Agée de 76 ans, une arménienne est contrainte de fuir son pays suite au décès de son mari. Elle arrive en France le 13 août. Après une nuit passée sur un banc devant le centre d'aide aux demandeurs d'asile (Cada) de Reims, elle se sent mal. Armée d'un certificat de passage, elle se rend à l'hôpital Maison-Blanche, où elle subit une première batterie de tests : prises de sang, radio, échographie. L'équipe hospitalière la libère dans la soirée. Elle se retrouve au camp de réfugiés de Saint-John Perse.
Durant quelques jours au camp, Marianouch refuse de boire et de s'alimenter. Il n'y a pas de toilettes sur le camp, et se baisser lui est douloureux. Son état de santé s'aggrave. Elle est conduite au CHU où elle est prise en charge. Après diverses analyses, le diagnostic est sans appel : Marianouch souffre de calculs dans la vésicule, qui se seraient aggravés lorsqu'elle a refusé de boire durant plusieurs jours.
Lundi dernier, la septuagénaire a été reconduite au camp de réfugié Saint-John Perse, après une semaine de prise en charge par les services hospitaliers. "Un médecin du service gériatrie m'a dit sèchement au téléphone : 'je ne prendrai plus de sans-papiers. On ne l'opèrera pas, elle n'est pas à un an près'", indique une bénévole de l'association Solidarité réfugiés. Illégal ? Il semblerait que si le pronostic vital d'une personne n'est pas engagé, le médecin peut choisir de ne pas aider une malade.
Son prochain rendez-vous avec un médecin est prévu le 2 octobre prochain. En attendant, Marianouch a rendez-vous avec le Cada pour tenter de régulariser sa situation. Si elle a pu bénéficier de quelques jours d’hôtel, se pose toujours le problème de son hébergement.
Pour l’instant, le CHU reste muet.