On sait combien l'eau est aujourd'hui précieuse et la démarche entreprise par la métropole rémoise montre l'ampleur de l'enjeu.
Il faut remonter à 1992 pour trouver les premières traces de cette recherche. Il s'agissait alors d'anticiper sur les besoins futurs de l'agglomération marnaise qui dispose pour l'heure de trois captages, tous situés dans la Marne. Des études hydrologiques poussées ont donc eu lieu dans le sud du département, ainsi que du côté de Menneville, dans l'Aisne, à la limite des Ardennes et de la Marne.
«Avaux a finalement été choisie parce que son eau est de meilleure qualité, explique le maire. Les premiers essais de pompage ont été réalisés d'août à fin novembre 2002, puis de mars à fin mai 2003. L'eau était alors rejetée dans l'Aisne, la rivière étant toute proche. A cette époque, les spécialistes voulaient s'assurer du débit disponible et de l'impact d'un tel pompage».
La procédure administrative a été d'autant plus longue, qu'elle concernait deux départements. A son terme, après déclaration d'utilité publique, Reims Métropole a pu acquérir une vingtaine d'hectares de terrains, qui correspondront au périmètre immédiat du captage. Les travaux ont commencé en juillet. Au total, 5 puits d'une trentaine de mètres de profondeur formeront un arc de cercle sur le terrain. À terme, chacun d'entre eux pourrait fournir quotidiennement 5 000 m3 d'eau. La tête des puits sera rehaussée pour faire face à d'éventuelles crues de l'Aisne.
À vol d'oiseau, la capitale marnaise est située à une vingtaine de kilomètres d'Avaux. Une canalisation acheminera toute cette eau jusqu'au réservoir des Épinettes, près de Reims, en passant dans la Marne au sud de Bourgogne et à l'extrémité de l'ancienne base aérienne militaire 112.
Propriétaire du terrain correspondant au périmètre immédiat, Reims Métropole aura la responsabilité de son entretien, mais elle tient à préserver la qualité de sa ressource bien au-delà. Elle a ainsi acheté à des particuliers un étang qu'elle a mis à la disposition de la société de pêche d'Asfeld. Les pêcheurs maintiendront les lieux en bon état. Les drains en liaison avec la rivière seront remplacés et l'étang servira de frayère.
La faune et la flore de tout le secteur sont actuellement à l'étude. Le périmètre dit «rapproché» comporte des terres agricoles qui subiront certaines contraintes, mais le maire explique que «le troisième périmètre, dit éloigné, fait déjà l'objet de bonnes pratiques agricoles, et que les terres proches du captage sont inondables et ne se prêtent de toute façon pas à l'agriculture intensive».