Plus de 92 % des salariés d'Auchan - à l'échelle nationale - sont actionnaires et «possèdent, donc un bout de carrelage ou de bureau» de l'entreprise mais aussi… des bénéfices et des dividendes.
Après l'annonce, dans le projet de loi de finances rectificatives 2012, du relèvement du taux du forfait social de 8 à 20 % par le gouvernement Ayrault, la quasi-totalité des 360 salariés d'Auchan se Saint-Quentin seraient «inquiets» puisque leurs diverses primes sont visées.
Selon la définition qu'en fait l'Urssaf, le forfait social est «une contribution à la charge de l'employeur qui concerne, sauf exceptions, les éléments de rémunération qui sont exonérés de cotisations de sécurité sociale tout en étant assujettis à la CSG».
Pour comprendre ce malaise, il faut se rappeler qu'en plus de leurs douze mois de salaire annuel, les salariés d'Auchan récupèrent «en moyenne» l'équivalent d'un mois de paie au titre de l'intéressement (qui seront donc taxés par l'Etat). «Nos quatre primes de progrès et notre participation aux bénéfices vont être impactés de 20 %». Pour un employé rémunéré à hauteur de 1 500 € par mois (soit 1 500 € d'intéressement à l'année), par exemple, la perte serait donc de 300 € par an.
Genre de problèmes que les employés des grandes surfaces Leclerc et Cora et autres - n'ont pas puisqu'ils ne peuvent pas être actionnaires.