Frais de transports trop coûteux, qualités défaillantes, réactivité réduite… Après l'amorce d'un vaste mouvement de délocalisation vers les pays à bas coûts il y a quelques années, il semble que par un curieux effet de balancier, certaines entreprises se soient engagées vers une relocalisation, tout au moins partielle de leur activité ou de leurs sous-traitants.
A l'image de Ceva Technologie, société basée à Vivier-au-Court et qui est passée en 2010 de 90 % de la fabrication de ses moules à injecter (dont les prix varient entre 5 000 et 150 000 euros) auprès d'un sous-traitant chinois à 80 % auprès de fabricants français (hors département). Une quarantaine de moules sont chaque année commandés par l'entreprise auprès de sous-traitants pour réaliser notamment des pièces plastiques destinées à des grandes marques automobiles (Ferrari, Bentley, Porsche, Rolls-Royce, Mercedes, BMW). Le revirement a été néanmoins envisagé, dès 2010, face à l'augmentation des coûts liés notamment à la hausse des salaires dans les usines chinoises. «Désormais le delta avec la fabrication auprès d'un sous-traitant en France est seulement de 10 %». Ceva Technologie se dit prêt à reprendre le chemin de l'Asie à la moindre élévation de prix.
NPL, équipementier automobile implanté à Gespunsart, poursuit depuis longtemps une logique d’implantations nouvelles auprès des constructeurs automobiles partenaires et s’apprête à ouvrir une usine en Corée du Sud et une autre en Russie. Pour autant, son activité porte aussi sur des pièces à destination de l’électroménager, de la plasturgie et du bâtiment.. Il étudie donc de près le rapatriement de pièces produites pour le bâtiment, actuellement achetées en Chine. Une opération moyennant un investissement de 350 000 euros sur le site ardennais. «Cela pourrait générer la création de six emplois… ce qui est peu mais cette opération ne peut être rentable qu’à la condition de mettre en place une ligne de production automatisée de haute technicité et polyvalente qui nous permettrait d’être concurrentiels».