La cession de la clinique du Parc à Orpéa et aux hôpitaux de Charleville-Mézières et Sedan a débouché sur la création d'un groupement de coopération sanitaire sur le territoire Nord-Ardennes. L'entité regroupe cinq acteurs : les hôpitaux publics de Charleville-Mézières et Sedan, la clinique du Parc, la Mutualité des Ardennes et Orpéa. Objectif commun : renforcer une offre de soins complète et «fondée sur le libre choix», améliorer les services de soins à la population et créer une dynamique territoriale en mutualisant les moyens.
Hier, les instigateurs de cette innovante approche territoriale de la santé, préparée depuis un an avec l'Agence
régionale de santé, ont dévoilé les grands axes de ce projet. A savoir :
• la cession de la clinique du Parc par la Générale de santé. L'activité médicale est acquise pour 4 millions
d'euros par les hôpitaux de Charleville-Mézières et Sedan. Les murs et infrastructures par Orpéa qui a dégagé 10 millions d'euros pour transformer le site de l'avenue Corneau en un établissement
modernisé de soins de suite qui emploiera une centaine de salariés. Cette structure accueillera les patients des hôpitaux et augmentera les capacités de prise en charge de la population. 2,5
millions seront engagés par Orpéa pour «rendre l'endroit plus pimpant». L'imagerie et à la radiothérapie sont maintenues sur place.
• Le transfert au printemps 2013 de l'activité «courts séjours» de la clinique sur les sites hospitaliers de
chirurgie et de médecine.
• La Mutualité des Ardennes unira ses activités d'hospitalisation à domicile à celles de la clinique du Parc en
ayant la charge de gérer ces deux unités concurrentes.
Dans cette nouvelle donne, «l'ensemble du personnel de la clinique conservera son emploi. Soit sur place, soit en étant repris par les partenaires du GCS». La clinique du Parc maintiendra son activité inchangée et ne fermera donc pas ses portes avant la concrétisation des différents projets. L'ensemble du dossier a reçu l'assentiment des médecins libéraux et hospitaliers.
Il a été précisé que les places Ehpad de l'hôpital (170 restantes) ne seraient pas concernées par cet accord. Mais un conseiller municipal signale que les résidences du Moulinet et de la place de l'Agriculture sont probablement ciblées car elles ne sont plus aux normes.
Car Orpéa s'est engagé d'ici trois ans à construire un nouvel établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes à Charleville-Mézières sur un terrain restant à trouver. Cette future structure de 50 places permettra de transférer des personnes actuellement accueillies sur des sites locaux qui ne sont plus aux normes. L'établissement comprendra des places ouvertes à l'aide sociale et maintiendra le niveau de tarif aux résidants.
Les contestataires craignent cependant la mainmise de plus en plus importante du groupe Orpéa sur les maisons de retraite locales et s'opposent à ce démantèlement progressif. Déjà propriétaire de la résidence Patrice-Groff et en train de construire un Ehpad à Vouziers, Orpéa a aussi racheté la résidence Braconnier à Revin et prendra prochainement possession du foyer «Les Perdrix» qui lui sera cédé par la Mutualité des Ardennes. «Et on peut se demander s'il ne mettra pas la main sur les Ehpad gérés par l'hôpital de Charleville-Mézières».