination nationale contre les politiques anti-migratoires

L’ÉCONOMIE EN BRÈVES PAGE 17

BIG BROTHER PAGES 18 à 19

A BAS LE PATRIARCAT : DOSSIER

PAGES 20-22 Quid de ce « non-mouvement » anti-harcèlement très suivi ?

PAGES 23 Les violences sexuelles, c’est d’abord dans l’espace prive

PAGES 24-25 L’Etat, un rempart contre les agressions sexuelles et sexistes ?

COLONIALISME

PAGE 26-27 Crise à Mayotte (suite)

PAGE 27 Courrier Kanaky : un peuple sans domination ni exploitation ?

NOTRE MÉMOIRE

PAGES 28-31  Italie : retour sur les années 1970 ; Un 68 qui a duré 10 ans

LIVRES PAGE 32

 

Macron : un casseur extrémiste

Le candidat Macron a beaucoup joué d’une position « entre deux ». Il se présentait comme et de droite

et de gauche, libéral et « en même temps » social. Evidemment, nous faisons partie de ceux qui ne sentaient rien de bon dans ce double discours. Il n’y a que les naïfs centristes ou sociaux –démocrates qui

ont pu croire à ses discours mielleux. Déjà le libéralisme le plus dur perçait sous le sourire aiguisé.

Au niveau des réformes qu’il veut faire passer, il n’y a rien de bon : casse des services publics, de la SNCF, réformes à coup de boutoir dans l’Education nationale ou la justice, refus de donner plus de moyens aux personnels de la santé et des EHPAD, loi asile et immigration qui rendra encore plus difficiles les possibilités d’accueil des réfugiés. Et la liste pourrait être encore bien plus longue des acquis sociaux qu’ils sont en train de détruire.

Après un quinquennat pendant lesquels les socialos au pouvoir ont approfondi l’oeuvre de la droite, parfois avec mollesse, parfois avec fermeté (loi El Khomri, répression des luttes écolo par exemple), l’équipe de Macron s’est mise en marche pour aller plus loin que ses prédécesseurs et se montre plus dure que Sarko et sa clique. Même si la droite dure et le FN lui reprochent de ne pas aller assez loin sur certains plans (immigration en particulier), c’est bien vers eux qu’il est en marche. Pas pour les contrer, mais pour réaliser leurs objectifs.

Dans le même sens, ce provocateur vient de faire un coup d’éclat en tenant un discours extrêmement favorable au rapprochement entre l’Etat et la hiérarchie catholique : «Nous partageons, confusément, le sentiment que le lien entre l’Eglise et l’Etat s’est abîmé et qu’il nous importe à vous comme à moi de le réparer». Comme Sarkozy avant lui, il évoque les racines chrétiennes de la France pour s’attirer la sympathie des bigots les plus réacs. Oh bien sûr, il est capable d’accepter « en même temps » les évolutions modernes comme le mariage pour tous, mais il avoue privilégier la famille traditionnelle.

Sur le plan économique, il adhère à fond à l’idéologie libérale la plus dure : il faut privatiser à tour de bras afin que les actionnaires des trusts fassent plus de bénéfices. Evidemment, il prétend que cela profitera à tout le monde selon la fumeuse théorie du « ruissellement ». On sait bien que ce n’est jamais le cas et qu’en continuant sur cette voie, les inégalités continueront à se creuser. Cet ultralibéralisme l’amène à prendre des options qui ne sont pas du tout sensées s’il se voulait bon gestionnaire de l’Etat, comme les projets de privatisation (vente des actions –majoritaires- détenues par l’Etat) de la Française des jeux ou d’Aéroports de Paris. Vendre un bien qui ne rapporte rien pour se désendetter serait logique, mais pas quand ce bien assure une rente confortable. On comprend qu’avec cette idéologie, il n’arrive pas à imaginer que (comme sur la ZAD de Notre-Dame des landes) d’autres projets de vie soient possibles.

Au niveau des méthodes, comme Sarkozy avant lui, il se comporte en bonapartiste : J’ai été élu, donc je peux appliquer mon programme comme je l’entends et si ça ne passe pas, je vous casse. Mieux encore que ses prédécesseurs, il sait mettre en place de fausses réunions de dialogue où ses subordonnés ne font que marteler leurs projets sans une ombre de négociation.

Et s’il faut utiliser la force, avec l’aide de son ministre de l’Intérieur, il le fera sans état d’âme, et même avec une certaine satisfaction. Il n’est pas étonnant finalement qu’il arrive à bien s’entendre avec Trump.

Certains diront là qu’on personnalise trop cet édito en le centrant sur le Président de la République et qu’on rentre dans ce jeu médiatique. Evidemment, il n’est qu’un maillon du pouvoir et n’est pas seul à appliquer cette politique. Il est juste le représentant parfait de la caste de hauts fonctionnaires et de hauts cadres du privé qu’une majorité d’électeurs français a accepté de porter au pouvoir il y a un peu moins d’un an. Il ne faut pas se contenter de dire qu’il n’a été élu que par raccroc, parce que le quinquennat Hollande avait beaucoup déçu les électeurs de gauche, parce que Fillon ne passait plus pour les centristes, parce que les excès verbaux de Mélenchon nuisaient à son image, et finalement parce qu’il s’est retrouvé face à l’épouvantail Le Pen. Il ne faut pas oublier qu’il a aussi été élu parce qu’il avait l’appui de groupes financiers et de médias et en plus parce qu’il a su fédérer autour de lui toute une caste de gens qui lui ressemblent, ces cadres plus ou moins jeunes, ambitieux et qui croient fermement à l’idéologie libérale.

Alors, nous voilà en mai 2018, cinquante ans déjà… Beaucoup spéculent sur les mouvements sociaux actuels et sur la possibilité d’arriver, si ce n’est à une révolution, au moins à un grand mouvement social qui paralyserait le pays et ébranlerait le pouvoir. On peut rêver, mais la société d’aujourd’hui est bien différente de celle de 68. Il y a nettement plus de libertés, même si c’est dans la consommation ; l’individualisme et le libéralisme nous marquent depuis trop d’années.

Par contre, l’extrémisme libéral soulève de plus en plus mécontentements, de grognes ou de révoltes comme nous les évoquons régulièrement dans Courant Alternatif. C’est à partir de là qu’il y a une chance de faire converger quelques luttes, de construire des solidarités concrètes, des rencontres et des expériences alternatives. Nous ne sommes sans doute pas à la veille d’une révolution, mais nous pouvons espérer être à l’aube d’une reconstruction des mouvements sociaux. Et ce qui nous semble important, c’est que dans cette reconstruction, de plus en plus de personnes se reconnaissent des sympathies antiautoritaires. Face aux casseurs ultralibéraux, construisons des liens et des alternatives et ce sera un premier pas pour changer cette société.

Limoges, 23 avril 2018

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8 avril 2018 7 08 /04 /avril /2018 16:18
CA 279 d'avril est sorti

Vers des lendemains qui chantent ?

 

Le 22 mars, environ 400 000 personnes étaient dans la rue. Principalement des fonctionnaires et des cheminot-e-s. Les raisons de cette colère naissante : les différents projets gouvernementaux ou décisions visant à une privatisation rampante et la remise en cause du «statut» pour une soi-disant modernisation et une plus grande efficacité, «statut» qui ferait de ceux qui en bénéficient des nantis ! Parmi ces décisions et projets, on trouve la décision de 120 000 suppressions de postes annoncées et à l’augmentation du nombre de contractuels, début de la casse du statut de la fonction publique ; les projets de privatisation et d’abandon de missions de la Fonction Publique dans le cadre du processus Action Publique 2022. Auquel s’ajoute pour les fonctionnaires le projet de remise en cause des instances de dialogues comme les commissions paritaires, les comités techniques, les CHSCT (comme cela est en cours dans le privé).

Pour les cheminot-e-s, c’est le projet de changement du statut juridique de la SNCF ouvrant la possibilité d’une ouverture du capital aux marchés financiers s’accompagnant de la suppression du statut de cheminots pour les nouveaux embauchés qui a mis le feu aux poudres. 37,5 % de grévistes pour cette première journée d’action (chiffre de la SNCF calculé par rapport au nombre total de cheminots qui travaillent ou pas ce jour-là). Cheminot-e-s qui auraient, selon la presse, «volé la vedette aux enseignants, agents des impôts et autres personnels hospitaliers, dont c'était la journée d'action. Le rêve de fusion a semé la confusion» (Le Figaro). «La démonstration est ainsi faite : la réforme ferroviaire sera LE sujet de polarisation du printemps» (L'Opinion). Il va donc falloir, comme d’habitude, se méfier (le mot est faible…) de la presse qui ne ratera aucune occasion de nous diviser, de nous monter les uns contre les autres…

Mais quelle va être la suite de ce mouvement ?

Manifester est une chose (bonne !) mais lutter collectivement c’est encore mieux mais plus difficile. Si nous prenons actuellement le monde de l’éducation, nous n’en sommes pas encore aux grèves reconductibles même si, ici ou là, des lycéens, des étudiants tentent de construire un mouvement de la jeunesse scolarisé contre «Parcoursup» et le plan étudiants. Pour l’instant, la mayonnaise a du mal à prendre massivement, certains salariés seraient tentés de se tourner vers les cheminots pour espérer que leur mouvement, seul capable avec le secteur « énergie », de bloquer l’économie, puisse, comme en 1995, être un moteur. Mais nous ne sommes plus en 1995, la locomotive n’a plus la même force et il faut arrêter d’attendre que les autres luttent et se mobilisent à notre place. Malgré tout, des grèves reconductibles sont déjà annoncée à partir du 3 avril. Le Pouvoir et la bourgeoisie sont passés à l’attaque comme jamais ; les salariés, les chômeurs, les précaires et la jeunesse ont encore beaucoup de choses à perdre. Mais pour se battre, il faut penser que nous pouvons gagner si nous nous y mettons tous et toutes. Il faut laisser le défaitisme pour de temps meilleurs. Nous perdrons que les combats que nous ne menons pas.  

Pour le Pouvoir, s’il est légitime de contester tel ou tel projet, il y a des limites à ne pas dépasser. Il  faut séparer le bon grain de l’ivraie, avec grand renfort des forces de répression et un recours à la justice qui a la main de plus lourde comme à Bure (condamnations à de la prison ferme), ou en oubliant les zadistes dans les négociations sur l’avenir des terres rachetés par l’Etat à Notre-Dame-des-Landes (sauf s’ils rentrent dans le moule). Macron et sa bande attaquent aussi sur d’autres fronts. C’est ainsi qu’ils veulent absolument faire baisser le nombre des demandeurs d’asile en France et augmenter le nombre effectif de reconduites à la frontière des déboutés du droit d’asile. L’objectif est clairement énoncé : la France ne laissera entrer sur son territoire que l’élite de l’immigration. Avec un délai de traitement des demandes d’asile raccourci (6 mois contre 1 an actuellement) et une augmentation significative de la durée en rétention administrative (qu était passée de 32 jours à 45 jours sous Sarkozy en 2011 sans que cela ait une incidence sur le nombre d’expulsions). Là, G. Collomb propose 90 jours voire 135 jours en cas d’obstruction du migrant à sa reconduite à la frontière ! L’enfermement serait, d’après le pouvoir, la solution pour augmenter le nombre de reconduites à la frontière effectives (voir article pages 12 à 14). Expulsions de «migrants illégaux» est beaucoup plus rapide à Mayotte (dans la journée) et beaucoup plus importantes que sur le reste du territoire français, excepté la Guyane (en moyenne 58 par jour) où un conflit social avec un côté très réactionnaire (lutte contre l’insécurité et l’«immigration clandestine» comme principales revendications) est en cours depuis mi-février (voir article sur Mayotte pages 29 à 33). Sur ces terrains de la répression (donc des violences policières), de l’immigration, des exilé-e-s, … la marche des solidarités du 17 mars fut réussie. Elle a permis de remettre sur le devant de la scène des thématiques de lutte importantes, que ce soit les revendications de l'immigration ou la question des violences policières, organisée par les collectifs eux-mêmes (voir article pages 4 et 5).

Et pour terminer, le pouvoir pense toujours à la jeunesse. Après la suspension du service militaire en 1997 (effective depuis fin 2001), s'installe pour l'Etat une période de vide idéologique pour encadrer la jeunesse. Pas pour longtemps, les émeutes des banlieues en 2005, qui vont faire peur aux politiques avec l’instauration de l’état d’urgence dans 24 départements, vont être le point de départ d’une réflexion sur ce par quoi remplacer le service militaire. Cela va déboucher en 2010  à la création d’un service civique encadré par le code du service national. En 2015, ce service civique va devenir universel et pourrait devenir bientôt obligatoire si le service militaire universel obligatoire était remis en place (en 2019 ?)  

Le gouvernement a pris l’habitude d’agir de manière autoritaire. Nous devons faire cesser cela !

OCL Reims, le 23 mars 18

CA 279 d'avril est sorti
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30 novembre 2017 4 30 /11 /novembre /2017 16:46
Bure, la bataille du nucléaire

Bure, la bataille du nucléaire

Gaspard d'Allens et Andrea Fuori

(éditions du Seuil)

 

Un sarcophage gigantesque censé tenir des dizaines de milliers d'années ! C'est au nom de ce projet fou qui serait le plus grand chantier d'Europe que Bure entre Meuse et Haute-Marne, se transforme en zone grillagée et quadrillée de gendarmes. Pour l'industrie nucléaire, ce territoire relégué serait l'exutoire ultime des déchets radioactifs qui s'accumulent et dont elle ne sait que faire. Sur place, les habitants sont de plus en plus nombreux à s'insurger contre la transformation de leur région en «poubelle atomique». Depuis deux ans, des dizaines de personnes s'installent sur plac, occupent une forêt, bloquent les travaux.  La nouvelle bataille du nucléaire est lancée pour empêcher de croire que cette industrie peut continuer sans risque, réinventer des manières de vivre et lutter, imaginer d'autres possibles pour ce pays. Dans cette enquête où l'engagement vécu se mêle au regard journalistique, Gaspard d'Allens et Andrea Fuori n'écrivent pas un livre de plus sur le nucléaire, mais l'histoire en train de se vivre d'une rébellion déterminée contre la violence du monde industriel. Ils révèlent aussi les méthodes manipulatrices des nuc1éaristes, et la façon dont l’Etat achète les consciences pour imposer le si1ence. Le combat vaut d'être mené : ce récit impétueux et pourtant réfléchi convainc qu'il est possible de faire reculer les puissants. Plutôt que la contamination radioactive, parier sur la contagion joyeuse d'une force de résistance.

Gaspard d'Allens est journaliste. Il a déjà publié Les Néo-paysans (Seuil-Reporterre), avec Lucile Leclair, un livre qui a révélé l’importance d'une passionnante mutation agricole, et qui connaît un grand succès. Andrea Fuori s'est installé à Bure il y a plus d'un an, complètement bouleversé par ce qui s’y jouait. Il écrit occasionnellement pour Reporterre et des médias autonomes.

En vente : 12 € (vous ouvez nous le demander)

 

 

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1 novembre 2017 3 01 /11 /novembre /2017 10:52
La révolution russe a 100 ans
La révolution russe a 100 ans
Un regard anarchiste
 

Le mensuel anarchiste communiste Courant alternatif vient de sortir un numéro spécial de 56 pages consacré à la révolution russe de 1917, dont c'est le 100e anniversaire.

"Par le biais de textes souvent peu connus qu'ont écrits des protagonistes de cette révolution - comme Rosa Luxemburg, Alexandra Kollontai, Emma Goldman, Voline, Ida Mett, Anton Ciliga, Nestor Makhno, Victor Serge - ou d'études plus récentes - comme celles de Daniel Guérin, de Colo Bourdel sur les conseils ouvriers de 1905, ou de Yohan Dubigeon à partir des thèses d'Oskar Anweiler sur les soviets de 1905 à 1921 - et de quelques articles de membres de la revue, sont abordés différents épisodes de ce moment qui fit trembler toutes les bourgeoisies du monde.

Le fil conducteur de ces textes est la mise en lumière de ce qui constitue à nos yeux le plus intéressant de ces années entre 1905 et 1921, à savoir les formes d'auto-organisation qui en sont à l'origine. Conseils ouvriers, soviets sont bien loin des pratiques des partis, et surtout du Parti bolchevik, qui finit par participer à l'étouffement puis à la destruction de ces pratiques émancipatrices issues de la base de la société russe. Parler des soviets de cette période, c'est parler aussi - et peut-être même surtout - des pratiques à développer aujourd'hui au cœur des mouvements sociaux."

 

Pour le recevoir, envoyez un chèque de 6 € à l’ordre de La Galère

Courant alternatif
Egrégore
BP 81213
51058 Reims cedex
oclibertaire@hotmail.com
 
SOMMAIRE        
• A l’origine d’octobre 1917, la révolution de 1905
• «Mille événements qui convergent  vers l’insurrection de 1905» - Rosa Luxemburg
• 1905 : l’irruption de l’ouvrier révolutionnaire russe
• Parler des soviets aujourd’hui
• Les femmes dans la révolution russe - A. Kollontaï
• Alexandra Kollontaï, biographie
• Vers la militarisation de la société
• La militarisation des usines - Emma Goldman
• Emma Goldman, l’anarcha féministe, biographie
• «Ma désillusion en Russie» - Emma Goldman
• Les organisations anarchistes dans la révolution russe  et leur répression par les bolcheviques - Voline
• Kronstadt avant l’insurrection - Ida Mett
• Ida Mett, biographie
• La répression de la «troisième révolution» à Kronstadt
• L’insurrection de Kronstadt et la destinée de la révolution russe - Ante Ciliga
• Ante Ciliga, biographie
• La Makhnovtchina - Daniel Guérin
• Manifeste de l’armée insurrectionnelle d’Ukraine (1920)
• Pour le Xe anniversaire du mouvement insurrectionnel en Ukraine - Nestor Makhno (1928)
• Aux Juifs de tout pays
• Nestor Makhno - Victor Serge 
• Trotski, le prophète calomniateur
• Lénine et la révolution - Ante Ciliga
• Trente ans après la révolution russe - Victor Serge
• Que lire à propos de la révolution russe ?
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11 juin 2017 7 11 /06 /juin /2017 11:06
Courant alternatif n° 271 juin 2017 est sorti
EDITO

édito page 3

Politicaillerie

page 4-6 Décomposition et recomposition politique

Energie marchande et duplicité

page 7-9 Compteurs Linky : la guerre éclair rêvée d’Enedis

page 9 Mobilisation contre Center parcs à Poligny (Jura)

Antinucléaire
page 10-11 Bois Lejuc, un enjeu crucial pour l’Andra et Cigeo

page 12-14 Fukushima : la catastrophe continue

page 14 Antinucléaires contrs les projets éoliens

L’économie en brèves page 15

Rencontres libertaires du Quercy (16-26 juillet) page 16-17

big brother page 18 à 19

solidarités
page 20 Solidarité avec Hassan Diab

page 20 Soutien aux prisonniers palestiniens en grève de la faim

Penser et lutter

page 21-23 « L’anarchie comme un battement d’ailes »
Armand Gatti est mort

page 23 Adieu à notre camarade Jean-Pierre Petit

Notre mémoire : la révolution russe a 100 ans (5)

page 24-28 La militarisation des usines (Emma Goldman)

International

page 29 à 32 Mexique : tour d’horizon

EDITO

Lutter toujours

Et voilà Macron élu avec 20,7 millions de voix. Malgré les pressions pour contrer le risque Le Pen, plus de 16 millions d’inscrits ont choisi de s’abstenir, voter blanc ou nul. Si on y ajoute les 3 millions de personnes en droit de s’inscrire qui ne le font pas, il y a donc 19 millions d’électeurs potentiels qui, comme nous, ont refusé de participer au cirque électoral ou refusé ce choix ignoble.

Malgré cette élection « par défaut », malgré le fait qu’il n’y a que 18% des inscrits qui l’ont choisi dès le premier tour, le nouveau président continue sur sa lancée et veut imposer dès le début de son quinquennat sa politique de droite libérale. Se présentant comme « ni de droite, ni de gauche », le président « en marche » veut surtout nous rouler. Le gouvernement qu’il a construit est clairement à droite.

Le premier ministre, le ministre de l’économie, celui de l’action et des comptes publics viennent tous trois des Républicains. Même s’il est présenté comme un membre de la « société civile », vu qu’il n’est pas élu, le ministre de l’éducation, proche de Juppé, a été recteur de l’académie de Guyane puis de celle de Créteil (2007-2009) où il a inauguré un modèle managérial de gouvernance. Il a ensuite officié au ministère de 2009 à 2012 comme directeur général de l’enseignement scolaire, où il a appliqué la politique de destruction des postes du gouvernement Sarkozy. Très favorable à l’autonomie des établissements, il sera en plein accord avec la ministre de l’enseignement et de la recherche qui veut développer la concurrence entre enseignement supérieur privé et public et renforcer le partenariat avec les entreprises.

D’autres affairistes libéraux arrivent au pouvoir : La ministre du travail est passée, comme DRH ou administratrice, par Business France, Danone, Dassault Systèmes, SNCF, Orange, Aéroports de Paris, etc. Celle déléguée aux transports est passée par la SNCF et Eiffage avant de diriger la RATP. La ministre de la santé, présentée simplement comme un grand médecin a été présidente de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et membre du comité de l’énergie atomique au CEA (Commissariat à l’énergie atomique). Elle est opposée à la loi Bertrand qui a été instituée pour contrôler les conflits d’intérêts dans le domaine de la santé. La ministre de la culture, si elle jouit d’une bonne image dans les milieux intellectuels grâce au travail intéressant de la maison d’édition créée par son père, est avant tout une femme d’affaire qui a bouffé certains de ses confrères. Les conditions de travail d’une partie des correcteur-trices de sa maison d’édition n’ont rien d’enviable avec le développement de l’auto-entreprenariat obligatoire, le paiement à la tâche, bref un autre pan de l’ubérisation, dans le non-respect de la convention collective nationale de l’édition.

Les ministères régaliens : justice, intérieur, armées, affaires étrangères, affaires européennes, outre-mer, sont confiés à des centristes : trois du MoDem, une du PRG et deux de l’aile droite du PS. Le ministre de la « cohésion des territoires », issu lui aussi de la droite du PS a été rapporteur de la « loi Macron ». Celui de l’agriculture, vieux sénateur PRG, qui a sauvé l’exportation de viande de bœuf française vers la Turquie en faisant retoquer par le Conseil Constitutionnel la loi condamnant le négationnisme du génocide arménien. On peut être de centre-gauche et copiner avec Erdogan, si c’est dans l’intérêt des éleveurs français !

Enfin, il y a le ministre de la transition écologique et solidaire, écotartuffe médiatique avéré, caution écologiste de Macron après avoir conseillé Chirac, Sarkozy et Hollande, qui ne fera rien contre son premier ministre ex-AREVA. Pour finir, on ne sait pas grand-chose du positionnement politique de la ministre des sports, sinon qu’elle est favorable au sport de haut niveau et à la candidature de Paris aux JO de 2024 et qu’elle n’est sans doute ni de droite ni de gauche…

Voilà donc un gouvernement libéral en ordre de marche pour tenter d’obtenir une majorité aux élections législatives de juin. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils lancent les réformes d’ici-là, ce serait trop risqué. Ce sera beaucoup plus facile pour eux d’attendre l’été pour faire passer leurs ordonnances, et la pilule risque d’être fort amère pour tous les salariés ainsi que pour les demandeurs d’emploi.

Comme l’explique l’article sur les décompositions et recompositions politiques, il n’y a rien à attendre de la « gauche de la gauche ». L’élan important qui a permis à Mélenchon d’approcher des scores de Fillon et Le Pen, est saboté par le leader de la « France Insoumise », se coupant de ses alliés et croyant qu’il peut seul constituer la principale force d’opposition à Macron. Comme toujours, ces calculs politiciens ne peuvent mener qu’à l’échec.

La résistance au libéralisme, elle se fera d’abord dans les luttes au quotidien, ainsi que dans les manifestations. La permanence des luttes sociales en période électorale, la solidarité que rencontrent les travailleurs ubérisés ou défendant leur gagne-pain, les manifs et slogans « ni Macron ni Le Pen », sont le signe que des millions de personnes peuvent se retrouver dans un front social (pas forcément celui labellisé comme tel) contre le libéralisme.
Les terrains de luttes seront nombreux, nous avons pu le voir dans les précédents numéros de Courant Alternatif, avec un accent mis sur la précarisation généralisée (dite aujourd’hui ubérisation de la société) vers laquelle nous mènent les libéraux. Il ne faut pas oublier les luttes contre le contrôle sur nos vie, dont Linky est un des éléments, ainsi que les luttes écologistes et antinucléaires. De même que le capitalisme est mondial, il est toujours nécessaire de s’informer et établir des solidarités avec les peuples en lutte, comme par exemple dans ce numéro, le Mexique.

Limoges, 27 mai 2017

Journée nationale de la Résistance

Journée nationale de la résistance ? Mais c’est tous les jours qu’il faut résister… Bien sûr, cette journée à été choisie pour commémorer l’organisation de la résistance française face au nazisme et au pétainisme. Elle a été fixée à la date anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance et les résistants de ce temps avaient affaire à des ennemis bien plus dangereux que les nôtres. Par contre, ce sont bien les acquis sociaux issus des luttes ouvrières antérieures et du programme du CNR que les capitalistes libéraux veulent détruire. C’est pour cela qu’il nous faut résister encore et lutter toujours.

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3 avril 2017 1 03 /04 /avril /2017 12:32
Une élection ne fait pas le printemps

Le n° 269 d'avril 2017 est sorti

Sommaire

Page 3 ÉDITO

RÉSISTANCES

Page 4 Retour sur la marche du 19 mars pour la justice et la dignité

Page 6 Mobilisations lycéennes pour Théo

SOLIDARITÉ MIGRANTS

Page 7 Où en est-on du délit de solidarité et des procès?

Page 8 Calais, le retour des exilés

Page 10 BIG BROTHER

FICHAGE SCOLAIRE

Page 12 Nouveau livret scolaire : mon métier, gestionnaire de données

SOCIAL

Page 14 AVS: précarité dans l'Education Nationale

Page 15 A 17 Vers le stade UBER du Capitalisme?

Page 18 Convergence solidaire : 60 jours de lutte FNAC Champs Elysées

Page 20 PME et intérim: un cas d'exploitation classique

SPECTACLE JUDICIAIRE

Page 22 AZF, une usine qui pue et qui pète: retour sur un procès

GRANDS PROJETS INUTILES

Page 24 Projet d'infrastructure de transport Grand Paris Express

ANTICARCÉRAL

Page 27 Solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah

NOTRE MÉMOIRE: LA RÉVOLUTION RUSSE A 100 ANS (3)

Page 28 Parler des soviets aujourd'hui

                                        Edito

Ça nous tape sur l’anti-système !

Que l'on soit châtelain de Saint-Cloud ou de Solesme, avocat d'affaire ou banquier, à la tête de boîtes de «conseil», basiquement énarque ou simplement politicien de carrière depuis trente ans, il est de bon ton ces temps-ci dans notre démocratie statocentriste de pourfendre le système, de retourner la table, bref de marcher vers la révolu­tion. Dans la même veine et avec le même aplomb, après avoir pris des libertés avec l'argent public ou imposé à l'assemblée des lois combattues dans la rue, il sied de s'engager dans les programmes à éclaircir les prodigalités allouées aux élus comme de faire un usage raisonné de lois et pratiques liberti­cides.

«Anti-politisme» démago primaire. Certes, sauf que ...

Sauf qu'à y regarder de plus près, la campagne dé­létère pour la présidentielle révèle l'état de vacuité politique généralisée du moment.

En effet tous les voyants sont au rouge pour les po­liticards et leurs lambeaux de partis; les fausses naï­vetés, les sophismes réitérés autant que les opportunismes navrants ne leur laissant aucune chance d'adhésion populaire. Même cause, même re­mède; même motif, même punition : avec un bel en­semble, ils nous rejouent le psychodrame, devenu une constante de la présidentielle depuis 2002, de la hantise migratoire et de l'insécurité avec pour corol­laire la montée du FN. Tant les affichés démocrates que les républicains - pléonasme ou oxymore ? - ex­hibent naturellement l'extrême droite comme un épouvantail. Comme si ses dogmes et ses pratiques n'étaient pas déjà la base obligée de l'exercice du pouvoir ou du discours pour y accéder:la lutte élec­torale sans merci qu'ils se livrent, au sein même de leurs clans, repose sur la loi du plus fort, la dupli­cité, le déni, la bassesse des mots et le mépris du sens. Tous les excès crasses et les Trump-l'œil tien­nent lieu de règles du jeu dont les dupes seront les non-abstentionnites ; on ne peut guère plus parler d'électeur-trice-s tant le chantage les contraint à un choix par défaut.

Quel est le programme ? Force est de se garder d'employer un pluriel hâtif tant le maillage des pro­positions s'avère être un pot-pourri d'aménagement des besoins du capital dans une France forte et com­pétitive, percluse d'injonctions paradoxales pour le prolétariat soumis à un état d'urgence policier, so­cial, économique et culturel. Car s'il est un système qui repose sur la concurrence internationale, inter­boîte, interpersonnelle, c'est l'économie de marché et son corollaire: la recherche du profit immédiat. Ce n'est à l'évi.1en.ce pas contre ce système-là que se dressent les mentors de la République en danger. Non, il s'agit d'autre chose. Un mal plus sournois, qui s'insinue jusque dans les consciences les plus gaulliennes, les plus résistantes, les plus insou­mises, qui compose un rôle en or pour les comiques troupiers: le déclin de la France! Des immigrés aux faux chômeurs, des smicards jusqu'au-boutistes aux fraudeurs aux allocs, tout ce qui se ligue pour jeter la démocratie en pâture à l'extrême droite. Et de l'ab­négation de s'offrir en personnage providentiel, le rempart à la bébête immonde qui monte, qui monte ...

Car il est acquis, n'est-ce pas, que Marine sera au second tour et que chacun est le seul à pouvoir « ras­sembler» contre le monstre qu'il a contribué à construire et qui désormais lui échappe: Car ce se­rait faire injure à l'intelligence du commun que d'ignorer que c'est bien autour de la fachosphère que s'opèrent toutes ces révolutions. On est effective­ment dans l'aspiration à (ou par?) un autre système gravitationnel de la classe politique: un sorte de trou brun qui bouffe tout objet social qui s'en approche et le recrache sous forme désintégrée. Pourtant ils tournent ...

Alors, de quel système faudrait-il s'échapper?

D'une politique entrepreneuriale professionnalisée, faite de constructions structurelles et aux montages financiers qui permettent la survie des partis pour eux-mêmes. On s'habitue à ne voir que ce qui est mis en lumière: le noyau. Or c'est une nébuleuse d'as­sociations, de clubs de réflexion, de micro-partis, d'interactions avec le monde au bizness ... qui gravi­tènt autour des maisons mères. Faire la retape, caser son monde aux postes-clefs, glaner du fric, trouver les opportunités plus au moins légales pour le faire ... Une fois aux manettes les plus hardis s'entichent de guest-stars de la « société civile» : représentant-e-s d'assos pare-feu ou experts, dont la sociologie ne dé­pareille pas trop et s'améliore encore au contact des sous-secrétariats.

Les anti-systèmes en lice n'offrent guère d'alter­native optimiste. Soit la lutte des classes est écrasée par les dominants, soit elle est déclarée caduque au nom d'un consensus d'union nationale, où chacun-­chacune devra faire un effort, etc., soit on fait mine de prendre les rapports d'exploitation et de d'aliéna­tion en compte mais sans espoir de la suppression des dites classes.

Que choisiront les victimes aux urnes: un régime durable? Une France millénaire? Une sixième Ré­publique?

Pourquoi pas l'An 01 ?

Boulogne sur Mer, le 17 Mars 2017

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