Quatre-vingt-quinze pour cent des salariés étaient en grève, hier après-midi, sur le site de l’entreprise Electrolux à Revin,
selon les chiffres de l’intersyndicale. Pour manifester leur désapprobation avec leur hiérarchie, les 360 employés comptabilisés ont bloqué les camions afin qu’ils ne puissent pas acheminer les
produits finis.
Ce coup de colère est parti d’une réunion avec la direction locale, mercredi soir, qui a mis le feu aux poudres. La rencontre portant sur la négociation annuelle obligatoire, soit les conditions de travail et les salaires, s’est conclue par un échec, selon les salariés. «Il n’y a pas eu de négociation, la direction locale a mandaté une personne, sans réel pouvoir, et qui nous a mis devant le fait accompli». Contrairement à l’année dernière, où une augmentation de salaire de 6 % leur avait été accordée, la direction leur a accordé en 2014 une hausse de 0,5 %.
«C’est une insulte de se voir traiter de la sorte. C’est de la provocation et l’absence de la direction locale pendant notre grève est de la lâcheté. S’ils veulent la paix sociale et que tout se passe bien dans le projet de rachat par Selni, ils devront prendre en considération nos revendications».
Dans le même temps, le conseil des prud’hommes de Charleville-Mézières était saisi en référé de la demande de quatre salariés («représentants du personnel CGT, agissant en éclaireurs pour les collègues», selon leur avocat) réclamant l’annulation de retenues sur salaire pour des débrayages le 5 septembre dernier. Ce jour-là, après une réunion d’information convoquée par l’intersyndicale, des débrayages avaient effectivement perturbé les lignes de montage A, B et C.
Mais seuls 115 ouvriers ont été décomptés grévistes, «alors qu’aucun réel pointage n’a été effectué pour savoir qui était en grève ou qui ne pouvait pas travailler». Pour la direction, la production, ce jour-là, a bien été inférieure de 81 % à la normale. Le conseil rendra son délibéré le 30 janvier.