Le plan de restructuration de PSA jugé «inacceptable» par le ministre Arnaud Montebourg n'a pas étonné en tout cas les syndicalistes de la fonderie de Charleville, qui imaginaient bien dès la semaine dernière que la fermeture de l'usine d'Aulnay et les suppressions de postes envisagées à Rennes ne seraient pas les seules mauvaises nouvelles de ce drôle de mois de juillet.
Au-delà des 3 000 suppressions de postes du site d'Aulnay qui assemble la C3 et les 1 400 (sur 5 600) de Rennes qui assemble les «haut de gamme» (C5, C6 et 407), dès la semaine dernière, on estimait que l'unité ardennaise «s'en tirerait bien en ne perdant… qu'une centaine d'emplois par an». C'est-à-dire sous la forme de départs à la retraite non remplacés et - surtout - d'un plan de départs volontaires peut-être plus «ouvert» que jusqu'alors.
La fonderie des Ayvelles qui a compté jusqu'à 2 900 employés n'en recense plus que 2250 (auxquels il faut ajouter un volet d'intérimaires). Elle demeure le plus gros employeur privé de la région.
Performante en matière de fonte «alu», spécialisée dans la fabrication de culasses et réputée pour sa réactivité (en cas de variabilité à la hausse du carnet de commande), la fonderie ardennaise implantée depuis 1973 en périphérie de Charleville est en concurrence depuis quelque temps avec une autre fonderie PSA, installée en Russie.
Un comité d'entreprise extraordinaire est programmé ce vendredi matin à 8 heures aux Ayvelles pour détailler les répercussions ardennaises du plan présenté hier. Hier soir, de source syndicale, il était confirmé que 98 suppressions de postes sous forme de départs volontaires seraient proposées aux Ayvelles, le même chiffre que l'an passé.
Paradoxe : si les candidats au départ étaient en quelque sorte trop nombreux dans les Ardennes, des salariés des autres sites touchés (Aulnay et Rennes par exemple) pourraient être mutés… au sein de l'unité.
Dernier point, et non des moindres, notamment dans la Vallée de la Meuse : impossible pour l'heure de mesurer exactement les conséquences à terme de cette crise pour les sous-traitants, non seulement de la fonderie PSA (maintenance, par exemple), mais de la filière automobile en général.