Le blog «Debout les Ardennes qui souffrent» a analysé les données 2012 de la Caisse d'allocations familiales.
Suite à une étude très pointue de la typologie des allocataires qui donne la mesure de la forte paupérisation du département, le blog observe donc une légère augmentation du nombre global d'allocations qui repasse la barre des 50.000 malgré l'érosion démographique des Ardennes !
Et de constater que «sur les 50 240 allocataires recensés au 31 décembre 2012, il y a une perte d'allocataires avec enfants mais une hausse des minima sociaux plus importante qu'au cours des deux dernières années».
Malgré une précarisation croissante, on constate une baisse du nombre d'enfants et de la taille des familles : 14 654 allocations de rentrée scolaire en 2012 (contre 16 542 en 2003 !).
La part des allocataires précaires est en forte hausse. Comme le démontrent ces données chiffrées : 12 562 personnes touchaient le RSA (revenu de solidarité active) au 31 décembre 2012. Soit une augmentation de 3,9 % en un an. Le profil des allocataires percevant le RSA ou l'AAH (allocation aux adultes handicapés), est spécifique : «Ils sont deux fois plus souvent ''seuls'' (avec ou sans enfants), mais aussi deux fois plus nombreux à ne pas avoir d'enfant».
Par ailleurs, un autre paramètre sociétal inquiétant ressort de cette étude : les aides au logement en colocation ont cru de 34 % en 2012. Cela signifie que bon nombre de personnes seules sont obligées de vivre en colocation pour s'en sortir. Et, parmi celles-ci, on trouve 75 % d'allocataires du RSA dont… 48 % bénéficient de l'APL (aide personnalisée au logement) et 52 % de l'ALS (allocation de logement sociale).
«Ces chiffres sont éloquents pour mesurer le rôle d'''amortisseur'' joué par la CAF et ses 187 agents sur un territoire particulièrement touché par la crise».