En 1950, les villes abritaient 22 % de l'humanité pour 75 % aujourd'hui. Pas de doute, selon les stratèges, c'est bien dans les cités que les conflits de demain vont se
dérouler. Ce terrain est celui de tous les dangers.
Le camp de Sissonne a servi de champ de manœuvres à l'armée de terre pour démontrer les nouvelles techniques de combat en milieu urbain. Ce programme, dopé par la haute technologie, s'appelle Scorpion.
L'exercice, recourant à une vingtaine de véhicules, plusieurs hélicoptères et un peu moins de deux cents combattants s'est logiquement déroulé dans le centre d'entraînement aux actions en zone urbaine (Cenzub).
Pour s'y préparer, l'armée mise sur la complémentarité. Plus question de laisser des fantassins progresser sans l'appui de blindés et la maîtrise du ciel. Tout commence avec un drone qui communique immédiatement des images. C'est ensuite la ronde des hélicoptères. Un char Leclerc avance, menaçant avec sa longue tourelle pouvant atteindre des cibles avec des obus en roulant. Des engins de transport de troupes progressent. Les armes crépitent. Les hommes prennent possession d'immeubles.
Scorpion devrait coûter 400 millions d'euros chaque année pendant dix ans. En ces temps de disette budgétaire, mieux vaut miser sur la compréhension des élus. Alors, l'armée a invité les parlementaires des commissions de Défense du Sénat et de l'Assemblée nationale, pour être sûre d'être bien comprise.