En novembre dernier, «à deux jours de mes 60 ans», une troyenne reçoit une convocation pour suivre, le lendemain, «une formation sur l’information des formations en Champagne-Ardenne». Face à l’incongruité de l’invitation, elle refuse d’y aller. «J’ai dû fournir une lettre d’excuse».
La semaine dernière, rebelote. Un simple message vocal laissé sur son téléphone fixe, annonçant là encore une formation pour le lendemain matin. Cette fois-ci, il s’agit d’une «formation d’information sur les formations en Champagne-Ardenne pour obtenir un diplôme, pour avoir un emploi».
Elle a commencé à travailler à 14 ans à l’usine. Toute sa vie, elle enchaînera les petits boulots, tombera en dépression en 1996, se fera opérer d’un cancer du sein deux ans plus tard, reprendra le boulot après, alternant les périodes de chômage jusqu’à aujourd’hui.
«On m’oblige à faire une formation à six mois de la retraite et une autre, avec deux enfants, on lui refuse ! Je veux arrêter de travailler. Alors qu’on arrête les textos et les appels impersonnels ; surtout les appels pour des formations du jour pour le lendemain ! Ceux qui veulent bosser, je veux bien, mais les formations sur les formations à mon âge… Que ça aille à d’autres, que ça aide d’autres personnes ! Moi, je ferai avec ce que j’aurai ; j’ai assez bossé.»