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12 janvier 2017 4 12 /01 /janvier /2017 12:05
Goodyear : peines réduites, colère accrue

Les 6 et 7 janvier 2014, le directeur des ressources humaines et le directeur de la production de Goodyear Amiens avaient été retenus pendant une trentaine d’heures dans les locaux de l’usine de pneumatiques, occupée par quelques dizaines de salariés en colère après l’annonce de la fermeture de ce site de 1 143 salariés.

En première instance, le 12 janvier 2016, les huit salariés poursuivis pour «séquestration» et «violences en réunion», dont cinq militants CGT, avaient été condamnés à deux ans de prison, dont neuf mois ferme.

En octobre 2016, l’avocat général avait requis à l’audience deux ans avec sursis contre les salariés, poursuivis par le parquet alors que Goodyear et les deux cadres séquestrés avaient retiré leur plainte.

Pas de relaxe générale. La cour d'appel d'Amiens a condamné le 11 janvier 2017 sept anciens salariés de Goodyear. Quatre des salariés, dont Mikael Wamen, ex-leader de la CGT de l’usine, ont été reconnus coupables de séquestration et condamnés à 12 mois avec sursis. En revanche, ils ont été relaxés du chef d’accusation de «violences en réunion». À l’inverse, trois salariés ont été relaxés du chef de «séquestration» mais reconnus coupables de «violences en réunion». Deux d’entre eux ont été condamnés à trois mois avec sursis, le troisième à deux mois avec sursis. Toutes ces es peines assorties de cinq ans de mise à l’épreuve. Le huitième salarié poursuivi, Hassan Boukri, a été totalement relaxé.

Environ trois cent cinquante militants de la CGT s’étaient rassemblés dans la matinée devant le tribunal pour réclamer la relaxe des ex-Goodyear.

Mickaël Wamen estime que la décision de justice n’est «pas un échec mais pas une victoire non plus. Je suis scotché, on s’attendait à une relaxe alors que la plupart ont quand même une condamnation qui est maintenue. Certes, elle est nettement plus légère qu’en première instance, mais bon ça fait mal. Si j'avais été relaxé je me serais reposé, mais ils ont gagné ! On va leur foutre un bordel sans nom !»

L'avocat des ex-salariés, Fiodor Rilov, qui accuse clairement le gouvernement socialiste d’avoir fomenté, dès le départ, «une chasse» aux élus CGT Goodyear, a annoncé qu'il allait se pourvoir en cassation. «Sur les faits de séquestration, la moitié des prévenus ont été relaxés. C'est un premier résultat. Ça ne suffit pas. J'espère que l'objectif qu'on s'était fixé au départ, à savoir obtenir la relaxe pour la totalité des militants syndicaux poursuivis, nous allons finir par l'atteindre».

Goodyear a déposé fin 2016 une demande de permis de démolir pour son site situé à Amiens Nord. Le site de 28 hectares pourrait à la suite de la démolition être vendu à une autre entreprise... Avec le dépôt du permis de démolir, le président d’Amiens Métropole compte bien en profiter d’autant qu’Amiens veut récupérer du foncier, car elle entend surfer sur l’implantation d’Amazon pour développer sa métropole sur le cadavre du site d’Amiens Nord. Le début des travaux n'a pas encore été fixé. La CGT a annoncé son intention de contester la délivrance du permis de démolir, «car l’action aux USA concernant HAP/CMR (hydrocarbures aromatiques polycycliques /Cancérigènes mutagènes toxiques) est toujours en cours».

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