«La sanction est rude, on a déjà fait des grèves plus dures que cela et nous n’avons jamais été sanctionnés plus que la perte de nos jours de grève». Les salariés visés par une procédure disciplinaire, pour la plupart contractuels, refusent de témoigner à visage découvert.
La réponse cinglante de la direction de La Poste à leur mouvement du 19 mai au centre de Laon les a laissés sans voix. De quinze jours à un mois de mise à pied, voilà ce qu’ils risquent pour avoir retardé d’un peu plus d’une heure le départ de véhicules postaux du centre de Laon.
«Aujourd’hui, cette sanction est pire que disproportionnée, elle n’a pas lieu d’être». Le secrétaire départemental de la CGT-Fapt en est persuadé, c’est l’action syndicale qui est menacée. «Cette sanction n’est pas anodine. Les grévistes sanctionnés, outre la perte de salaire, verront leur note annuelle impactée», poursuit le secrétaire fédéral, lui-même concerné par cette mesure disciplinaire.
Ce qui peut avoir des conséquences importantes pour la suite de leur carrière. Les deux hommes n’ont pas l’intention de baisser les bras, en plus de l’aide apportée à chacun individuellement, ils n’excluent pas des actions plus importantes lors des conseils de discipline prévus à Amiens, à partir du jeudi 28 août. Ils rappellent que leurs camarades n’ont «rien dégradé, ni brûlé la moindre palette» Les deux responsables syndicaux demandent maintenant que soient levées les sanctions. Ils refusent de croire que leur sévérité ait un lien avec les élections professionnelles prévues à la fin de l’année.
La direction de La Poste rappelle que : «Lors du mouvement du 19 mai à la Plate-forme de préparation et de distribution du courrier de Laon, 11 agents grévistes sur 20 recensés, ont bloqué l’entrée et la sortie des véhicules postaux. Malgré une information du directeur d’établissement sur les risques encourus liés au blocage d’un site, cette démarche a empêché 180 agents non-grévistes de partir en distribution. Cet acte illégal, constaté par un huissier, constitue une entrave à la liberté du travail des agents non-grévistes. Il est considéré comme une faute lourde». La Poste confirme qu’une procédure disciplinaire est en cours à l’encontre des grévistes qui ont bloqué la plate-forme.