Mécontants de la non-application par la direction du SDIS des Ardennes (Service départemental d'incendie et de secours) des décrets d'avril 2012 qui ont introduit la réforme globale de la filière «sapeurs-pompiers professionnels», les soldats du feu des Ardennes ont manifesté, jeudi soir, leur colère, en organisant une haie d'honneur un peu particulière pour accueillir les membres du conseil d'administration.
«Nous soulignons la politique du SDIS 08, dans les investissements effectués pour le renouvellement des engins, les constructions et les rénovations des casernes et pour rééquilibrer les disparités des régimes indemnitaires des personnels administratifs et techniques. Mais nous demandons une stricte application des lois. Si cette réforme n'est pas appliquée, cela entraînera à terme des difficultés pour armer les engins incendie car les sapeurs-pompiers professionnels n'auront plus le grade et donc la qualification requise pour exercer leurs missions».
Dans cette affaire, les pompiers solidaires du mouvement ont du mal à comprendre que la direction trouve 7,5 millions d'euros pour construire et réhabiliter des casernes et que «le président se cache derrière le contexte économique difficile pour ne pas faire appliquer la réforme».
La seconde préoccupation du syndicat concerne le problème des effectifs de sapeurs-pompiers professionnels dans les centres de secours de Charleville-Mézières et de Sedan. En effet, le règlement opérationnel, arrêté conjointement par le préfet et le président du conseil d'administration du SDIS, fixe les effectifs minimums afin de répondre au mieux à la sollicitation opérationnelle.
«Il manque 7 postes de pompiers professionnels dans les Ardennes pour parvenir à respecter le règlement. Depuis 2010, nous avons usé de patience et de compréhension au vu de la politique de restriction budgétaire mise en avant par la direction. Faut-il attendre qu'un engin ne puisse partir en intervention faute d'effectif et qu'un drame ne survienne pour résoudre cette situation ?»
Un mouvement qui a porté ses fruits car les élus, surpris par cette action inédite, ont réclamé des explications au président du SDIS.