En juin 2007, le FEM (Fonds européen d'ajustement à la mondialisation) débloquait 2,56 millions d'euros pour «accompagner» le reclassement de 267 salariés licenciés de Thomé-Génot, cette aide ayant d'ailleurs été comptabilisée par les fonctionnaires européens et… français comme conséquence des difficultés de PSA ! C'est ainsi, il ne faut pas chercher à comprendre !
«Le FEM a été créé pour venir en aide aux travailleurs qui perdent leur emploi en raison de l'évolution du commerce mondial. Lorsqu'une grande entreprise ferme ses portes, qu'une usine est délocalisée dans un pays extérieur à l'Union européenne ou qu'un secteur entier supprime de nombreux emplois dans une région, ce Fonds peut aider les travailleurs licenciés à trouver un autre emploi aussi rapidement que possible. Pour financer ses interventions, le FEM dispose d'un budget annuel de 500 millions d'euros maximum», lit-on sur le site internet de la Commission européenne.
Dès l'été 2007, il apparaissait que cette somme permettrait à l'Etat de «se» rembourser une partie des sommes engagées (on a dit à l'époque 50 %) dans les actions effectivement destinées aux anciens salariés nouzonnais, notamment dans le cadre du Contrat de transition professionnelle (qui permet de conserver 80 % du salaire brut pendant un an avec suivi personnalisé et formation), qui venait d'être créé, et qui eut aussitôt à faire face à un afflux de «candidats»…
En 2007 toujours, des dents avaient grincé. Primo parce que les licenciés de Thomé-Génot se considéraient moins comme victimes de la mondialisation que de patrons voyous (qui ont effectivement été condamnés depuis), secundo parce que d'aucuns avaient aussi imaginé qu'il serait pertinent que des sommes de montants comparables soient surtout employées à ce que de tels drames industriels et sociaux ne se reproduisent pas…
L'exécutif européen veut savoir ce que sont devenus les anciens salariés de Thomé-Génot quatre ans après… Car, visiblement, la Commission ne se satisfait des seuls bilans annuels réalisés par ses propres services (plus comptables qu'étudiant réellement la situation des anciens salariés de telle ou telle entreprise «victime de la mondialisation»), disponibles sur son site Internet.
Le bilan est contrasté. Les syndicats et des associations d'anciens salariés considérant que seul un emploi en CDI (contrat à durée indéterminée) pouvait être considéré comme «durable». Du côté des services de l'Etat, sont considérés les missions en intérim et les CDD.
Selon un bilan effectué par l'Association des anciens Thomé Génot, publié lors des assises de l'Emploi, sur les 267 salariés de l'entreprise Thomé-Génot, 180 n'ont toujours pas trouvé d'emploi durable…
Le chiffre serait encore plus bas pour les anciens de Lenoir-et-Mernier.