Le groupe Bitard, propriétaire du fabricant de contreplaqué Plysorol, qui emploie 277 personnes en France, a annoncé son intention de fermer deux sites sur trois, ceux de Fontenay-le-Comte (Vendée) et de Lisieux (Calvados), et de concentrer son activité à Magenta. Confronté à des problèmes financiers, l'ex-leader européen du contreplaqué qui emploie 95 personnes rien que sur son site marnais, avait été placé en redressement judiciaire le 7 juin dernier, 18 mois seulement après sa reprise par le groupe libanais Bitar. Depuis ce rachat, le groupe peinait à donner un nouvel essor à sa filière française, notamment sur son site de Lisieux. Seule, l'entreprise magentaise semblait pouvoir rebondir. Le tribunal de commerce de Lisieux avait prononcé le redressement judiciaire, avec une période d'observation de deux mois. Hier, lors d'un comité central d'entreprise à Paris, le groupe a donc présenté aux organisations syndicales un projet de plan de continuation qui doit, pour devenir effectif, être validé par le tribunal de commerce.
Vendredi, l'heure n'était pas aux réjouissances du côté des salariés des sites condamnés, pas plus d'ailleurs que du côté de celui de Magenta. «Il ne s'agit encore que d'un projet de plan de continuation», insistait bien hier la secrétaire du CCE du site magentais. «Pour sa mise en place, il doit être homologué et pour cela, l'actionnaire doit débourser 700 000 € dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE, ex-plan social).» Sans cette somme, pas de plan de continuation ! «On reste malgré tout très inquiet car si ce plan de continuation se met en place, cela signifie que Magenta devra reprendre les dettes laissées par les deux autres sites. Quelles seront nos capacités à rembourser ces dettes ?»
Une amorce de réponse déjà ce jeudi 26 juillet à 10 heures devant le tribunal de commerce de Lisieux.