La PUM (Produits d'usines métallurgiques) a été créée en 1948 par Max Rousseau et était autrefois premier employeur privé de Reims. Adossée depuis le début des années 60 au groupe sidérurgiste Cockerill Sambre, qui en a pris totalement le contrôle en 1982, la PUM joue en catégorie " poids lourds " dans le monde des marchands de fer. En 1999, Usinor, qui possédait déjà en France en matière de négoce les sociétés D’Huart et SLPM, a acquis le groupe de droit belge Cockerill Sambre et ses filiales de distribution dont PUM. En 2002, Usinor (et donc Cockerill), Aceralia et Arbed ont fusionné pour créer Arcelor. En 2006, la Mittal Steel Company a acquis Arcelor pour créer ArcelorMittal.
«Quand j’ai commencé, il y a 17 ans, on était 1 500. Ici, ça fait 70 ans qu’on déroule de l’acier : on est sur un site historique.»
ArcelorMittal, deuxième groupe sidérurgique mondial, a l’intention de tirer un trait sur sa principale usine de Reims, nommée «Centres de services». L’annonce a été faite dans le cadre d’un Comité social et économique (CSE) extraordinaire, qui s’est tenu en visioconférence, le mardi 19 novembre 2024. Parmi ses 200 salariés, «environ 100» perdraient leur travail, selon les annonces faites ce mardi, des fonctions supports étant préservées. En fin de journée, sous une pluie battante et au milieu des bourrasques, des responsables syndicaux sonnés parlaient de «130 salariés» au total sur le carreau : les 30 supplémentaires travaillent pour l’entreprise Centres de services de Denain (Nord), elle aussi condamnée.
Centres de services de Reims est la plus grosse des quatre d’ArcelorMittal à Reims. Le géant mondial de l’acier, basé au Luxembourg, en compte en effet trois autres dans la cité des sacres (Distribution solutions France, Construction France et ArcelorMittal Services), chacune comptant entre une dizaine et plusieurs dizaines de salariés. Elle est historiquement spécialisée dans la transformation de bobines d’acier. Son activité se divise entre le «déroulage» (fabrique de feuilles d’acier) et le «refendage» (création de petites bobines).
En mai dernier, le groupe envisageait en effet un plan de rupture conventionnelle collective, portant sur 65 salariés à l’échelle des huit Centres de Services de France : 31 postes étaient supprimés à Reims, et quelques-uns dans chacun des autres sites.
«L’arrêt de la production est prévu en juin », indique l’intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC) dans un communiqué, précisant que «pour certaines fonctions support, les départs sont prévus dès avril». L’intersyndicale appelle les salariés des huit sites français d’ArcelorMittal Centres de services à se mobiliser pour «maintenir le rapport de force». À Denain, ils doivent être rejoints par une cinquantaine de membres de la CGT d’ArcelorMittal Dunkerque, où l’inquiétude grandit après des annonces faites ces derniers jours par le groupe et le gouvernement.
ArcelorMittal "a bien profité de l’État", notamment via le dispositif d'activité partielle de longue durée (APLD), en vigueur depuis deux ans.