Seul constat à faire l'unanimité entre le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) et les intervenants de tous bords : l'état sanitaire des Picards est déplorable. Ils sont plus malades, plus gravement et meurent plus vite que les autres. D'autant plus inquiétant que les projections de la démographie sanitaire sont encore moins favorables dans la région qu'ailleurs.
Au-delà des statistiques plus morbides les unes que les autres, le fossé est profond entre le projet présenté par le directeur de l'ARS et la carte sanitaire que souhaiteraient les conseillers régionaux. En déclinant son plan stratégique, ses schémas et ses programmes, il a tenté de rassurer ses interlocuteurs.
Sur les principes en assurant que son action est guidée par «l'égalité des soins et le financement solidaire pérenne». Sur la méthode en indiquant ses trois partis pris que sont la territorialisation (qui a permis de délimiter «cinq grands territoires»), la graduation pour «offrir un accès aux soins adapté à l'état des patients», et la coopération, «qui doit se mettre entre les acteurs d'une même filière au sein d'un même territoire».
Enfin, il a voulu donner des gages sur le résultat final : «Les 35 sites actuellement autorisés en médecine resteront 35 et les 23 sites qui proposent aujourd'hui la médecine ambulatoire deviendront 35». Par ailleurs, il s'est engagé sur le maintien des vingt sites d'urgences en Picardie. «C'est un choix stratégique, ambitieux et volontariste».
Il n'a pas réussi à convaincre les élus régionaux, quels que soient leurs bords politiques...