L’an passé, sur les 7 500 personnes rencontrées par le Secours catholique dans l’Aube et la Haute-Marne, 92 % se trouvaient en situation de pauvreté, et 71 % en situation de très grande pauvreté, soit trois points de plus qu’en 2011.
En 2012, 77,5 % des personnes qui ont poussé la porte de l’une des antennes de l’association présentes dans le département ont demandé une aide matérielle. Pour le Secours catholique, «ces chiffres signifient que la situation des personnes se durcit et que la demande matérielle prévaut sur toutes les autres attentes des personnes en précarité».
L’autre enseignement de cette étude, c’est l’augmentation importante de la part des personnes vivant en milieu rural. De 18,3 %, en 2011, elles sont aujourd’hui 30,6 % à vivre en zone rurale. «Jusqu’à présent, la pauvreté sur ces territoires était cachée».
Comme en 2011, seulement 20 % des personnes rencontrées ont un travail. Pour le Secours catholique, cette difficulté récurrente de l’accès des plus démunis à l’emploi est le signe qu’il est désormais plus que temps de redéfinir les valeurs d’une société fondée sur le plein-emploi, à l’image des Trente glorieuses. «La part de l’emploi précaire augmente, tandis que celle des personnes bénéficiant d’un emploi aidé n’est que de 1 %. Ces chiffres révèlent l’inadaptation du système pour les personnes les plus pauvres».
Les personnes en situation de pauvreté perçoivent l’équivalent de moins de 60 % du revenu médian (estimé à 1 600 € par unité de consommation), soit 960 € par mois. Les personnes en situation de très grande pauvreté perçoivent moins de 40 % du revenu médian, soit moins de 640 €.