Après l'abrogation surprise de la loi sur le harcèlement sexuel le 4 mai, les sénateurs examinaient un nouveau texte qui rétablirait ce délit, en prévoyant une définition plus claire et un alourdissement des sanctions. Mais la nouvelle loi n'est pas encore sur les rails, que dans l'Aisne, un nouveau dossier de harcèlement sexuel est programmé à la barre du tribunal correctionnel de Laon.
C'est un des rares et derniers dossiers de droit de cuissage médiatisés dans le département ces derniers mois : à 17 ans, une jeune fille du Nouvion-en-Thiérache avait trouvé un poste dans un commerce d'alimentation de la commune de près de 3 000 habitants. Son employeur, un Saint-Quentinois âgé pour sa part de quarante ans, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. Tout a commencé par des allusions. Des insinuations aux caresses sur la poitrine, en passant par les regards déviants sous le tee-shirt, et les caresses sur le sexe par-dessus le pantalon… Il y a un pas, que l'homme a franchi, selon la victime. En l'occurrence, les faits avaient été requalifiés d'«agression sexuelle» en «harcèlement en vue d'obtenir des faveurs sexuelles».
La semaine passée, un autre dossier survenu cette fois à La Fère avait été relancé. Le parquet avait finalement décidé de requalifier le «harcèlement sexuel» en harcèlement simple - un délit toujours existant. Au grand soulagement de la victime.