L'Entente Oise-Aisne, l'établissement public territorial qui gère le bassin des eaux de ces deux départements, est à l'initiative d'un projet à Savigny (08) : la création d'une digue de 4 millions de mètres cubes d'eau, destinée à écrêter les inondations du type de celles qui sont survenues en décembre 1993.
La réalisation d'une telle infrastructure dans le Vouzinois permettrait, selon ses promoteurs, de limiter les dégâts à Attigny, Rethel, Soissons, voire Compiègne en réduisant de quelques centimètres le niveau des fortes crues hivernales.
«Au départ, l'idée était de créer onze sites pour faire des petits bassins. Mais, pour des raisons économiques et politiques, l'Entente Oise-Aisne a réduit son projet sur deux sites en envisageant des constructions à Varennes-en-Argonne (Meuse) sur l'Aire et, donc, à Savigny-sur-Aisne. Ici, nous avons été choisis par défaut et alors que nous ne figurions même pas dans les onze sites envisagés au départ. Et suite la fin de non-recevoir du conseil général de la Marne d'hériter d'un tel ouvrage à Villers-en-Argonne, on nous a pressentis en 2006».
«Le surstockage des 4 millions de mètres cubes d'eau ferait courir, en cas d'onde de rupture, des risques graves aux habitants du bas de Savigny. On les soumet à des risques technologiques alors qu'il n'y a aucun risque naturel».
«C'est surtout un prétexte pour surbétonner des zones avec de grands projets comme Paris-Oise, et continuer d'urbaniser des zones inondables là-bas».
La DSVA (défense du sud de la Vallée de l'Aisne) s'est fixé des objectifs : démonter la publicité faite autour de l'ouvrage de Proisy (Aisne) et lutter contre celui de Varennes (Meuse), préalable à un jumeau ardennais, continuer à demander que tous les sites possibles pour cette retenue soient étudiés sur un pied d'égalité et obtenir du conseil général des Ardennes une position claire.