On croyait le site de Mouzon épargné par la vague de 1 500 suppressions de postes programmée par le groupe, en 2013, en Europe de l'Ouest. Mais l'usine de formage de Faurecia Automotive Industrie a finalement été rattrapée et impactée, elle aussi, par la crise du marché automobile.
Depuis quelques semaines, les salariés ardennais du plus gros employeur de la cité du feutre - 490 personnes au total réparties dans deux bâtiments distincts, le formage (184) et le revêtement (212), plus la recherche et développement (94) - ont été avisés par leurs syndicats que la direction œuvrait à un plan de dégraissage.
A l'origine de cette mesure, survenant après le départ, en 2009, en ruptures conventionnelles et dans l'anonymat le plus complet, de cent personnes, une situation économique de plus en plus dégradée et l'arrivée, en fin de vie, de plusieurs marchés qui ne seront pas renouvelés fin 2013. S'ajoute à cela, le transfert déjà annoncé de l'Opel Zaphyra à Silux (Luxembourg), une filiale de Faurecia, paraît-il mieux placée géographiquement pour les constructeurs automobiles.
La conjugaison de ces éléments négatifs a donc amené la direction à présenter, dès la fin 2012, un plan de suppression visant, initialement, 78 postes et l'ensemble des intérimaires (45) employés à l'usine de formage.
Un projet qui, en raison de la possible implantation, à Mouzon, de deux nouvelles lignes de production, a finalement été ramené, ces dernières semaines, à un réajustement des effectifs visant 39 postes de travail : 24 concernant la main-d'œuvre directe et 15 la main-d'œuvre indirecte, auxquels il faut ajouter le volant de 45 intérimaires actuellement embauchés sur la zone industrielle de Mouzon. Soit une menace ciblée sur 84 emplois.
La CGT, syndicat majoritaire dans l'entreprise, persuadée que la directrice des ressources humaines ne trouvera pas 39 candidats volontaires au terme des discussions, craint donc que les tractations du moment se concluent par l'élaboration d'un plan de sauvegarde pour l'emploi.
L'unité de Mouzon est la seule de la branche Faurecia Automotive Industries à «trinquer». Les autres sites, Marckolsheim et Evreux, étant passés à travers les mailles du filet.
Les Ardennes n'avaient vraiment pas besoin de cette nouvelle coupe sombre après celles déjà enregistrées, entre autres, depuis le début de l'année chez Tecsom (24 emplois en péril), Drumel (11 licenciements), à la Société Ardennaise d'Essieux (30 licenciements), Visteon (98 départs volontaires) et aux Fonderies Collignon (25 à 30 postes menacés). Sans oublier les menaces en suspens sur KME, Deville, Visteon et Electrolux…