A Buire, le centre Leclerc n'est pas un supermarché, mais un «hyper», avec ses 120 salariés dans une cité qui ne compte pas plus de 900 habitants.
Les délégués de la CFTC et de la CGT, depuis 2010, s'écharpent à coups d'avocats interposés. Lesquels se sont donnés rendez-vous à intervalle régulier devant les tribunaux, à Laon, en première instance, puis devant la Cour de Cassation, en septembre puis en octobre 2011.
Le dernier jugement en date est celui du tribunal d'instance de Soissons, le 19 mars dernier. Une décision qui reprend les termes de l'arrêt du dernier rempart des juridictions françaises. Sentence : en raison du non-respect d'une règle de droit du travail élémentaire, selon l'avocat de la CGT, ou d'un vice dans la procédure, selon celui de la CFTC, c'est selon, les élections professionnelles du 26 mai 2010 sont annulées, celles où la CFTC devançait la CGT de deux points.
Le conflit entre les deux syndicats n'en a pas fini de s'éterniser. Car un pourvoi en cassation a été déposé cette fois, par la CFTC. Encore quelques mois et non des moindres et la plus haute juridiction rendra un nouvel arrêt, qui viendra annuler ou non la décision soissonnaise. Dans l'attente, cette dernière «court» toujours. Le pourvoi en cassation n'est en effet guère suspensif. Les avant-dernières élections professionnelles devraient donc être réhabilitées.
Une plainte pour harcèlement moral contre l'une des délégués du personnel CGT est toujours entre les mains du procureur laonnois. Cette même déléguée a, il y a quelques mois, fait une tentative de suicide et est actuellement toujours arrêtée.
Le 1er mai de l'an dernier, la CGT demande alors à deux de ses adhérents de quitter l'union locale, «parce qu'ils perturbaient les réunions avec leurs propos racistes». Les deux hommes auraient ensuite rejoint la CFTC.