Selon des données publiées par Pôle Emploi le 11 août 2014, fin juin 2014, le nombre d’intérimaires s’établit à 612 600 en valeur corrigée des variations saisonnières. Il connait une hausse par rapport à fin mai 2014 (+ 0,9 %) et progresse de 7,0 % sur un an.
Le volume moyen journalier d’emplois intérimaires durant le mois de juin 2014 est de 414 400, en valeur corrigée des variations saisonnières. Ce volume évolue de + 0,1 % par rapport à mai 2014. En rythme annuel (juin 2013 à juin 2014), l'intérim en volume augmente de 9,5 %.
La répartition par secteur d'activité de l'emploi intérimaire diffère sensiblement de celle de l'emploi salarié total. En effet, l’emploi intérimaire est prépondérant dans l'industrie et la construction. L’industrie représente 17,7 % de l'emploi salarié total (près de 3,26 millions de salariés), mais emploie 45,6 % des intérimaires. La construction représente 19,4 % de l’emploi intérimaire contre 8,1 % de l’emploi salarié total (1,4 million). Inversement, 74,1 % des salariés travaillent dans le secteur tertiaire (19,35 millions) contre seulement 34,4 % des intérimaires.
Le taux de recours à l’intérim est de 9,0 % dans l’industrie, de 8,4 % dans la construction et de 1,8 % dans le secteur tertiaire. Le taux de recours moyen, tous secteurs confondus, est de 3,8 %.
En juin par rapport à mai, les effectifs intérimaires dans l’industrie sont en hausse (+ 2,4 %). L’emploi intérimaire augmente de 0,7 % dans le tertiaire. En revanche, l’emploi intérimaire baisse dans la construction (- 2,6 %).
Les intérimaires sont majoritairement des hommes (73,2 %). Par rapport à fin juin 2013, leur part baisse de 0,9 point. Sur un an, les effectifs intérimaires augmentent plus pour les femmes (+ 10,8 %) que pour les hommes (+5,8%). Contrairement à la tendance générale, les effectifs intérimaires masculins augmentent plus vite que ceux de leurs homologues féminins dans les secteurs du tertiaire (+ 10,7 % pour les femmes contre + 12,1 % pour les hommes). Même constat dans l’industrie où les effectifs masculins augmentent de 12,1 % alors que les effectifs féminins progressent de 11,5 %. Dans la construction, les effectifs intérimaires augmentent chez les femmes (+ 0,9 %) alors qu’ils baissent pour les hommes (- 9,3 %).
La population des intérimaires est relativement jeune : 46,6 % d’entre eux ont moins de 30 ans en juin 2014. Par rapport à fin juin 2013, les intérimaires de 20 à 40 ans ont vu leur part baisser (- 0,6 point). La part des intérimaires de 40 à 49 ans est stable. Les intérimaires de moins de 20 ans voient leur part augmenter.
Les emplois intérimaires sont très majoritairement des emplois d’ouvriers : 40,9 % pour les ouvriers qualifiés et 38,2 % pour les ouvriers non qualifiés. Sur un an par rapport à fin juin 2013, les parts des ouvriers non qualifiés (+ 2,8 points) et des employés (+ 0,2 point) progressent. La part des cadres et professions intermédiaires est stable. Les ouvriers qualifiés voient leur part baisser (- 3,0 points). Sur un an, seule la catégorie des ouvriers qualifiés voit ses effectifs baisser (- 0,3 %). Les autres catégories socioprofessionnelles voient leurs effectifs augmenter : + 15,4 % pour les ouvriers non qualifiés, + 9,2 % pour les employés et + 8,0 % pour les cadres et professions intermédiaires.
La répartition régionale de l’emploi intérimaire est relativement proche de celle de l’emploi salarié total. Cependant, les régions Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur font partie des régions qui possèdent les plus faibles taux de recours à l'intérim (respectivement 2,4 % et 2,9 %) en raison du faible poids de leur industrie. A l'opposé, les taux de recours les plus élevés se situent dans des régions plus industrialisées comme les régions Haute-Normandie (5,5 %), Pays de la Loire, Franche-Comté (5,4 % chacune), Centre (+5,3 %) et Picardie et Bretagne (5,1 % chacune).
En juin par rapport à mai, l’emploi intérimaire progresse dans 12 régions. Les régions Bretagne et Pays de la Loire enregistrent les plus fortes hausses (respectivement + 9,0 % et + 5,9 %). Elles sont suivies par les régions Champagne-Ardenne et Nord-Pas-de-Calais (respectivement + 5,5 % et + 4,3 %). Les plus fortes baisses des effectifs intérimaires s’observent dans les régions Basse-Normandie (- 2,6 %), Ile de France (- 3,4 %) et Midi-Pyrénées (- 4,9 %).
Dans la région Champagne-Ardenne, l'emploi intérimaire a bondi de 24.4% au cours des douze derniers mois. Elle constitue un record national puisque dans tout le pays, l'augmentation sur un an est de seulement 7%.
L'intérim est souvent considéré comme un indicateur précurseur des tendances sur le marché de l'emploi : cette progression pourrait donc amorcer une reprise du travail mais risque aussi d'être synonyme d'une plus grande précarité.