Il y a deux ans, une première «charrette» de licenciements expédiait dix salariés d'Oxame (ex-Ideal standard, ex-Porcher) à Pôle emploi (une seconde s'occupera peu de temps après des «rescapés», dont la date du procès n'a pas encore été fixée).
La plaidoirie de l'avocat des dix s'articule autour de deux arguments : d'une part, «l'obligation de reclassement n'a pas été respectée : alors que le propriétaire de l'époque possédait également la société France Inox, il n'y a eu aucune solution de reclassement recherchée dans cette société». D'autre part, sur un plan plus technique, «l'autorisation du tribunal de commerce de licencier ces dix personnes a été donnée après leur licenciement».
L'avocat réclame pour eux 400 000 euros de dommages et intérêts. Ce n'est pas tout. Il défend par ailleurs 52 ouvriers qui auraient été spoliés de deux millions d'euros par l'ancien propriétaire Lois Terrier. «En 2007, au moment du rachat, Ideal Standard a donné à M. Terrier une enveloppe de 2 millions d'euros destinée soit à financer un plan de sauvegarde de l'emploi, si dans les deux ans la nouvelle société n'était pas viable, soit à être convertie en actionnariat pour les salariés». Ceux-ci devaient toucher 2 500 euros par année d'ancienneté. La suite, beaucoup la connaissent : ces deux millions se sont volatilisés et une plainte au pénal a été déposée à l'encontre de Louis Terrier pour détournement de fonds.
«On a été licenciés comme des malpropres !». Le jugement le dira, ou pas. Il sera rendu le 27 novembre.