Il y a 30 ans, on mettait 52 minutes pour aller de Charleville à Givet et qu'on met aujourd'hui une heure et dix minutes au mieux. Un perte de temps ridicule, eu égard au matériel performant circulant sur cette ligne, qui s'explique par le fait que la vitesse est limitée à 10 km/h à certains endroits, en raison du mauvais état de la voie.
«La Région a fait son boulot. Elle a investi dans de superbes AGC Bombardier. Mais ce mauvais état de la voie a des incidences sur la fréquentation». Un comble quand on sait qu'il s'agit de la ligne la plus fréquentée de toute la Champagne-Ardenne.
L'enjeu est pourtant de taille puisque cette ligne s'inscrit dans le tracé Reims-Bruxelles via Charleville et Namur.
«Il s'agit pour nous d'un projet stratégique de désenclavement et d'arrimage au réseau TGV nord-européen. La Sncf et RFF ont laissé se dégrader cette voie et n'ont jamais fait les travaux nécessaires. Ils ne seront pas des empêcheurs de tourner en rond. S'ils ne se mettent pas au boulot rapidement, on suspendra le financement de la deuxième tranche du TGV Est. Pour la ville chef-lieu, pour le département, cet axe Reims-Bruxelles, c'est le sens de l'Histoire» a-t-on attendu au Conseil général des Ardennes.
Le financement du tronçon manquant (Givet-Dinant) est sur le point d'être bouclé.
La somme annoncée par RFF pour la remise aux normes de cette voie s'élève entre 120 et 150 millions d'euros.