En 2011, le revenu salarial a stagné dans le secteur privé et diminué de 0,7% dans la fonction publique, selon l'Insee dans l'édition 2013 de son étude "France, portrait social", qui précise que le revenu salarial est la somme de tous les salaires perçus par une personne au cours d'une année. Ainsi, en 2011, avec une moyenne de 20 050 euros - 19 530 euros pour le secteur privé, 21 970 euros pour le secteur public - le revenu salarial retrouve son niveau de 2009.
La baisse des salaires s'est amorcée en 2008. En revanche, entre 1995 et 2011, l'Insee constate une très légère augmentation. Sur cette période, plus longue, le revenu salarial moyen augmente de 0,7% en moyenne par an en euros constants.
En 2011, le revenu salarial moyen sur l’ensemble de la population salariée s’établit à 20 050 euros annuels. Cette moyenne recouvre des situations très hétérogènes. Ainsi, au cours de l’année 2011, un quart des salariés a perçu moins de 9 792 euros de revenu salarial net par an (1er quart, soit 0,76 Smic dans l’année). Le revenu salarial moyen de ces 25 % de salariés les moins payés est de 4 056 euros par an. Un 2e quart de salariés a perçu un revenu salarial compris entre 9 792 euros et 17 951 euros. Un 3e quart de salariés a perçu un revenu salarial compris entre la médiane et 25 237 euros. Le revenu salarial moyen du dernier quart (les 25 % de salariés les mieux payés) s’élève à 40 350 euros, soit 10 fois plus que le revenu salarial moyen des 25 % de salariés les moins payés.
En 2011, le revenu salarial moyen atteint 19 530 euros annuels pour les personnes travaillant principalement dans le secteur privé et les entreprises publiques, contre 21 970 euros dans les trois versants de la fonction publique. L’écart de revenu salarial de 12 % entre public et privé vient principalement d’une plus grande stabilité des emplois (la durée d’emploi sur l’année dans la fonction publique est en effet supérieure de 10 % à celle du privé) et, dans une moindre mesure, d’un salaire horaire plus élevé de 2 %. Les écarts de salaire horaire entre public et privé s’expliquent pour l’essentiel par des différences de qualification des emplois.
En 2011, les disparités de revenu salarial sur l’ensemble de la population s’expliquent pour 15 % par des disparités de salaire horaire et pour 85 % par des disparités de durée d’emploi dans l’année. La durée d’emploi en EQTP des salariés du 1er quart (les 25 % de revenus salariaux les plus bas) atteint environ un trimestre sur l’année en moyenne : soit ils n’ont été en emploi qu’une partie de l’année, parce qu’ils alternent périodes d’emploi et périodes de chômage, ou bien parce qu’ils sont entrés ou sortis du marché du travail en cours d’année (cas des étudiants et des retraités) ; soit ils ont un emploi stable mais à temps partiel. Ainsi, entre les salariés du 1er quart et ceux du 2e quart, les différences de durée d’emploi expliquent presque l’intégralité des écarts de revenu salarial moyen. Les seconds perçoivent en moyenne un salaire horaire seulement 4 % plus élevé que les premiers (1,29 fois le Smic contre 1,24 fois le Smic), mais ils ont une durée d’emploi trois fois supérieure (315 jours EQTP en moyenne sur l’année contre 92). À l’inverse, les différences de revenu salarial entre les salariés des 3e et 4e quarts proviennent pour la majeure partie de différences de salaire horaire. Les salariés du 4e quart perçoivent en moyenne un salaire horaire près de deux fois plus élevé que ceux du 3e quart : 3,2 fois le Smic contre 1,7.
Dans le secteur privé, c’est pour les plus jeunes (moins de 35 ans) et surtout les 55 ans ou plus que le revenu salarial est orienté à la baisse (- 1,1 % pour les seniors). Il continue à croître pour les catégories d’âges intermédiaires (35-54 ans). Avec une baisse de revenu salarial plus prononcée pour les seniors à la fois dans la fonction publique et dans le secteur privé, le revenu salarial moyen des 55 ans ou plus redevient inférieur à celui des 45-54 ans en 2011, pour la première fois depuis 2001.
En 2011, les femmes perçoivent un revenu salarial inférieur de 24 % à celui des hommes. Cette différence est imputable à un temps de travail moindre et à des écarts de salaire horaire. Ces écarts de salaire horaire peuvent eux-mêmes s’expliquer par les caractéristiques des emplois occupés, par celles des personnes concernées ou d’autres facteurs non pris en compte dans le modèle (parmi lesquels la «pure» discrimination salariale. En 2011, les différences de durée d’emploi en EQTP sur l’année expliquent 52 % de l’écart de revenu salarial. Les écarts de salaire horaire moyen sur l’année en expliquent 48 %.
Sources : INSEE, France, portrait social