Les IADE (Infirmiers anesthésistes diplômés d’État) font grève dans toute la France. À Troyes, ils étaient une douzaine (80 % de grévistes) mobilisés devant les grilles du centre hospitalier de 8 h à 10 h : «On est déterminés mais pas inconscients, après on retourne bosser !».
Leurs revendications portent sur trois grands sujets : la reconnaissance pour tous du niveau «Master» et le développement des équivalences universitaires, un rééquilibrage des salaires qui n’ont pas évolué depuis 1992 et conserver leur implication au sein du Samu.
Depuis la réforme «LMD» (Licence-Master-Doctorat) en 2010, leur formation a été remise à niveau. Sauf pour tous les «anciens» IADE qui ne se sont pas vus reconnaître titulaire de Master, ni même du niveau Bac+5, et ne sont donc pas payés en conséquence. Les IADE craignent, également d’être évincés du Samu, par soucis d’économies. Enfin ils restent vigilants sur l’application de l’article 51 de la loi HPST (dite « loi Bachelot ») qui pourrait permettre à des infirmiers non-diplômés de pratiquer des anesthésies : «Nous restons sur nos gardes. À Troyes, ça va encore mais c’est quand même la sécurité du patient qui est en jeu».