Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 février 2025 1 03 /02 /février /2025 18:45
20250127 Non aux forages à NONVILLE/Andreas Malm

En début d’émission, nous nous rendons en Seine-et-Marne, car ce 9 janvier 2025, se tenait l’audience sur le fond au tribunal administratif de Melun concernant le recours déposé le 17 mai 2024 par la Régie Eau de Paris contre l’arrêté préfectoral autorisant deux nouveaux forages pétroliers sur le site de Bridge Energies de Nonville en Seine-et-Marne (77).
Dans la seconde partie d’émission, nous allons poursuivre sur les questions environnementales. La crise sanitaire est-elle la conséquence du capitalocène ? Le capital fossile est-il responsable des catastrophes en cours ? Faut-il un communisme de guerre pour échapper au pire ? Le géographe suédois Andreas Malm, que nous allons entendre, tente d’apporter des réponses à ces questionnements, en expliquant en quoi la crise sanitaire est aussi une crise politique et une crise du capitalisme. Il était alors l’invité en août 2021 du site d’information Le média. Entretien que nous allons entendre.

 

 

Partager cet article
Repost0
17 avril 2022 7 17 /04 /avril /2022 14:07
Ni Macrine Ni Maron, Révolution !

Le second tour de la présidentielle approchant, on voit les divers courants politiques, syndicaux et associatifs nous servir un remake de celui de 2002, où Chirac affrontait Le Pen père, et celui de 2017, où Macron rencontrait déjà Le Pen fille.

Seulement nous ne sommes plus face au « séisme » de 2002, où personne ne craignait vraiment la qualification de l’extrême droite mais où les défenseurs de la « démocratie » l’agitaient comme un épouvantail sous nos nez pour nous faire courir aux urnes. Nous ne sommes plus non plus en 2017, où Emmanuel Macron pouvait se prétendre l’accoucheur d’un nouveau monde 3.0, alors que Marine Le Pen restait par trop enfermée dans l’héritage sécuritaire et identitaire du Front national. La seconde a aujourd’hui repris à son compte un certain nombre de revendications portées par des gilets jaunes pour engluer dans un discours plus social les perdreaux de la lutte des classes. Et le premier nous a servi son projet politique et « social » : un ruissellement du bas vers le haut, soit l’intensification de l’exploitation du travail, l’exonération de toute redistribution pour les bénéficiaires des revenus du capital, une accentuation du contrôle social par des moyens sanitaires ou militaires, et l’affirmation – tantôt avec sa morgue habituelle, tantôt avec la feinte humilité d’un serviteur du bien commun – de tout et son contraire, selon les circonstances…

A la vérité, les discours d’En marche et du Rassemblement national se sont rapprochés, et le quinquennat macronien a contribué à rendre moins inquiétante la perspective d’un quinquennat lepénien : quand s’installe une fascisation des pratiques et des pensées, le fascisme n’est plus un épouvantail très efficace. D’où la crainte qu’ont certains de voir la mégère soudain déguisée en douce bergère l’emporter cette fois sur le bellâtre moderniste qui s’est avéré un vrai père tape-dur. Invoquer les « valeurs morales » d’un « patrimoine humaniste rempart contre le fascisme » ne devrait pourtant pas suffire à faire oublier la gestion de la société par Macron à qui l’a subie au quotidien. En revanche, le « vote utile » fait en sa faveur le 10 avril par une partie de l’électorat des Républicains et du PS, et dans une moindre mesure des écologistes, montre que cette gestion satisfait une fraction de la population – celle qui en tire avantage : les managers, banquiers, DRH, entrepreneurs de start-up, technocrates de la croissance et de l’environnement, fonctionnaires installés, rentiers et retraités privilégiés. Et c’est grâce à ce vote opportuniste de partisans de la gauche et de la droite réunis au centre que Macron est de nouveau au second tour, car l’ensemble doit bien représenter 10 % des suffrages qu’il a obtenus. Le résultat du premier tour ne traduit donc pas tant une opinion ou un choix politique que la défense de leurs intérêts matériels par tous ceux et celles qui auraient eu quelque chose à perdre avec un duel Mélenchon-Le Pen.

L’impulsion du prétendu « ni gauche ni droite, mais en même temps l’une et l’autre » a été donnée dès avant 2017 : sous Hollande, la social-démocratie était déjà la seconde main droite de la bourgeoisie. Et ce « ni gauche ni droite, mais en même temps l’une et l’autre » a également permis de crédibiliser un RN dont le « ni de droite ni de gauche, mais du peuple ou de la nation » ne faisait jusque-là pas massivement illusion.

Alors que se profile le second show Macron-Le Pen, on réentend les cris d’orfraie poussés par certains « démocrates [1] » ou « radicaux [2] » face à la « menace fasciste » : il est fort peu probable que Le Pen gagne, mais l’inconstance de l’électorat futile peut réserver des surprises – nombre de participant·es aux précédents « votes de barrage » ont juré qu’on ne les y prendrait plus, hein, et l’idée qu’« en votant Marine ça pétera enfin » est émise ici ou là. Et l’extrême gauche tombe une fois de plus dans le piège de l’antifascisme, car son appel à dire « non » à l’extrême droite passe par la réélection du Président sortant dont elle a critiqué l’action pendant cinq ans. Le scénario est si rodé qu’on ne nous propose même plus guère de le faire en se bouchant le nez et en nous promettant un « second tour social »… Mais qu’est-ce qui pourrait bien pousser les révolutionnaires à prendre position dans ce vaudeville bourgeois ?

Si Macron sert la modernisation de l’exploitation dont le capital transnational a besoin, et si Le Pen est historiquement condamnée pour sa crispation sur un capital réduit à une sphère nationale bien illusoire à l’heure de la mondialisation, ils ont l’un et l’autre pour seul programme toujours plus de croissance au profit de qui détient les moyens de production. Renier ses convictions pour inciter à choisir un camp du capital contre l’autre serait donc non seulement aberrant, mais reviendrait à se tirer une nouvelle balle dans le pied. Pour notre part, nous n’appellerons pas à voter pour ou contre Machine ou Truc, mais un élément important sera à prendre en considération : l’importance du nombre de gens qui ne se laisseront pas prendre au piège du vote Macron. C’est un peu ce baromètre qui donnera des indications sur le contenu des luttes à venir et sur l’état de la fracture entre une partie des prolétaires et leurs représentations/institutions, fracture que nous devons contribuer à élargir alors que les « fronts républicains » ou autres tentent de les réduire.

Nous continuerons ainsi de mettre notre énergie et nos moyens en œuvre pour politiser les révoltes, et démystifier les peurs fantasmatiques qui aliènent toujours plus les exploité·es et les dominé·es de cette planète – avec comme objectif une révolution sociale toujours à réinventer.

OCL
14 avril 2022

Partager cet article
Repost0
20 mai 2021 4 20 /05 /mai /2021 18:36

Les rencontres libertaires de l’OCL sont prévues cette année du samedi 10 au jeudi 15 juillet inclus, dans les coteaux du Quercy (à trente minutes au nord de Montauban ou au sud de Cahors et à une heure de Toulouse).

Présentement, nous ne savons cependant pas encore
 si ces rencontres pourront se tenir, car tout va dépendre des décisions prises par le gouvernement concernant la réouverture des campings et autres lieux publics.

Nous vous en dirons donc plus dans les Courant alternatif de juin et de l’été, ainsi que sur ce site.

Si ces rencontres ont bien lieu, vous y trouverez le programme des débats ainsi que les modalités d’accueil, les tarifs et autres informations pratiques permettant d’assurer et de faciliter votre venue.

Mais voici d’ores et déjà des thèmes sur lesquels nous envisageons de débattre :

  • Bilan politique, économique et social de l’année écoulée dans le contexte de la pandémie ;
  • La nature du régime politique français actuel et les enjeux politiciens à l’approche de la présidentielle ;
  • La situation dans l’Éducation nationale ;
  • La marche des sans‐papiers et la politique migratoire ;
  • Le post‐colonialisme ;
  • Bilan et perspectives du féminisme ;
  • Questions autour du militarisme et de l’antimilitarisme ;
  • La situation en Algérie, en Palestine...
Partager cet article
Repost0
20 mai 2021 4 20 /05 /mai /2021 18:22

Le mercredi 19 mai, le Parti Communiste, le Parti Socialiste et des écologistes d’EELV ont défilés avec Le Pen et Darmanin dans une manifestation policière d'extrême droite.

Nous avons, en France, la police la plus armée et la plus violente d'Europe. Les morts lors d'interventions policières se comptent par dizaines, les mutilés par centaines, les blessés et les traumatisés par milliers. Un bilan de guerre, en quelques années seulement. Et une impunité totale, absolue, sidérante. Nous avons en France, une police qui annonce qu'elle votera à 70% pour l'extrême droite, et qui manifeste illégalement armée dans les rues. Une police qui s'autonomise, qui dicte sa loi, qui terrorise. Face à un constat aussi terrifiant, que fait la gauche ? Cherche-t-elle à s'opposer à l’État policier ? A résister à la toute puissance des forces de l'ordre ? Rien de tout cela : elle décide d’accélérer le mouvement.

Le prétexte de cette démonstration de force de la police ? Les «violences» contre les forces de l'ordre, et le « mal être » de la profession. Il suffit de regarder les statistiques officielles pour constater que le nombre de policiers tués en service n'a jamais cessé de diminuer : une quarantaine par an dans les années 80, une dizaine par an depuis les années 2000 – dont une partie lors d'accidents –, et moins de 5 l'an dernier. A titre de comparaison, plus de 12 personnes ont été tuées par la police françaises rien que lors des deux premiers mois de confinement.

Un syndicaliste policier, David Le Bars s'est même permis d'annoncer sur BFMTV que les politiques qui ne participent pas au rassemblement «devront assumer» les conséquences. Une menace explicite contre la France Insoumise et les rares personnalités qui ne se sont pas associées à la manifestation.

Les responsables de gauche qui manifestent avec l'extrême droite aujourd'hui étaient les premiers à diffamer et à salir le mouvement populaire des Gilets Jaunes, en le qualifiant de «populiste», de «poujadiste» voire d'extrême droite. D'une certaine manière, les grognements de la police sont l'exacte antithèse des Gilets Jaunes : les premiers sont soutenus par la presque totalité de la classe politique et médiatique, du PCF au RN, sans avoir vraiment de soutien populaire. Les seconds ont été calomniés, réprimés, abandonnés par tous, mais ont tenu bon car il s'agissait d'une colère profonde, soutenue, partagée par une grande partie de la population. 

L’argument de cette gauche est qu’il ne faut pas laisser la question de l’insécurité entre les mains de l’extrême droite. Argument sidérant quand on sait que la véritable insécurité ce sont plus de 500 personnes qui meurent au travail chaque année, et plus de 30 000 sont gravement blessées lors d'accidents du travail, que le chômage cause la mort de 14 000 personnes par an, que plus de 40 000 morts sont imputables chaque année à la pollution de l'air. Le fait de matraquer les esprits jusqu'à l’écœurement, matin, midi et soir, sur le « mal être policier » en occultant tout le reste est une entreprise de propagande assumée. Il s'agit en réalité de durcir encore plus la répression, de donner encore d'avantage carte blanche aux violences d’État. Le ralliement de la gauche à cette opération est une collaboration criminelle qui consiste à manifester avec les créateurs de cette insécurité !

Faut-il s'étonner de voir la gauche social-démocrate et stalinienne appuyer le processus autoritaire et réactionnaire en cours ? L'histoire a déjà tranché. Ses responsables ont massivement voté les pleins pouvoir au Maréchal Pétain en 1940, après avoir laissé mourir la Révolution Espagnole, écrasée par les fascistes, et mis les espagnols dans des camps. Après la guerre, c'est un ministre socialiste, Jules Moch, qui donne l’ordre aux CRS d’ouvrir le feu sur les grévistes des mines, en 1947. Durant la guerre d’Algérie, François Mitterrand, ami du responsable pétainiste René Bousquet, va organiser la répression des opposants politiques et renforcer, par décret, l’état d’urgence déclaré en 1955. Des Centres d’Assignation à Résidence Surveillée sont mis en place pour interner les militants algériens. Plus tard, en 1981, c’est le même Mitterrand qui crée les Centres de Rétention Administrative, gérés par la police, où sont enfermés les exilés, hommes, femmes, enfants. C'est le socialiste Lionel Jospin qui légalise tests ADN, aujourd'hui généralisés. A partir de 2012, c'est le PS qui donne l'assaut contre les ZAD avec des dispositifs exceptionnels, et qui tue Rémi Fraisse en 2014. C'est le PS qui généralise les célèbres LBD, qui militarise la police, qui écrase par la force le mouvement social contre la «Loi Travail». L’état d'urgence, aujourd'hui permanent, et les lois de surveillance généralisées, c'est aussi le PS de Manuel Valls.  Et puis… la collaboration avec les tueurs du GAL, la création de cellules antiterroriste, les Irlandais de Vincennes, l’attentat du Rainbow Warrior, la politique de vente d'armes, les interventions militaires en Afrique et le soutien aux dictateurs, la complicité du génocide au Rwanda, etc, etc. Ce ne sont encore là que quelques exemples !

Le rôle historique du PS et de ses alliés au pouvoir a toujours été de renforcer l'arsenal sécuritaire qui sera ensuite complété par la droite. Il n’y a finalement pas de «tournant sécuritaire» de cette gauche, qui ne fait que perpétuer la longue tradition, entachée de sang, de ses prédécesseurs. Pire, les attaques menées par la gauche quand elle est au pouvoir ont lieu dans l’apathie généralisée et l’évanouissement des contre-pouvoirs. Pire que la droite. Nous savons à présent que même lorsqu'elle n'est pas au pouvoir, la gauche communiste, socialiste et écologiste choisit de faire bloc, avec l'extrême droite, derrière l’État policier. Ce qui reste de ce petit monde politique est cadavérique et moribond. Il est urgent de l'achever.

OCL

 

Partager cet article
Repost0
2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 16:36
Un peu de lecture pour vos longues journées de confinement :

Courant alternatif, mensuel anarchiste-communiste édité par l’Organisation communiste libertaire, a paru sans interruption depuis 1980*.

Malheureusement, la pandémie actuelle a eu raison de notre constance, par les problèmes d’impression et de diffusion qu’elle entraîne. Nous avons donc décidé de mettre le CA d’avril en ligne, intégralement et bien entendu gratuitement.

Ainsi, les abonné-e-s pourront lire ce numéro sur Internet en attendant de le recevoir avec retard dans sa version papier. Il sera également accessible à celles et ceux qui achètent CA de temps à autres, et ce sera, pour qui n’en a pas ou en a peu entendu parler, l’occasion de le découvrir.

Toutefois, nous comptons reprendre dès que possible une parution papier régulière de la revue, car nous y attachons plus d’importance qu’aux versions électroniques. Et, pour ce faire, nous avons besoin de nouveaux abonnements (voir les conditions ci-dessous) comme du renouvellement des anciens.

Portez-vous bien !

 

Sommaire du n° 299

édito page 3

coronavirus

pages 4 à 6 Etat de guerre et militarisation

pages 7 Un exemple d’Italie dont il faudrait s’inspirer

pages 7-8 Les conséquences économiques du Covid 19

municipales

pages 9-10 Leur démocratie, elle aussi bien malade

mouvements sociaux

pages 11-12 Digressions autour du mouvement sur les retraites

page 13 Pays basque : extinction progressive du mouvement sur les retraites

page 13 Exacerber les tensions entre grévistes et non grévistes à la SNCF

pages 14-15 Lutte des femmes en Soule (Pays basque nord) et à Limoges

pages 16-17 Luttes de migrants : Limoges, squatt Chabaz d’entrar

page 18-19 Réflexions d’une militante de Chabaz d’entrar

Big brother pages 20-21

Sans frontières pages 22-23

Vertement écolo page 24

science et société

pages 25 à 28 Contre la G5... et tous les téléphones portables !

international

pages 29 à 31 Rojava , la guerre contre l’expérimentation sociale

pages 32 à 36 Italie , un panorama politique et social

pages 37 à 40 Liban  : Un mouvement contrarié par la faillite, les ingérences et le Covid 19

 

lecture en ligne : 

http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2382

lecture sur votre ordi chargez la PJ :

http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2384

 

Il existe plusieurs formules d’abonnement valables pour la France et l’international  :

Un an (10 numéros) : 30 euros

Un an en soutien : plus de 30 euros

Pour les très fauché-e-s, un an : 18 euros

3 numéros à l’essai: 5 euros

Gratuit pour prisonnières et prisonniers.

Vous pouvez aussi demander à recevoir un numéro gratuitement.

Les chèques sont à établir à l’ordre de «La Galère» et à envoyer à : OCL/Egregore, BP 81213, 51058 Reims cedex.

VOUS POUVEZ AUSSI VOUS ABONNER OU VOUS REABONNER SUR NOTRE SITE grâce à HelloAsso

Partager cet article
Repost0
24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 09:12
Rencontres libertaires du Quercy 2019

Les rencontres que l’Organisation communiste libertaire (OCL) propose chaque été se dérouleront cette année encore – du mardi 16 au mardi 23 juillet inclus – dans les coteaux du Quercy, à trente minutes au nord de Montauban ou au sud de Cahors et à une heure de Toulouse.
(....)

Partager cet article
Repost0
10 avril 2019 3 10 /04 /avril /2019 08:05
EDITO CA 299

A la croisée des chemins …

A quelques semaines d’intervalle, un vent de contestation et de liberté s’est mis à souffler par delà les deux rives de la Méditerranée. Comme ici, en France, la défiance et le discrédit n’épargnent aucune formation politique là-bas, en Algérie. Que celles-ci évoluent dans la sphère du pouvoir ou qu’elles se débattent dans l’opposition, dorénavant la disgrâce n’épargne plus grand monde. Cette vague puissante, que bien peu auraient imaginé voir se dresser il y a quelques temps encore, déferle aujourd’hui et bouscule de sa seule force un pouvoir pantelant soutenu, pour combien de temps encore, par la présidence française et des puissances impérialistes.

Nul n’aura manqué de relever les analogies qui unissent, par delà la singularité des circonstances, ces deux élans porteurs d’espoir. En France, la décomposition du système bourgeois de la représentation est peut-être plus avancée qu’on ne le croit. Comme en Algérie, le phénomène de l’abstention s’est amplifié ces dernières décennies et l’affaissement progressif du corps électoral s’accompagne désormais de la contestation ouverte des institutions. Certes et pour le moment encore, les scénarios de substitution que le mouvement des Gilets Jaunes brandit dans son opposition au gouvernement Macron alimentent toujours un citoyennisme spécieux. Mais on discerne derrière tout cela bien plus qu’une simple correction démocratique. L’ interaction entre mécontentement économique et politique est souvent le signe de profonds bouleversements qui s’annoncent.

Depuis de longues années, la démocratie républicaine ne concède plus aucune avancée sociale qui légitimerait un tant soit peu aux yeux d’une partie grandissante de la population le titre dont elle aime à se parer. Pire, sans même évoquer les frasques de la caste qui intrigue au sommet de la pyramide, sa domination sans concession semble parfois menacer jusqu’à l’équilibre de l’édifice sur lequel elle repose. Contrairement à ce que suggèrent nombre de Gilets Jaunes, le pouvoir n’est nullement concentré en un seul lieu et incarné en une seule personne. En décembre le gouvernement avait reçu la recommandation du patronat de céder un peu afin de ne pas perdre beaucoup. Les mesures annoncées furent d’autant plus faciles à prendre qu’elles ne coûteraient rien à Geoffroy Roux de Bézieux et ses amis et moins encore aux cadors du CAC 40. Depuis, la crise sociale se doublant d’une crise de pouvoir, il reste à savoir combien de temps l’impéritie de cette équipe gouvernementale contestée jusqu’au sein de sa propre classe lui permettra de se maintenir. Le patronat a soutenu le candidat Macron, mais celui-ci s’arcboutant dans l’isolement d’un pouvoir oligarchique, le doute semble avoir gagné jusqu’aux plus enthousiastes de ses premiers appuis.

Cédant parfois à l’affolement, la macronie peine à garder la tête froide. Ainsi, à peine son one man show terminé, que le président de la république invite l’armée à prendre place dans la ronde répressive des samedis de mobilisation. L’image est forte et en rappelle d’autres. Son Nouveau monde n’étant que la copie conforme de l’ancien, il croise comme ses prédécesseurs l’art si contemporain de l’imposture et celui de la violence la plus débridée. Mais cette fois encore, la réponse qu’il reçut de la rue fut cinglante. En se mobilisant plus nombreux que les samedis précédents, les manifestants lui ont fait savoir qu’ils ne céderaient ni à la peur ni à la manipulation. Démonstration faite que ce mouvement n’a rien perdu de sa détermination, qu’il a gagné en confiance et poursuit son évolution.

Impressionnant !

Derrière la mobilisation algérienne, plus impressionnante encore, on retrouve la même logique qui impose par des mesures d’austérité et l’autoritarisme la baisse du coût du travail. A coups de privatisations, d’entrave au droit de grève et de transformation du droit du travail, le pouvoir d’achat des salariés a chuté. Plusieurs millions de personnes et notamment les plus jeunes vivent dans une grande précarité. Ils alternent période de chômage et recours au secteur informel qui pèse pour près de 50 % du PIB du pays.

Crise de régime, certes, mais aussi crise d’un modèle d’Etat hérité du colonialisme et dont il a reproduit à son profit un certain mode de fonctionnement. Dès ses origines, ce pouvoir s’est retourné contre la société et s’est maintenu en vie à ses dépens. Cet appareil militaro-étatique se prévaut toujours d’une histoire réécrite et largement usurpée. Après avoir neutralisé toute forme d’opposition politique active, il a acheté la paix sociale et s’est constitué une clientèle en redistribuant une part de la rente gazière et pétrolière.

Dans le contexte actuel de crise internationale, l’affaissement de la valeur de cette rente sur le marché mondial et par conséquent des ressources induites entre directement en contradiction avec une demande sociale qui, elle, ne cesse de croître. Bien avant les manifestations qui battent le pavé depuis plusieurs semaines, de nombreux conflits sociaux avaient éclaté, notamment autour de la question du logement et de l’accès aux biens et services de première nécessité. Là encore, ce scénario en évoque un autre, celui enduré par les masses les plus pauvres du Venezuela.

Pour le moment, le pouvoir en place tente de gagner du temps et de se maintenir en donnant l’impression de faire des concessions face à la pression de la rue. La mise à l’écart du président est l’un des signes envoyés par le pouvoir en guise de bonne volonté. Ce dernier a tracé une feuille de route ouvrant la voie à une période de transition. Comme en pareille circonstance, il s’agit de donner le sentiment que les choses bougent afin que surtout, rien de fondamental ne change.

Le patronat et les libéraux qui avaient soutenu le cinquième mandat de Bouteflika accompagneront le processus en cours tout en jouant sur les deux tableaux : soutenir les revendications populaires le temps que la rue ne se dotera pas de ses propres structures de représentation ou de pouvoir, tout en se présentant comme le seul artisan crédible des réformes libérales déjà entamées par le régime en place « pour le bien du pays ».

Quelle sera la réponse de la rue algérienne ? Pour l’instant, cela reste l’inconnue. Comme en France, le mouvement s’est organisé autour d’un mot d’ordre simple et consensuel, celui du départ du chef de l’Etat. Et comme en France, les travailleurs ne sont pas entrés massivement dans cette lutte en recourant à l’arme de la grève. La mobilisation est largement interclassiste, et les professions intellectuelles : journalistes, avocats, notables, etc… y jouent un rôle important. Le principal syndicat ouvrier l’UGTA, à la solde du pouvoir, s’oppose évidemment au mouvement quand bien même il a lui aussi réclamé le départ de Bouteflika. Pour le moment, les travailleurs n’apparaissent pas encore en tant que force organisée dans cette lutte mais des grèves éparses ont éclaté dans différents secteurs comme ceux de la sidérurgie, de l’enseignement ou des ports. A Oran, les travailleurs du port en grève ont réclamé le départ du secrétaire national de l’UGTA, ainsi que de toute « la mafia » au pouvoir. Sur leur banderole on pouvait lire : « Syndicat de la honte, partez ! Levez l’ancre, il est temps. »

Commission journal de Lille/Boulogne-sur-mer


 

Partager cet article
Repost0
3 mai 2018 4 03 /05 /mai /2018 16:05
RENCONTRES LIBERTAIRES DU QUERCY 2018

RENCONTRES LIBERTAIRES DU QUERCY

organisées par l’OCL

du 17 au 23 juillet 2018 inclus

 

Les rencontres libertaires que l’OCL organise chaque été se dérouleront cette année encore – du mardi 17  au lundi 23 juillet inclus – dans les coteaux du Quercy, à trente minutes au nord de Montauban ou au sud de Cahors, à une heure de Toulouse. Nous serons accueilli-e-s dans un gîte, La Maison carrée, à Lauzeral, sur la commune de Vazerac.

Ces rencontres sont ouvertes à celles et ceux que les thèmes des discussions programmées intéressent ; nous souhaitons ouvrir un espace de dialogue, d’échanges formels comme informels.

Des précisions sur le lieu et le programme des débats seront données dans le prochain numéro de Courant alternatif. Nous discuterons comme d’habitude le soir à partir de 21 heures sur des sujets d’actualité, pour échanger sur nos investissements militants ; mais il y aura aussi, dans la journée, des ateliers abordant des sujets plus théoriques ou historiques, ainsi que des projections de films sur des luttes d’hier et d’aujourd’hui – et il sera toujours possible de proposer et d’organiser d’autres discussions pour partager une expérience ou présenter une lutte particulière.

Vous trouverez également là des tables de presse, une vidéothèque... et pourrez profiter de la région, qui offre des lieux de baignade non loin, ainsi que de multiples excursions dans un rayon de trente kilomètres.

Nous camperons sur un terrain arboré (prévoir donc une tente, seul mode de logement possible), et bénéficierons d’installations pour collectivités : cuisine, salle pour les repas et les débats, salles de bains et sanitaires, terrasse couverte...

 

Le mode de vie quotidienne et la gestion de ces rencontres demeurent les mêmes que d’habitude dans les campings de l’OCL : les repas sont confectionnés par des équipes tournantes et pris en commun – chacun-e s’inscrivant, en fonction de ses disponibilités, dans une équipe afin d’assurer pendant une journée les repas ou le ménage. Les tarifs pour les trois repas journaliers et les frais de location des lieux sont établis en fonction des revenus. On peut venir vous chercher à la gare si vous arrivez en train (un numéro de téléphone sera communiqué avec le programme des rencontres)...

 

D’ores et déjà, nous pouvons vous annoncer la projection de films sur la lutte de Bure contre l’enfouissement des déchets radioactifs, sur celle des sidérurgistes de Longwy en 1979, sur Mai 68… Ces films pourront être accompagnés d’ateliers rappelant le contenu de ces mobilisations ou événements. Pour les débats, il est prévu pour l’instant un retour sur la Marche des solidarités du 17 mars dernier à Paris et sur les différentes formes de solidarité avec les exilé-e-s. Nous parlerons aussi du harcèlement sexuel et du combat antipatriarcal, d’un point de vue communiste libertaire ; du mouvement social, avec notamment la grève des cheminots et les blocages de facs ; des luttes à Bure et à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Nous reviendrons sur le bilan des luttes contre la loi travail et ses prolongements. Nous aurons également des échanges sur les combats menés contre le colonialisme et son héritage, que ce soit en Palestine ou en Kanaky, sans oublier la lutte des Kurdes et la situation paradoxale à Mayotte.

 

Alors, au plaisir de vous voir bientôt !

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2016 1 11 /07 /juillet /2016 13:51

Comme chaque année, l'OCL organise des rencontres libertaires ouvertes à toutes et tous. Cette année, elles se déroulent à Vazerac (82)

Le programme est en pièce jointe.

Prévenir à l'avance de votre venue.

N'oubliez pas tente et duvet.

Partager cet article
Repost0
3 juin 2016 5 03 /06 /juin /2016 21:05

Ainsi, après des années passées à refuser d'accorder la moindre augmentation aux enseignant-e-s, le gouvernement se déclare prêt à lâcher un milliard d'euros à leur intention (enfin, un milliard sur quatre ans, c'est-à-dire à peine plus que le rattrapage du pouvoir d'achat perdu ces dernières années, et le tout à partir de... 2017 bien sûr !).

Après des années à réduire le budget de la recherche, le gouvernement annonce qu'il revoit à la baisse les nouvelles coupes qu'il projetait.

Après des années à s'acharner contre les cheminots et leur statut, le gouvernement tente de déminer le conflit à la SNCF en «imposant» à sa direction, selon la presse, des concessions sur la future organisation de leur travail (cette nouvelle n'est néanmoins pour l'heure que de l'enfumage, puisque la revendication des cheminots grévistes est non seulement que le décret socle fixant les règles relatives à la durée du travail et la convention collective en négociation soient au même niveau que la réglementation actuelle, pour éviter le dumping social, mais aussi que la loi travail soit retirée).

Et, de même, après l’annonce par les syndicats de pilotes d’une grève unitaire à Air France au début de l’Euro, il ne tardera sans doute guère à leur faire quelques promesses…

Mais pourquoi tant de «largesses» ou de «compréhension» soudaines ?

Certes pas parce que Hollande et sa clique ont brusquement découvert les vertus d'un socialisme dont ils n'ont revendiqué, un temps, l'étiquette que pour mieux en fouler aux pieds les principes et objectifs. Et pas seulement parce que la présidentielle approche. C'est aussi et avant tout parce que le mouvement en cours, dans la rue et ailleurs, a établi un certain rapport de forces avec le pouvoir que celui-ci opère ces reculs dans sa politique d'austérité.

Alors, loin de relâcher la mobilisation, renforçons-la pour contraindre le gouvernement et le patronat à céder complètement et durablement. Car ne nous leurrons pas : sans un rapport de forces conséquent pour maintenir la pression sur eux, les «conquêtes» sociales sont toujours fragiles. D’autant que l’on ne peut compter sur les centrales syndicales, dont la «stratégie» dépend toujours de leurs intérêts particuliers – depuis deux mois, elles ont suivi la dynamique sociale contraintes et forcées par la peur de la voir leur échapper, et à présent elles n’appellent plus qu’à une nouvelle journée nationale (c’est-à-dire parisienne) dans deux semaines, quand il s’agirait d’amplifier le blocage des raffineries, la grève dans les transports et les autres actions menées.

Si un rapport de force un peu moins défavorable aux salariés, chômeurs et précaires d'en bas (le prolétariat !) doit s’instaurer, il y a un axe important à développer, c'est que naisse le désir de se battre dans les petites entreprises, celles où règne le paternalisme, la peur et où se syndiquer est difficile. Relever la tête en somme... et dans cette perspective, les comités et assemblées peuvent tenter des choses par une solidarité, chose que les grosses structures syndicales font peu. Et n'oublions pas que ce genre d'entreprise c'est la majorité de la classe ouvrière.

Soyons toutes et tous, plus que jamais, déterminés, unis et lucides sur les enjeux de la lutte pour exprimer – par tous les moyens et partout où c'est possible – notre refus de la loi travail comme du système d'exploitation qui lui sert de fondement. En 2006, la lutte de la jeunesse scolarisée contre le contrat première embauche (CPE) a été victorieuse parce que les autres générations l'ont accompagnée afin que son avenir ne soit pas plus difficile encore que leur propre vie ne l'a été. Aujourd'hui, pour qu'un rapport de forces un peu moins défavorable aux salarié-e-s, chômeur-se-s et précaires puisse se développer, il faut que naisse le désir de se battre dans les petites entreprises, celles où travaille la majorité de la classe ouvrière mais où règnent le paternalisme, la peur, et où il est difficile de se syndiquer. Comités et assemblées de lutte ont là également un rôle à jouer, pour affirmer une solidarité en actes. Multiplions donc les initiatives locales sans attendre la manifestation du 14 juin à Paris.

Enterrons la loi El Khomri… et le capitalisme avec !

Ne lâchons rien !

OCL, le 3 juin 2016

Partager cet article
Repost0
30 avril 2016 6 30 /04 /avril /2016 20:44

Le mouvement contre la réforme du code du travail est multiforme, et c'est tant mieux. Tout d'abord, une jeunesse scolarisée se révolte contre l'avenir que l'état-MEDEF lui prépare. Des journées de grève de fonctionnaires qui savent que leur sort est lié à celui du reste de la société, salariés d'une fonction publique où les contractuels, qui eux relèvent du code du travail, sont de plus en plus nombreux, salariés d'un secteur où la grève est plus simple qu'ailleurs. Des grèves éparses dans un secteur privé où les motifs de colère sont aussi très nombreux. Nuits Debout ! Où au delà de son lieu de travail, ou de non-travail, en grève, ou non, on peut rêver d'un autre monde et tenter de s'organiser pour changer celui-ci...

Tout le monde sait qu'un mouvement d'opinion ne suffira pas à faire reculer le gouvernement sur un projet d'une telle ampleur, réclamé par le patronat et voulu par la Commission Européenne. C'est à leur porte-monnaie qu'il faudrait frapper par des grèves reconductibles massives dans plusieurs secteurs. Mais nous nous trouvons devant le même mur depuis longtemps : il n'y a pas, ou très peu, d'autoorganisation des travailleurs, et les directions syndicales peuvent imposer leur agenda, elles qui avaient au départ prévu des journées de mobilisation très espacées. Elles sont en effet plus habituées aux négociations et aux compromis qu'à la lutte sans concession. Sous la pression, elles ont cependant chaque fois fini par appeler aux journées fixées par les étudiants. Il faut dire qu'avec la clause du referendum dans les entreprises, qui permet de signer un accord sans passer par elles, ne pas aller au combat serait un suicide. Elles perdraient le dernier élément de rapport de forces qui leur reste, leur position institutionnelle de négociateurs.

L'enjeu est très important. En même temps que la fin de facto de la protection des salariés, le gouvernement impulse aussi une réforme sur le chômage (sur laquelle quelques victoires viennent d'être remportées pour les intermittents) et une attaque d'ampleur contre les cheminots. Ils y vont au bulldozer, alors que nous sommes encore plombés par la défaite du mouvement pour la retraite de 2010. Nous n'avons pas le choix. Nous devons gagner quelque chose. Et ce quelque chose, nous ne pouvons le gagner que dans les luttes, en ne nous remettant entre les mains de personne, ni des directions syndicales, ni d'une hypothétique recomposition de la gauche pour les prochaines élections : ce coup là, on nous le fait maintenant depuis 35 ans.

La «grève par procuration», dont on a parlé à propos du mouvement de 1995 des cheminots, et qui semble une tentation aujourd'hui lorsqu'on s'en remet à la mobilisation des jeunes, a fait la preuve de son échec. Le gouvernement et le MEDEF ne craignent qu'une chose : l'extension de la grève dans le privé et la jonction entre les salariés en lutte et la jeunesse mobilisée. C'est à ça que nous devons nous atteler dans la mesure de nos moyens. En étendant les grèves comme nous pouvons. En multipliant les actes de solidarité réciproque. En s'organisant du mieux que nous pouvons pour éviter que d'autres nous organisent. Et en ne nous laissant pas diviser par la répression. Le pouvoir a envoyé ses bandes armées pour se défendre, normal quoiqu'un peu disproportionné en terme de forces en présence. Leur tactique : provoquer jusqu'au déclenchement d'affrontements pour ensuite isoler des morceaux de manifs en les désignant comme casseurs. Lorsqu'on remet en cause ce monde, on se heurte forcément à la violence du pouvoir, mais ce ne peut pas être un but en soi. Ne nous laissons pas intimider, mais gardons en tête nos objectifs : extension de la grève, des occupations de places, des actions de solidarité…

Organisation Communiste Libertaire

 

Partager cet article
Repost0
30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 16:09

Une fois de plus, le PS au pouvoir, c’est-à-dire au service du Capital, veut nous imposer ce que la Droite n’osait pas encore : devenir de la chair à patron, corvéables à merci, flexibles et disciplinés.

Une nouvelle fois, l'heure est venue de défendre de ce que nos prédécesseurs et nous-mêmes avons conquis ou réussi à sauvegarder par des luttes afin que soient imposées des limites à l’exploitation capitaliste et que nos existences ne se résument pas à une insupportable guerre de chacun contre tous pour la survie quotidienne.

Mais rappelons-nous que les mouvements sociaux menés ces dernières années se sont pratiquement tous soldés par des défaites et ont contribué à décourager nombre de travailleuses-eurs, de chômeurs-es et d’étudiant-e-s.

Les raisons de ces défaites nous les connaissons et il ne faudrait pas revivre aujourd’hui les journées de grèves isolées, espacées dans le temps, même avec des manifs monstres. Pour en finir maintenant avec la “loi Travail” du gouvernement PS, du Medef et de la CFDT, il va falloir aller plus loin, beaucoup plus loin et taper plus fort que lors du mouvement contre la “réforme” des retraites en 2010.

Nous savons que rien ne peut arrêter un mouvement social s’il est impulsé et porté par la grande masse des travailleurs, chômeurs, jeunes scolarisés en colère, unis et déterminés en dehors des logiques de boutiques et d’appareils quels qu’ils soient.

Il n’est pas de sauveurs suprêmes

Nous sommes à la veille des élections présidentielles et législatives de 2017. Nous nous en moquons car nous n’avons rien de bon à en attendre ; pour le mouvement social actuel qui tend à prendre de l’ampleur, ces évènements visant à renouveler le personnel politicien ne sont pas des échéances ! Nous ne sommes pas dupes, certains, bien visibles pour l’occasion, veulent utiliser ce mouvement pour grappiller quelques dixièmes de pourcentages au 1er tour des présidentielles. C’est petit, minable, mais c’est là leur éternel espoir de faire exister le Parti-guide et dirigeant de la future révolution ! D’autres, et c’est plus grave, voudraient déjà canaliser le mouvement vers l’impasse politicienne d’un hypothétique gouvernement de gauche dite alternative avec à sa tête un certain Mélanchon. Il n’y a rien à espérer de ce côté ! Il suffit de voir comment leurs amis de SYRIZA (qui veut dire “coalition de la gauche radicale”) en Grèce se sont est couché en moins de 6 mois devant les injonctions du FMI et des instances dirigeantes du capitalisme européen. Aujourd’hui en Grèce, c’est ce gouvernement de gauche “radicale” ou “alternative” qui applique l’austérité (fermetures d’hôpitaux, baisse des salaires et des pensions, licenciements, développement des emplois précaires…) qu’hier il disait combattre. En France, aujourd’hui plus qu’hier, il n’y a rien à espérer de ces soi-disant «débouchés politiques» qui ont toujours trahi et désarmé les hommes et des femmes qui luttaient à la base contre la bourgeoisie et le capitalisme.

Que faire ?

L’heure est à l’action et à la coordination de celles et ceux qui ont compris que c’est uniquement par la lutte que nous pouvons gagner. Une lutte prolongée et suffisamment puissante pour faire plier le gouvernement et les patrons. Une lutte décidée et prise en charge par ceux qui la mènent. De multiples initiatives ont été et sont prises sur Internet par l’intermédiaire des réseaux sociaux (en particulier l’initiative «#NuitDebout» – www.convergence-des-luttes.org) qui veut mettre en place les conditions qui nous permettent de nous réunir le 31 mars après la manif, pour discuter de l’après, des initiatives à prendre pour reprendre confiance dans notre force, poursuivre notre lutte et finalement décider du monde que nous voulons construire. Mais toute initiative doit trouver son prolongement sur les lieux de travail, les lieux de vie, dans les universités et les lycées, dans les quartiers et dans la rue que nous devons occuper massivement. Aujourd’hui, des cheminots nous font signe en débutant une grève reconductible qui peut nous montrer le chemin du blocage de l’économie capitaliste.

Alors, on y va, aujourd’hui et après, unis, déterminés et offensifs !

Ils veulent que nous ne soyons rien, montrons que nous sommes tout !

Organisation Communiste Libertaire

 

Retrouvez nous tous les lundis de 19 h à 20 h sur Radio Primitive 92,4 MHz dans l’émission L’Egrégore,

dans Courant alternatif

et sur le web : http://lechatnoir51.fr et http://ocliberaire.lautre.net

OCL c/o Egrégore, BP 81213, 51058 Reims cedex

Partager cet article
Repost0