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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 11:25

Centrale de Chooz BLa catastrophe de Fukushima, c'était il y a déjà seize mois et sept jours. L'ASN a jugé indispensable d'investir, afin de «renforcer leur robustesse face à des situations extrêmes». Elle a publié le 28 juin dernier une série de prescriptions, qui devront être appliquées par les dix-neuf centrales de l'Hexagone.

Ce plan d'action concerne quatre axes prioritaires : la protection contre les agressions extérieures (séisme, inondation…), l'appoint en eau et en électricité, la limitation des rejets en cas d'accident, ainsi que l'organisation de crise. Sa mise en œuvre devrait s'étendre «sur plusieurs années» et coûter environ 10 milliards d'euros à EDF. A noter que cette somme viendra s'ajouter aux 40 milliards que l'entreprise a prévu d'investir dans le cadre du «grand carénage», une vaste opération de maintenance qui devrait permettre de prolonger la durée de vie de ses réacteurs de 40 à 60 ans. A Chooz, selon les estimations, les dépenses pourraient s'élever à 1,5 milliard d'euros.

Il y a précisément vingt-six actions envisagées : des formations, des contrôles très poussés et même la construction de nouveaux bâtiments. Toutes ces mesures devraient permettre à la centrale de résister «à des conditions encore plus extrêmes que celles qu'on avait envisagées jusqu'à présent». Du genre «un séisme, aussitôt suivi d'une explosion et d'inondations de grande ampleur, avec de l'eau jusqu'au toit de l'église de Givet !». En clair, les ingénieurs d'EDF ont été tenus d'anticiper l'improbable. Et de s'y adapter. Voici en évitant les considérations trop techniques quelques-unes des actions, qui seront prochainement menées à Chooz.

Moins de deux jours après les recommandations de l'ASN, les agents du service «conduite» (qui pilotent les installations) ont été munis de téléphones satellitaires. «Et ce afin qu'ils puissent continuer à communiquer même si tous les réseaux traditionnels sont hors service». D'ici à la fin de l'année, ces agents bénéficieront aussi d'une formation sur les séismes, histoire d'être en mesure de les distinguer, et ainsi de «pouvoir immédiatement appliquer la bonne procédure».

Plusieurs constructions vont voir le jour d'ici 2018. A commencer par un puits de forage, qui permettra au CNPE de disposer d'une nouvelle source d'alimentation en eau, au cas où «la Meuse viendrait à être obstruée». Le permis de construire a d'ores et déjà été déposé. Ce puits, dont la profondeur devrait avoisiner les 40 mètres, pourrait être opérationnel à la mi-2013.

Le CNPE dispose déjà de cinq sources d'alimentation électrique différentes. A terme, elle en aura une sixième ! En l'occurrence, un diesel dit «d'ultime secours», qui sera déployé à proximité de chaque unité de production. Ces équipements seront aménagés dans deux nouveaux bâtiments bunkérisés, et par conséquent hermétiques «à toute agression extérieure». Les travaux sont prévus à l'horizon 2016-2018. En attendant, des groupes électrogènes provisoires vont être mis en place.

Un nouveau centre de crise sera plus «robuste» et plus «grand» que celui qui existe déjà, afin de gérer au mieux une éventuelle crise de longue durée. Ces bâtiments ultramodernes, qui seront identiques dans chaque centrale, seront construits sur trois niveaux et environ 1 000 m2 au sol. «A Chooz, on hésite encore entre trois emplacements, mais les démarches administratives ont d'ores et déjà été lancées». La livraison, elle, est attendue entre 2015 et 2019.

A noter qu'au niveau national, la gestion de crise sera également optimisée par la création d'une FARN (Force d'action rapide nucléaire). A savoir un dispositif d'urgence qui pourra mobiliser du matériel et des équipes spécialisées sur un site accidenté en moins de 24 heures.

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