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6 avril 2020 1 06 /04 /avril /2020 11:51
Le directeur de l'ARS Grand Est persiste et signe : “je fais mon boulot”

En juillet 2019, l'Agence régionale de santé Grand Est valide un plan d'économies pour l'hôpital de Nancy qui se nomme "Copermo". "Copermo", un terme quelque peu barbare qui signifie : Comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins. En 2019, il avait entériné un plan présenté par la direction du CHRU de Nancy pour assainir ses finances. L'établissement, lourdement endetté, s'était alors engagé à supprimer 598 emplois et 174 lits dans les six prochaines années.

Des efforts contre une aide financière, c'était en quelque sorte le deal passé entre les collectivités locales et l'Etat. La validation de ce plan avait alors suscité de vives critiques de la part des syndicats qui dénonçaient “un nouveau plan d’économies et des conditions de travail et d’accueil au bord de la rupture”.

 

Il n’y a pas de raison de remettre en cause le Copermo pour le CHRU de Nancy

Depuis le 4 avril 2020, une polémique est née à Nancy mettant en cause la gestion de l'Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est et son directeur Christophe Lannelongue. De nombreux politiques qui avaient pourtant acté ce plan le rejettent à leur tour. Depuis qu’il s’est exprimé dans L'Est Républicain : “Il n’y a pas de raison de remettre en cause le Copermo pour le CHRU de Nancy. Le dossier devrait être examiné début juin […]. La trajectoire reste la même…” Sous-entendu : le plan, comprenant les suppressions de postes et de lits, sera appliqué.

De quoi faire bondir de nombreuses voix. “Pour moi, le Copermo est mort” a même déclaré le maire de Nancy, Laurent Hénart, par ailleurs candidat à sa propre succession et président du conseil de surveillance du CHRU. Le président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Mathieu Klein, lui aussi candidat à la mairie de Nancy, a de son côté écrit à Emmanuel Macron pour que soit “mis un terme à la fermeture de lits et aux 598 suppressions de postes envisagées.

Impossible de valider ce plan sans tout remettre à plat, c'est en substance ce qu'exigent notamment Laurent Hénart et Mathieu Klein. Le ministre de la santé leur a répondu ce dimanche 5 avril 2020 qu'il les avait entendus et que "tous les plans de réorganisation" étaient pour l'instant "suspendus."

 

Ce n'est pas moi qui ai approuvé ce plan. C'est la ministre de l'époque, Agnès Buzyn et je rappelle qu'il a été approuvé localement

Dans une interview donnée à France 3 Lorraine, il indique que ses propos ont été sortis de leur contexte. “C'était une question bizarre lors d'une conférence de presse. Après coup, je me suis rendu compte que j'avais été piégé. Le journaliste a agi en concertation avec des élus de la CGT et des élus de la région. On est dans une période de crise avec un immense dévouement des soignants et on a des gens qui montent des petits coups politiciens.”. Pour lui,   "Le Copermo, c'est un super projet. Un projet de construction, de redynamisation et de développement du CHRU de Nancy ! C'est un projet où il y a un engagement de financement public, un engagement majeur ! 500 millions d'euros. C'est un projet qui va permettre de donner de vraies et bonnes conditions de travail à toutes les équipes. Ça mérite de l'attention et pas des procès en sorcellerie. Ça mérite également un peu de décence ! Ce n'est pas moi qui ai approuvé ce plan. C'est la ministre de l'époque, Agnès Buzyn et je rappelle qu'il a été approuvé localement."

"On a fait un immense parcours. On a triplé les lits de réanimation. On a mobilisé tous les acteurs de la santé dans la région et après un mois d'efforts acharnés, on commence à avoir des résultats. On a pu soigner tout le monde. Tous les gens qui avaient vocation à aller en réanimation ont été pris en charge. On a commencé aussi à beaucoup mieux suivre les patients atteints du coronavirus. Et on est en train de réussir la mise en place d'équipements de sécurité et de protection pour tous ceux qui en besoin. Cette semaine, les professionnels de santé vont pouvoir bénéficier de cinq millions de masques... Il y a aussi le soutien des nos amis européens... Tout est en place pour traverser cette période du 15 au 25 avril. Au plus tard, le 25 avril, on en sortira car on commencera à avoir moins de malades en réanimation. Le Copermo, c'était une question hors sujet."

 

Je fais mon boulot. J'applique ce que le ministère a décidé.

Impossible de valider ce plan sans tout remettre à plat, c'est en substance ce qu'exigent notamment Laurent Hénart et Mathieu Klein. Le ministre de la santé leur a répondu ce dimanche 5 avril 2020 “A Nancy comme partout, l’heure est à la mobilisation de tous pour faire face au Covid-19. L’heure viendra de tirer les enseignements de cette crise sans précédent et de refonder notre Hôpital. Tous les plans de réorganisation sont évidemment suspendus à la grande consultation qui suivra.”

Mais pour le directeur de l’ARS, "Tout le monde sait qu'actuellement, il y a un débat sur l'hôpital public en France. Moi, je fais mon boulot. J'applique ce que le ministère a décidé. Le projet de Nancy, c'était un financement de l'Etat qui était lié à l'annulation de la dette. La décision devait être prise définitivement avant le 30 juin, la crise a bousculé le calendrier. Mais il était clair dès le départ que l'Etat s'investissait massivement. Il a toujours été clair que le montant de l'engagement de l'Etat, c'était celui de la dette. 500 millions d'euros."

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