Selon le Préfet des Ardennes, jusqu'en 2016, Visteon n'a pas de gros problèmes de carnets de commandes. Mais l'organisation actuelle de l'unité ne permet pas d'envisager la suite avec sérénité. Pour cette PME de 750 salariés, obligé de recourir à un important volant d'intérimaires (168 selon le représentant de l'Etat), le prix de revient moyen d'une pièce produite au sein de l'unité carolo est de l'ordre de 1,70 euro alors qu'il faudrait arriver à 1,20 euro.
Selon lui, les dirigeants ont expliqué qu'ils étaient contraints de passer par ce dispositif d'emplois d'intérimaires pour régler des problèmes liés au taux d'absentéisme et aux arrêts maladie. Ce phénomène serait à l'origine de nombreux rebuts et défauts de production.
«Il est très clair qu'il faudra se donner un peu plus de moyens pour atteindre l'objectif initial. Les dirigeants devront pour cela négocier avec les représentants syndicaux de l'entreprise. Nous serons, en tout cas, particulièrement vigilant sur le traitement social mis en place. Ca nécessite un PSE mais aussi, la loi le prévoit, un contrat de revitalisation qui devra être signé par l'Etat et l'équipementier américain. Pour nous, le plus important est, à terme, de préserver les emplois. Et pour les salariés qui ne sont pas volontaires au départ, il faudra qu'on les prenne en charge d'une autre manière pour les remettre au travail en favorisant l'émergence de nouvelles activités dans le bassin d'emploi concerné. Pour nous, c'est une exigence. (...) Il y a aussi un gros problème de management. D'où la nécessité pour eux d'aboutir à une restructuration interne efficace d'autant que Visteon même avec un carnet de commandes plein a réalisé un déficit non négligeable lors du dernier exercice. Au nouveau directeur de reprendre les choses en mains».