Encore une fois, le kilo de raisin a «pris» quelques centimes d’euro aux dernières vendanges. Entre 1 et 15 centimes. Ce qui fait monter le prix à plus de six euros le kilo dans les plus Grands crus. Ce kilo qualifié de plus cher du monde frôle parfois la démesure.
En septembre dernier, le président de Moët & Chandon annonçait : "Nous n’augmenterons pas le prix du raisin. Il y aura peut-être des ajustements à la marge décidés par les équipes de chaque maison, et ce sera au cas par cas".
Pour Perrier-Jouet (85 % à l'export), "Je crois que d'ici peu nous allons atteindre près de 380 millions de bouteilles expédiées sur les marchés d'ici quelques années. Il faut donc être présent sur l'approvisionnement pour avoir ses flacons en caves. Certes cela va encore être un peu dur durant deux ans, mais il faut que nous soyons prêts. Il me faut des Grands blancs et des Grands noirs pour me développer en volume et en qualité, je pense que sur ces terroirs, le prix va encore monter et, qu'évidemment, il sera difficile de le répercuter sur le prix de vente surtout en France. En tous les cas, je ne vois pas pourquoi il baisserait".
C’est surtout la quête des Grands et Premiers crus qui entraînent la croissance du prix du kilo de raisin. De là à imaginer un scénario catastrophe, celui d’une demande accrue de quelques groupes peu ou prou endettés sur ces communes phares qui redessinerait une carte de la Champagne à deux vitesses, celles des terroirs «classés» et riches, et les autres. L’équilibre serait alors rompu.