Le mouvement de grève d'une partie des salariés de Valco a pris une tournure inattendue hier. Réunis à l'entrée du site de l'entreprise, les quelque 80 salariés mobilisés par la CGT qui avaient prévu de débrayer deux heures se sont rapidement invités à une réunion de leur direction : «Ils ne veulent pas nous recevoir. Alors on va se rendre à leur table pour demander l'ouverture de négociations. Le rapport de force, c'est ce qui fera tout».
Ils ont demandé une nouvelle fois l'ouverture d'une négociation pour une prime de pénibilité qu'ils ont fixée, en préambule à d'éventuelles discussions, à 20 euros brut par mois : «Nous avons travaillé près de 40 h 30 par semaine depuis le début de l'année. Les gens ne font que des allers et retours à l'infirmerie. Beaucoup sont épuisés, en arrêt maladie. Une prime de 20 euros, cela ne paie même pas le médecin».
«Mauvaises conditions de travail». Ces mots reviennent avec insistance dans la bouche d'une partie des salariés attachés à la production. La semaine dernière déjà, les représentants syndicaux avaenit pointé du doigt les difficultés rencontrées : «Il n'y a qu'à regarder l'aménagement administratif de la plateforme Logibar. Les agents sont entassés les uns sur les autres dans une toute petite pièce. Quant à l'état des quais de chargement, plus d'un transporteur est surpris de leur délabrement. Il y en a qui disent qu'ils ne voient cela que chez nous. L'hiver, il fait moins 15 degrés, nous sommes en plein vent […] Le travail de garnissage est tellement difficile que la direction ne trouve personne pour occuper les postes vacants».
La direction a expliqué qu'elle souhaitait bien négocier sur ce point mais a expliqué qu'elle ne céderait pas sur la prime.