Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 10:35

Demandeurs-asile-Chalons-20130619.jpgDepuis l’été 2012 beaucoup d’immigrés arrivent en nombre à Châlons. «Une situation qui s’explique par le fait que les demandeurs d’asile doivent faire leurs démarches auprès de la préfecture de région et aussi par le fait que l’attente pour obtenir un rendez-vous est beaucoup plus courte qu’en Île de France par exemple. Le délai d’attente varie de quatre à six semaines à Bobigny quand il est de seulement trois à quatre à Châlons-en-Champagne».

Très souvent, ils se retrouvent devant la plate-forme d’information et d’accueil des demandeurs d’asile gérée par la Croix-Rouge. Beaucoup d’entre eux sont en famille avec des enfants souvent en bas âge mais il y a aussi des personnes seules. La majorité provient des pays de l’est, Arménie, Kosovo, Albanie, Géorgie et également des Africains. Tant qu’ils ne sont pas passés par la préfecture les immigrés n’ont aucun droit. «Leurs conditions de vie sont très difficiles et très précaires. L’État, dont c’est la compétence et la responsabilité, essaie d’en mettre quelques-uns à l’abri mais se sont surtout les associations et le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de Châlons qui réalisent l’essentiel du travail de suivi».

Cela fait maintenant quelques mois que le Secours catholique note une nette diminution du nombre des migrants se présentant à l’accueil dans l’espoir d’avoir de l’aide.«Au début de l’année nous comptions environ 80 personnes chaque matin dans nos locaux pour recevoir des dons alimentaires. Désormais depuis le mois de novembre on est retombé à quelque chose de plus normal, entre 30 et 40 personnes».

Cette diminution proviendrait du fait que les migrants sont dirigés désormais sur des plate-formes d’hébergement telles que l’Adoma à Épernay ou l’Armée du Salut à Reims. Châlons s’en trouverait donc désengorgé mais cela ne signifie pas que le nombre global des demandeurs d’asile a baissé.

Partager cet article
Repost0
3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 12:29

kirikou-7b549.jpgL’exemple de la Marne

Fin décembre dernier, Dominique Baudis, le Défenseur des Droits, déplorai que «de nombreux mineurs isolés étrangers se voient déclarés majeurs, même munis de papiers d'identité attestant de leur minorité. Le doute doit systématiquement leur profiter».

«Quand un mineur étranger isolé arrive à nos guichets, mineur en danger physique et moral, ses papiers sont vérifiés puis il est pris en charge par le procureur puis par l'Aide sociale à l'enfance (ASE)», explique le secrétaire général de la préfecture de la Marne.

En clair, l'histoire normale veut que lorsqu'un jeune mineur isolé étranger se trouve sur le sol français, il est supposé être pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, compétence du Conseil général.

«Nous mettons tout sur pied afin de savoir si ces enfants isolés étrangers sont mineurs car si tel est le cas ils dépendent de l'aide sociale à l'enfance. Nous sommes prêts à exercer nos responsabilités pour les enfants qui dépendent de nos dispositifs. Mais attention faisons bien la différence entre politique de l'enfance et immigration. Ne soyons pas les complices de filières de passeurs qui connaissent notre législation et déposent des jeunes (mineurs et majeurs) dans les gares ou devant notre foyer de l'enfance», déclare le président du conseil général de la Marne.

Comment est déterminé le fait qu’un jeune est majeur ou mineur, même s’il dispose de documents d’identité du pays d’origine ? Depuis 1959, en effectuant une radio du poignet, uniquement chez les garçons, parce que chez les filles, la fin de croissance est généralement terminée avant 18 ans, qui  permet de dire, par la méthode de Greulich et Pyle,  en vérifiant la cicatrisation osseuse, que la croissance est terminée.

L'Académie de médecine, saisie en 2006 par les ministères de la Justice et de la Santé et des Solidarités «confirme que la lecture de l'âge osseux par la méthode de Greulich et Pyle universellement utilisée, permet d'apprécier avec une bonne approximation l'âge de développement d'un adolescent en dessous de 16 ans. Cette méthode ne permet pas de distinction nette entre 16 et 18 ans ; rappelle qu'il existe cependant des situations relativement rares où âge de développement et âge réel comportent des dissociations, la plupart d'entre elles conduisant à une sous-estimation de l'âge réel en particulier chez les garçons ; recommande la double lecture de l'âge osseux, par un radio pédiatre et un endocrino-pédiatre ; souligne que l'examen clinique en milieu spécialisé avec détermination du stade de développement pubertaire, et éventuellement contrôle six mois plus tard, augmente la fiabilité de la détermination».

Ces tests osseux devraient forcément être ordonnés par le procureur de la République, dans un cadre légal. Or, le Conseil général de la Marne dit qu'il arrive que, en tant que représentant légal du mineur qu'il recueille via l'aide sociale à l'enfance, il demande un examen osseux dans le cadre d'un bilan de santé général.

Selon des travailleurs sociaux, «toute la démarche doit être faite avec le consentement éclairé du jeune. S'il est isolé, il doit être représenté par un représentant légal. Un jeune mineur, qui plus est seul dans la nature, doit être accompagné. Le test osseux doit être effectué par une équipe médicale (médecin, psychologue, radiologue, experts auprès des tribunaux). Avec le test osseux, on touche à l'intégrité physique de la personne. Le jeune doit être consentant ; pour l'être, il doit avoir donné son consentement à son représentant légal, et un interprète est nécessaire s'il ne parle pas français. Toute cette démarche n'existe pas actuellement».

Faire deux tests osseux, des radios, espacés de six mois, qui donnerait une réponse moins douteuse.

La loi (article 47 du code civil) indique que «tout acte de l'état civil des Français et des étrangers fait en pays étranger et rédigé dans les formes usitées dans ce pays fait foi, sauf si d'autres actes ou pièces détenus, des données extérieures ou des éléments tirés de l'acte lui-même établissent, le cas échéant après toutes vérifications utiles, que cet acte est irrégulier, falsifié ou que les faits qui y sont déclarés ne correspondent pas à la réalité».

Des jeunes de 15-16 ans munis d'actes de naissance de leurs pays d'origine sont déclarés… majeurs suite à ces tests osseux à la fiabilité douteuse, tests effectués suite à une décision judiciaire émanant du parquet ou du juge des enfants. Preuve à l’appui : «Regardez, ces trois enfants nés bien avant 1993 dans leurs pays respectifs sont considérés comme nés le 1er janvier 1993». Pas de coup de blanc mais un trait avec une règle sur le document… Un acte de naissance du 6 juin 1996 certes paraphé à des milliers de kilomètres de Châlons devient : date de naissance 1 janvier 1993.

Derrière le fait de savoir si un jeune est majeur se cache une question de compétences : mineur, il dépend de l’ASE, donc du conseil général, majeur, c’est à l’Etat de le gérer !

Les jeunes étrangers qui étaient jusqu'alors suivis sur Paris et sa proche banlieue sont aujourd'hui répartis non plus sur le 9-3 et autres départements Franciliens, mais bien sur une très grosse couronne parisienne comprenant aujourd'hui… le département de la Marne. Un mineur isolé «coûte» 65 000€ par an (178€ par jour) au conseil général et il y en a eu 57 en 2012. «Ce qui représente 3,7 M€ payés non pas sur le plan ou sur la ligne nationale, mais bien par le contribuable Marnais». Actuellement, 37 jeunes mineurs (ou majeurs ?) isolés étrangers «poseraient problème» dans la Marne. Soit l'équivalent de 2,4 millions d'euros par an.

Pour le 11e vice-président en charge des dossiers enfance-famille, «Il faut un cadre, un respect des textes et des procédures car notre foyer de l'enfance n'est pas extensible». «Vu nos capacités d'accueil (480 places), il ne s'agit pas non plus d'agir au détriment des mineurs Marnais», persiste le président du conseil général.

En attendant une réponse du gouvernement aux 15 propositions faites par le Défenseur des Droits, des jeunes mineurs isolés se retrouvent dans la galère. Jusque quand ?

Ces gamins coûtent cher ? Bien moins que Vatry…

Partager cet article
Repost0
31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 22:29

Depuis quelques années, les demandeurs d'asile doivent se présenter à la préfecture de région (et plus dans les préfectures des départements) pour pouvoir retirer leur dossier OFPRA.

C'est aussi la préfecture de région qui dirige celles et ceux qui le souhaitent verrs un hébergement (CADA ou autres), hébergement qui peut se faire dans d'autres régions.

Suite à une arrivée massive (c'est relatif), des dizaines de demandeurs d'asile se sont trouvés à la rue en ce mois d'octobre à Châlons-en-Champagne où la Croix-Rouge a installé son antenne mobile (PIADA) d'aide pour remplir le dossier OFPRA  (les demandeurs ont 21 jours pour remettre leurs dossiers à la préfecture qui les transmet à l'OFPRA).

Ils ont donc squatté dans la rue où se trouve le CADA de Châlons et une école désaffectée. Des associations leur ont fourni tentes, couvertures,... La mairie de Châlons a saisi la justice pour faire évacuer ce squat...

Dans le même temps, on apprenait qu'une solution d'hébergement avait été trouvée pour une partie de ces demandeurs d'asile, en particulier les familles avec des enfants en bas age.

On vient d'apprendre ce soir que sur les 10 personnes se trouvant encore à la rue, une solution d'hébergement avait été trouvée pour 9 d'entre elles, la 10ème ayant été placée en centre de rétention administrative.

Plus de demandeurs d'asile à la rue, mais jusque quand ? Et combien vont obtenir le fameux statut de réfugié ?

Partager cet article
Repost0