Transportés gracieusement par Procar avec le soutien de la Fédération des transports, les six membres du comité d'entreprise ont été reçus hier une petite heure au ministère du Redressement productif.
Sur la question des salaires toujours pas versés depuis octobre, et par corollaire sur les moyens de survie pour les 52 salariés de Plancy-l'Abbaye, les chefs de cabinet se défaussent sur le conseil général : «On a demandé que l'État nous aide via un fonds d'urgence. Ils nous ont renvoyés sur le conseil général en nous disant qu'il avait le pouvoir de donner de l'argent. Le seul problème, c'est que pour les avances sur salaires, le conseil général a toujours refusé. Par contre, sur la menace d'une coupure de courant par EDF, ils nous ont assuré qu'ils allaient appeler le préfet pour éviter cela». Maigre consolation.
Le médiateur qui pourrait être nommé avant la fin de semaine aura en tout cas du grain judiciaire à moudre avec deux nouvelles décisions attendues. La Cour de cassation se prononcera sur la liquidation le 3 juillet et la Cour d'appel sur la condamnation solidaire de Lohmann Allemagne à payer les salaires le 11 juillet.
Mis à part la nomination d'un médiateur, le ministère n'a eu aucune réponse vraiment concrète à apporter aux 52 salariés de Plancy. Les salariés ont tout de même rappelé aux chefs de cabinet que Lohmann continuait à répondre à des appels d'offres d'hôpitaux publics français après avoir délocalisé son usine en Chine et que l'entreprise continuait à ne pas verser de salaires, alors que plusieurs décisions de justice l'ont condamnée. Le seul espoir tangible qui pourrait se concrétiser est peut-être l'éventuel projet de loi anti-licenciements boursiers qui pourrait voir le jour après le sommet social organisé en juillet par le gouvernement avec les organisations syndicales.