La commission européenne a proposé de plafonner à 5 % le taux d'incorporation de biodiésel de première génération dans les carburants fossiles, soit moitié moins que le taux d'incorporation défini précédemment par l'Union européenne. L'objectif est actuellement d'en fixer la part à 10 % d'ici 2020.
Or, c'est dans cette perspective des 10 % que le groupe Sofiprotéol a construit sept usines en France, dont celle du Mériot qui existe depuis 2006. D'où l'inquiétude aujourd'hui des salariés de Saipol (trituration et raffinage d'huile) et Diester industrie (biodiésel) qui ont décidé d'alerter les politiques et l'opinion publique sur la menace qui pèse sur leur filière.
«Actuellement, le taux est à 7 % et on n'arrive pas à fonctionner à plein. Il y a déjà des unités qui fonctionnent quinze jours dans le mois. On est 81 ici, on est prêt à tourner plein pot (pour atteindre les 10 %). Si on passe à 5 %, il y aura trois à quatre fermetures de sites sur les sept unités qui produisent du biocarburant». Sachant que la baisse du plafond concerne les biocarburants de première génération, produits à partir d'huile végétale, comme à Nogent.
L'intersyndicale évalue à 12 000 emplois directs et indirects qui pourraient être impactés par une décision en faveur de cette proposition de directive, dont 600 emplois au sein du groupe Sofiprotéol.
Répondant à l'appel national de l'intersyndicale CFDT-CGT-FO-SUD-CFTC du groupe, les délégués syndicaux CGT et CFDT de l'usine du Mériot invitent les quelques 80 salariés du site à cesser le travail et à se rassembler mercredi à 12 h.