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9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 16:11

C’est la question que se posent les salariés baralbins du fabricant de matelas, banquettes, clic-clacs et canapés. Ils ont reçu, pour certains avec quelques jours d’avance, leur paie. Mais amputée de 20 %. Et elle ne provient pas de leur employeur habituel mais de Solis, une société qu’ils ont du mal à identifier dans l’organigramme du groupe ! La raison est simple, la trésorerie du groupe ne permet pas de verser la totalité des salaires immédiatement.

Le groupe d’ameublement français, qui emploie 1 800 personnes en France, est plombé par une dette colossale. Le moratoire négocié avec l’État sur les dettes fiscales et sociales a été revu à plusieurs reprises pour permettre à l’entreprise d’honorer ses engagements. Fin juin, la direction du groupe a demandé un nouvel étalement. Sauf que mi-juillet, les versements promis n’étaient pas au rendez-vous. Au total, les dettes fiscales et sociales atteignent à ce jour environ 40 millions d’ €

La commission des chefs de services financiers, l’organisme qui accorde aux entreprises qui rencontrent des difficultés financières des délais de paiement, a donc révoqué l’échéancier et demandé un paiement immédiat. D’où le blocage actuel. «Nous sommes dans une situation où, tout simplement, on ne peut pas payer les sommes qui nous sont réclamées. Nous sommes en négociation pour trouver un accord sur des modalités de remboursement des sommes dues», indiquait le vice-pdg du groupe. «Si nous ne trouvons pas de solution, le groupe sera dans une situation difficile dans les semaines à venir». En clair, le groupe, en tout ou en partie, s’acheminera vers une cessation de paiement et un retour devant le tribunal de commerce de Meaux. Une nouvelle fois, cela se traduirait par des licenciements. La stratégie du groupe va donc consister à forcer la main des pouvoirs publics pour obtenir des facilités de paiement en mettant dans la balance la sauvegarde des emplois. Une stratégie qui ressemble à une ficelle éculée !

Dans les rangs des salariés, les liquidations judiciaires et licenciements de 2013 sont encore bien présents dans les mémoires et cette situation est bien sûr source d’inquiétudes. «Des rumeurs circulaient à propos des mauvais résultats du groupe. Par exemple, on voit bien qu’il y a un souci avec la branche canapé qui est en dessous de ses objectifs». Pourtant, en comité de groupe, mi-juillet, la direction s’était voulue très rassurante. «Tout allait bien et aujourd’hui le groupe ne nous paie pas en totalité. Ils ont voulu nous endormir», déplorent des syndicalistes CGT.

Certains ouvriers partent en vacances avec 300 € en moins sur leur salaire ; sans savoir quand ils toucheront le reste, et surtout, dans quelle mesure leurs emplois sont menacés.

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