Les 2 directeurs, nommés en intérim à la tête du groupe hospitalier pour bâtir un plan de retour à l'équilibre, dressent un premier bilan après quatre mois de mission.
«L'ARS (agence régionale de santé) a demandé des mesures rapides et urgentes pour rééquilibrer les comptes et tracer des perspectives à long terme.
(...) On a d'abord pris des mesures conjoncturelles en fonction des opportunités. Et réaménager les archives médicales, rapatrier la pharmacie à Rethel et repenser l'organisation des services administratifs et l'articulation entre la médecine et les urgences de Vouziers.
(...) Suite à l'arrêt de la maternité et à l'existence de certains postes administratifs créés pour répondre à des besoins ponctuels mais plus du tout justifiés, les services supports étaient surdéveloppés. La fusion entre Vouziers et Rethel n'a pas non plus joué à plein en terme de synergie et on a gardé sur les deux sites des services presque identiques. D'où la suppression de douze postes de cadres aux services administratifs, logistiques et techniques. Grâce à un volant de quinze départs en retraite et à la création d'une unité de soins médicaux techniques importants (SMTI) et d'une équipe d'entretien-ménage auparavant externalisée, on a redéployé une trentaine d'agents dont les postes étaient menacées. Au total, on touche donc une quarantaine de postes sur un effectif de 600 agents. Mais cette restructuration nous permet d'économiser 1,6 million d'euros. Ce qui fait toute la légitimité de notre plan aux yeux de l'ARS.
(...) Pour élargir la palette des actes médicaux de manière à ce que la population reprenne l'habitude de revenir au bloc de Rethel, on a recruté deux nouveaux chirurgiens du CHU de Reims, venus s'ajouter à l'équipe existante. Il faut faire venir des spécialistes là où il existe une demande de proximité. On travaille la communication avec les médecins locaux. Une action d'autant plus nécessaire que le recrutement direct en chirurgie publique dans des petites villes de province est extrêmement difficile. Il ne faut pas rêver. La solution passe par des partenariats avec de grosses structures marnaises comme l'hôpital de Coulancy et le CHU de Reims. Rethel a la chance d'être dans l'orbite de Reims.
(...) Comme nous sommes dans l'incapacité d'investir dans la reconstruction d'une cuisine centrale comme il fut envisagé et compte tenu des investissements réalisés à Charleville pour les hôpitaux de Manchester et Sedan et le CHS Bélair, il nous a paru que c'était une solution à la fois économique et rapide de délocaliser ce service. Sachant, par ailleurs que le GHSA est membre de ce groupement logistique qui regroupe déjà des blanchisseries. Cette opération va se concrétiser début avril. Sur les dix agents qui travaillaient dans cette cuisine, seulement deux ont quitté cette structure pour s'installer à leur compte. Une partie de l'ancienne équipe œuvrera au self ou aidera en interne à la production de repas externalisée».
Suppression d'emplois, rentabilisatin des installations, externalisation des services, voila la recette
pour rentabiliser l'hôpital public. De gauche comme de droite, le remède reste le même...