Pour la première fois, les salariés de Deville ont manifesté publiquement, hier jeudi, leur inquiétude quant au devenir de leur entreprise séculaire spécialisée dans la production d’appareils de chauffage.
Les ouvriers de la «flamme bleue» réclament à l’État (via le ministère du Redressement productif) de «mettre en place un collectif pour gérer le passif amiante», ce qui sauverait ainsi quelque 140 emplois (dont les 25 de la filiale lyonnaise qui commercialise des pièces de plomberie). «Nous n’avons plus que quatre semaines de trésorerie et pour nous adapter au marché, nous ne travaillons plus actuellement que 28 heures par semaine».
Le tribunal de commerce a accordé un sursis la semaine passée à la société pour régler cette difficile équation. En effet, il y a bien des candidats potentiels à la reprise, mais ceux-ci ne veulent pas «reprendre» le risque financier représenté par les contentieux liés à l’amiante.
Au final, demeurent trois hypothèses. Un : l’État transfère définitivement et rapidement à la collectivité le passif amiante. Deux : un repreneur (avant ou après liquidation) se manifeste. Il ne lui incombe plus que les contentieux éventuels liés aux 120 salariés repris (40 sont entrés avant 1992). Trois : aucune solution n’est trouvée. La flamme s’éteint. 120 salariés ardennais rejoignent Pôle emploi. Et le passif «amiante» est transféré quand même à la collectivité.