Qui a déclaré "S'il n'y avait pas de violence, il n'y aurait pas de blessés chez les manifestants, ni chez les forces de l'ordre. S'il n'y avait pas de casseurs, s'il n'y avait pas d'agresseurs, il n'y aurait aucun tir de LBD*" ? C’est Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l'Intérieur, qui s'exprimait le 7 mars 2019 devant les sénateurs à l'occasion de l'examen d'une proposition de loi du groupe CRCE (à majorité communiste) demandant l'interdiction de l'usage des LBD dans les manifestations.
"Au total depuis le début du mouvement dit "les gilets jaunes", on compte environ 2 200 blessés parmi les manifestants, et 83 enquêtes en cours à l'IGPN et à l'IGGN impliquant des faits concernant des tirs de LBD. Il y a eu 13 095 tirs de LBD depuis le début du mouvement", a-t-il déclaré. "Depuis le 17 novembre, il y a eu près de 1.500 blessés parmi les forces de l'ordre, qu'il s'agisse de policiers, de gendarmes et même de pompiers", a précisé M. Nuñez, faisant également état de "près de 80 dégradations majeures sur des bâtiments publics".
De son côté, la présidente du groupe CRCE, Eliane Assassi, a avancé les chiffres de "206 blessures à la tête dont plusieurs dizaines liées à des tirs de LBD", et "22 personnes éborgnées par ces tirs".
"Le LBD répond à la multiplication des situations où les forces de l'ordre se trouvent aux limites de la légitime défense. Si nous supprimions le LBD, il ne resterait dans bien des cas que le corps à corps ou les armes de service", a plaidé Laurent Nuñez.
* Le LBD est un lanceur de balle de défense, une arme sub-létale. Le LBD 40 remplace la marque la plus connue, Flash-Ball.