Le mouvement de grève aura duré un peu plus de quinze jours, en plein cœur de l'été. Les salariés du centre d'appels Transcom refusaient le plan de redressement proposé par leur employeur, censé réduire les coûts dans une période difficile pour l'entreprise, laquelle a déjà dû fermer deux sites, à Tulle et Roanne et procéder à un plan social à Vélizy.
Il s'agissait de supprimer les primes d'assiduité (45 € par mois) et vacances (1/10e du salaire brut annuel) et d'imposer à tous l'annualisation du temps de travail, jusque-là optionnelle. Ce dispositif permet à l'employeur d'adapter les horaires d'un salarié en fonction de la charge de travail. Ce dernier a un nombre d'heures à effectuer par an et non plus par semaine. Autrement dit, c'est de la flexibilité. 45 % des salariés soissonnais (40 % en France) avaient refusé cette nouvelle organisation en 2010.
Le mouvement de grève, entamé le 23 juillet, a été suspendu le 10 août, après que la direction eut fait de nouvelles propositions : les primes d'assiduité et vacances, qui représentaient environ 750 € par an, seront bien supprimées, mais la prime productivité serait revalorisée. Elle passerait de 180 à 250 € par mois, soit un gain mensuel de 70 € (840 € par an). «Nous restons vigilants. Il faut étudier la proposition. Il ne faudrait pas que les objectifs soient irréalisables».
Cette proposition pourrait être appliquée dès le mois d'octobre. Quant à l'annualisation pour tous, elle sera bien effective au 1er septembre. Une loi autorise désormais l'employeur à l'appliquer sans être contraint de faire signer un avenant au salarié.