En Champagne-Ardenne, la filière bois est depuis si longtemps attendue et espérée qu’elle finirait par ressembler à l’Arlésienne…
La Champagne-Ardenne ne manque pas d’atouts pour contribuer à cet édifice d’une filière structurée. Le massif forestier de 713 000 ha qui occupe 28 % du territoire régional recouvre une forêt de production à 96 %, riche d’une variété d’espèces qui en fait aussi une faiblesse.
La forêt champardennaise reste avant tout une ressource forestière conséquente, hélas saignée par une hausse importante des exportations de bois brut vers l’étranger, dont 83 % en direction de la Belgique, ce qui en fait la quatrième région la plus exportatrice de France. Et elle importe plus de bois scié qu’elle n’en exporte. Entre 1999 et 2009, la production de sciage a chuté de - 58 %. Sur la même période, la récolte de bois d’œuvre a reculé de - 35 %, et celle de bois d’industrie de - 21 %. Malgré un léger rebond en 2008-2009, le nombre d’entreprises ayant une exploitation forestière a diminué de - 57 %, et de - 47 % en scierie.
Parmi les faiblesses régionales, on releve des retards d’investissement, dans le séchage du bois notamment. La dominante régionale de feuillus ne colle pas avec la demande du marché pour des résineux. Enfin, la forêt privée «ne permet pas une mobilisation optimale et connue du bois».