Sauf miracle, pour la fête du Travail le 1er mai, il pourrait y avoir 36 chômeurs de plus sur le secteur de Vendeuvre-sur-Barse.
Hier matin, les représentantes du personnel de l'entreprise Vendeuvre Sous Vêtements (VSV) n'ont attendu que quarante-cinq minutes avant d'entendre le tribunal de commerce de Troyes prononcer la sentence. «Absence de perspective de cession», «Vendeuvre Sous Vêtements est voué à disparaître», «Ce n'est pas judicieux de poursuivre»… En quelques minutes, la conversion du redressement judiciaire en liquidation judiciaire est pliée, avec poursuite de l'activité jusqu'au 30 avril.
Après soixante d'existence sur Vendeuvre, les jours de l'entreprise de textile sont comptés. Au début des années soixante-dix, alors sous bannière Absorba-Poron, la société est divisée en deux, une partie aux Vingt-Ponts, une autre à Bellevue avec près de 200 employés en tout.
En 1995, à son rachat, l'entreprise est concentrée sur Bellevue avec plus que 120 salariés. FO dépose un premier droit d'alerte en 2010, puis un second en 2011. En septembre de la même année, un plan social conduit à la porte 18 salariés. La chute n'est pas freinée.
Hier matin, le tribunal a néanmoins accordé un délai afin de boucler l'encours, soit 70 000 pièces (body, tee-shirts, culottes…) pour le groupe Zannier, quasi mono-client.
La CGT entend profiter des cinq prochaines semaines pour faire entendre sa solution de reprise du sous-traitant par son groupe Zannier «au travers d'une expertise économique pour montrer que VSV est viable ! C'est un choix politique. Les élus sont prévenus. Nous attendons leurs réactions.»