Jeudi 26 juillet : ouverture
Vendredi 27 – samedi 28 juillet (éventuellement aussi dimanche 29) ANTIREPRESSION
Depuis quelques années, la répression policière et judiciaire qui s'abat régulièrement sur toutes les formes de contestation de l’ordre établi s'est notoirement accrue. Dans les boîtes contre les grévistes ou les syndicats, dans la rue contre toutes les formes de manifestations où d'interventions, contre les squatteurs, dans les prisons, à l’école, pour imposer par la force les grands travaux" ou les prises d'ADN, le pouvoir sarkozyste s'en est donné à cœur à joie en multipliant les nouveaux délits, en utilisant l'antiterrorisme comme arme de criminalisation.
Et il est certain que rien ou presque ne va changer avec le nouveau gouvernement.
Pour réagir contre cette volonté politique, on sait que la meilleure défense c'est l'attaque. OK, développer les mouvements sociaux, c'est une évidence. Mais les stratégies de défense, politiques et judiciaires, peuvent participer de ce développement et là, rien n'est encore très clair. On ne répond à rien en garde à vue, on refuse l’ADN: ce sont des acquis de plus en plus répandus et qu'il convient d'étendre et de consolider. Mais ensuite ? Procès, détention préventive, etc., quelle attitude adopter, quelles stratégies mettre en -on se servir de l'éventuelle tribune que représente un procès ? La défense politique peut-elle ou non être assumée à la barre ou ne peut-elle que rester le fait de camarades de l'extérieur? Et dans quelles circonstances - qui dépendent à la fois de la période, du contexte, et de la volonté et des capacités des prévenu-e-s eux-mêmes ? Comment, quelle que soit la solution choisie, ne pas se faire déposséder de sa parole ... à la fois par les soc.-dém, citoyennistes, en cas d'élargissement du soutien, et surtout par les avocats eux-mêmes quelles que soient leur orientation et leur bonne volonté ? Ne faudrait-il pas réhabiliter la «défense libre» ?
Nous avons tous et toutes été amenées à aborder ces questions, et c'est pour cela que nous voulons y consacrer deux ou trois jours aux rencontres libertaires d'Èychenat en prenant le temps de confronter nos points de vue et nos expériences entre camarades appartenant à différents comités antirép (Paris, Toulouse, Poitiers, Limoges, Nantes, etc.) ou simplement ayant eu à participer à des actions ou des campagnes autour d'un procès.
Courant alternatif a publié deux textes qui abordent ces questions et qui serviront à lancer le débat:
- Pour ouvrir la voie à l'anti-"terrorisme", rien de tel qu'une dépanneuse ... de police (CA 219, avri12012)
- Stratégie judiciaire. Face à la répression, il n'est pas défendu de se défendre (CA n° 220 mai 2012)
Dimanche 29 ou Lundi 30 juillet LES SOULEVEMENTS DANS LES PAYS ARABES
Les derniers évènements en Tunisie, Libye, Egypte et Syrie, ... Révolutions avortées ? Soulèvements populaires récupérés et/ou· manipulés ? Que dire des élections en Egypte, en Libye ? Quels changements pour la classe ouvrière ? Les informations transmises par la presse occidentale et surtout française sont insuffisantes pour appréhender le contenu de ces révoltes.
Quel est l'enjeu pour les pays capitalistes et quel est exactement le rôle de la France ? En évoquant les derniers développements politiques et sociaux dans les pays d'Afrique du Nord secoués par les révoltes de leur population qui subissait depuis de trop nombreuses années la répression sanglante de leurs dirigeants, qui vivait dans des conditions de misère et de chômage inacceptables, il s'agira aussi d'aborder les conséquences locales et internationales de ces mouvements et d'observer que les luttes continuent dans la plupart de ces pays. Le rejet de l'armée au pouvoir, celui des anciens responsables des gouvernements précédents qui sont encore et toujours dans les instances dirigeantes, permettent de poser la question: une révolution à venir est-elle possible ?
Mardi 31 juillet LA TENTATION INSURRECTIONNISTE
Présenté par un des auteurs du livre, J. Wajnsztejn et C. Gzauier, paru aux Editions Acratie (mai 2012).
Les tendances insurrectionnistes·prennent aujourd'hui plusieurs formes, de la plus modérée avec l' «insurrection des consciences» de l'Appel des appels, à des formes plus basiques comme dans certaines actions des indignados espagnols ou des Occupy Wall Street américains, ou encore des formes plus radicales quand elles restent inscrites dans une perspective antiétatique, de l'Insurrection qui vient à l'Appel. C'est sur ces dernières que porte cet ouvrage, parce qu’elles reposent des questions essentielles telles que celle du rapport à la violence et à l’illégalité, entre perspectives révolutionnaires et pratiques alternatives voire sécessionnistes. Mais, en même temps, elles n’échappent pas toujours à une pose d’idéologie «insurrerctionaliste», mélangé d’activisme, de triomphalisme et d(absence de questionnement sur des présupposés. Il s’en suit des ambiguïtés sur la nature de l’Etat et une méconnaissance de ce qu’est le capital.
Mercredi 1er – Jeudi 2 août (éventuellement aussi Vendredi 3 août) LES RESISTANCES SOCIALES AUX GRANDS TRAVAUX DU DEVELOPPEMENT CAPITALISTE
En recherche permanente de nouveaux marchés et de gains de rentabilité, le capitalisme cherche à investir les endroits les plus reculés de la planète, comme les aspects les plus anodins de nos vies. Aujourd'hui, cette fuite en avant productiviste pousse le capitalisme à délocaliser les productions pour des salaires plus bas, à rentabiliser des secteurs comme l'eau, la santé, l'éducation, le logement, etc. en les privatisant et en les raréfiant, mais aussi en créant de nouvelles infrastructures, dans le transport (des personnes et des marchandises), l'énergie, l'exploitation minière, l'alimentation ...
Dans le monde entier, en Europe comme en France, de grands projets industriels et commerciaux sont lancés: grands bar rages, ports en eau profonde, mines à ciel ouvert, exploitation pétrolière et gazière, autoroutes et voies rapides, aéroports ... Ils viennent s'additionner aux précédentes installations et en exacerbent encore les nuisances.
Malgré la "crise" et les tentatives de nous discipliner sous le régime de la "dette", profitabilité et marchandisation semblent ne pas connaître de limites ... hormis celles que leur imposent les populations mobilisées et les rapports de forces que ces mouvements de résistance et de rébellion sociale parviennent à établir avec les États et les grands groupes capitalistes directement intéressés à la réalisation de ces projets.
Lutter contre le développementisme, contre les grands travaux destructeurs et inutiles aux quatre coins de la planète, mais surtout là où l'on est, est un élément fondamental du combat anticapitaliste aujourd'hui: ces luttes mettent indissociablement en cause, et en rapport, les modes de vie et d'organisation sociale, les manières de produire et de définir les besoins socialement utiles à la reproduction sociale et ses formes de décision politique. Elles mettent à nu les fondements et les mécanismes des principales formes d'oppression et de domination et, corrélativement, permettent de poser concrètement l'évidence qu'un autre monde que le capitalisme est possible. A partir -: et au-delà - de leur actualité, elles définissent les éléments incontournables d'un projet d'émancipation pour le XXIe siècle.
C'est sur tout cela, ainsi que sur les enjeux plus immédiats de ces combats, que nous souhaitons échanger et débattre avec les camarades intéressé-es.
Nous pourrons compter sur la participation très enrichissante de militant-es impliqué-es contre les projets de ligne ferroviaire à grande vitesse-TGV au Pays Basque sud, contre le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes, près de Nantes, contre l'installation de la ligne THT Cotentin-Maine, prévue pour acheminer l'électricité produite par le futur EPR de Flamanville ...
Et avec eux-elles, nous pourrons tenter de répondre aux nombreuses questions que ces luttes suscitent: Comment se crée la dynamique de lutte à un moment donné ? Comment dépasser le "not in my backyard" (NIMBY) ? Existe-t-il des éléments communs aux différentes luttes qui s'opposent aux grands chantiers ? Comment relier ces luttes les unes aux autres ? Comment maintenir et accroître la capacité de mobilisation et de combativité sur une longue période ? Faut- il tendre à maintenir la cohésion du mouvement d'opposition en dépit de son hétérogénéité ? Et dans ce cas, comment y parvenir ? Quels rapports entretenir avec les élus, les groupes politiques, les institutions existantes ? Comment ces luttes menées contre les grands chantiers dépassent-elles le cadre dans lequel elles s'inscrivent pour résonner plus largement (sur les questions de vitesse, de gaspillage, de développement, de mode de vie et d'organisation sociale, de prise· de décision ....) ?
Samedi 4 août LE CAPITALISME VERT
Présenté par Tomjo, auteur de L'Enfer Vert. Un projet pavé de bonnes intentions. Ce que nous réservent les écolo-technocrates à partir du cas de Lille Métropole. Badaboum Editions, décembre 2011.
Au prétexte de sauver la planète et les générations futures des nuisances provoquées par le développement industriel (perte de "biodiversité", destruction du lien "social", pollutions, dérèglement climatique, épidémies, etc.) une nouvelle caste de gestionnaires a fait son apparition depuis une quarantaine d'années. Les écologistes. Leur méthode ? Établir une comptabilité précise des stocks et des flux d'"humains", de "non-humains" et de leurs marchandises pour en assurer la rationalisation verte et planifier leurs comportements.
Dimanche 5 août LE PUBLISEXISME
La publicité véhicule les pires clichés sexistes (femmes objets, ménagère passive, "blonde" écervelée, ...) et renforce la domination patriarcale comme la norme hétérosexuelle. Omniprésentes et conçues pour marquer les esprits, ces représentations modèlent notre imaginaire et participent à la construction des normes de genre: d'un côté, la féminité associée à la jeunesse, à la beauté et à la maternité et, de l'autre, la virilité à la force, à la puissance et à l'action. Comment leur résister ?