Vendredi dernier, douche glaciale. D'un simple coup de fil, les 162 salariés apprenaient brutalement, et c'est un euphémisme, que Grandeco Wallfashion Group (dont l'actionnaire principal n'est autre qu'un fonds d'investissement privé côté à la bourse de Bruxelles), groupe fondé en 2007 à la suite de la fusion du belge Ideco et de l'usine châlonnaise Grantil, déposait le bilan de sa succursale française implantée à Châlons.
Qu'en est-il aujourd'hui ? Le tribunal de commerce a statué et nommé un administrateur judiciaire suite au dépôt d'une procédure secondaire. Le but ? «Qu'il analyse les situations réelles et économiques de l'entreprise sur la période de continuation d'activité courant jusqu'au 7 février». Le délégué souhaitait que le droit du travail français et ses procédures s'appliquent, c'est le cas. «Nous pouvons enfin travailler alors que la poursuite de la production nous était interdite par la procédure belge». Les salariés ont pu dès hier poursuivre leurs activités et honorer les commandes de clients soutenant les Châlonnais. «Nous faisons des efforts car nous sommes attachés à notre usine et à tous nos clients qui nous ont fait confiance».
Maintenir opérationnels les ateliers en cas de projet alternatif, maintenir la production afin d'entretenir le réseau clients et ne pas repartir de zéro : tel est l'état d'esprit des ex-Grantil, fonceurs, qui ne toucheront pas une feuille de paie du groupe en cette fin janvier mais devront attendre les AGS, régime de garantie des salaires car leur entreprise se trouve en procédure collective.